Journey To Camp Half-Blood [Percy Jackson FanFic] [Terminé]

Épilogue

Juliette, assise au bord du lac, les pieds baignant dans l'eau, lisait encore ce satané bout de papier. Le soleil, brillant de sa lumière dorée, réchauffait l'herbe et miroitait à la surface sur bassin en une multitude de taches aveuglantes ondulant au rythme de la brise. La jeune fille portait le T-shirt orange de la Colonie des Sang-Mêlés, son jean retroussé jusqu'à ses mollets pour lui éviter d'être détrempé. Ses baskets bordeaux reposaient pêle-mêle, telles qu'elle les avait lancées sur l'étendue verte. Les différents pensionnaires étaient loin de demeurer silencieux, s'adonnant à leurs différentes activités du jour, mais elle était trop absorbée par la relecture de cette écriture ronde et penchée qu'était la sienne.

Cette feuille était en réalité la lettre qu'elle comptait envoyer à ses parents – enfin, ses parents adoptifs. Ce fait lui apparaissait comme bel et bien véridique seulement depuis qu'elle était arrivée à la Colonie. Elle savait depuis longtemps que ceux qui l'avaient élevée n'étaient pas ses parents biologiques, mais elle n'avait jamais ressenti le besoin de creuser plus. Ils avaient été honnêtes avec elle dès qu'elle était en âge de comprendre, et si elle s'était sentie abandonnée par ceux qui l'avaient conçue, elle était surtout reconnaissante d'avoir trouvé un foyer chaleureux et une famille aimante.

Seulement, les choses avaient changé : un dieu l'avait revendiquée comme étant son père biologique et elle avait des demi-frères et des demi-sœurs. Rien de tout cela n'enlevait le fait qu'elle considérerait toujours ses parents adoptifs comme ses seuls et uniques parents, mais la réalité qu'elle n'avait jamais voulu voir l'avait rattrapée : si elle avait cherché à connaître ses origines, ce qui aurait été la réaction de n'importe qui, peut-être ne serait-elle pas tombée des nues lorsqu'elle avait été embarquée dans cette histoire où mythologie et caractères divins n'étaient pas que des chimères. Thomas, lui, avait été un minimum armé pour encaisser le choc, même sans connaître l'entière vérité. Elle aurait pu s'y préparer elle aussi, si elle n'avait pas été aussi bornée.

Elle déposa la lettre près de ses chaussures en poussant un soupir. Elle sortit les pieds de l'eau et ramena ses genoux contre sa poitrine afin de les enserrer contre elle et d'y déposer son menton. Le contact de l'herbe chaude contre sa peau lui arracha un petit sourire de satisfaction : quelle douce sensation était-ce ! L'espace d'un instant, elle redevint une petite fille insouciante qui riait aux éclats à l'idée de courir dans la pelouse sous le soleil, même si elle savait qu'elle allait se faire gronder par ses parents pour ne pas avoir mis de chaussures.

Quelqu'un s'installa à ses côtés et, vu son manque de délicatesse, elle n'eut pas besoin de lever les yeux de sa contemplation pour savoir de qui il s'agissait. Le nouvel arrivant garda pourtant le silence pendant un moment, respectant le désarroi de son amie. Celle-ci prit une profonde inspiration pour prendre le temps de chercher ses mots.

-Je ne me décide pas à dire que cette lettre est bien, finit-elle par lâcher. Je ne sais pas comment tu as pu écrire la tienne aussi facilement.

-J'ai juste dit la vérité, répondit simplement Thomas. C'est pour ça que c'était si simple. Je suis certain que ma mère connait l'identité de mon père.

-Oui, et moi... dans cette lettre, je ne fais que leur mentir, reprit Juliette. Eux, qui ont toujours été si honnêtes avec moi.

-Tu exagères probablement Juju. Je suis sûr qu'une part de ce que tu racontes est la vérité.

-Tiens, si tu en si sûr, tu n'as qu'à la lire et tu verras que c'est tout le contraire, s'énerva-t-elle en lui abattant violemment la lettre sur les genoux.

Le jeune homme, que trop habitué aux humeurs virulentes de l'adolescente, ne broncha pas et attrapa délicatement la feuille de papier entre ses doigts. Il dut s'y prendre à plusieurs fois pour lire correctement le petit texte ; l'écriture de Juliette était belle et élégante, mais trop ronde pour être facilement lisible pour une personne fortement dyslexique. Finalement, il parvint à déchiffrer :