Chapitre 3

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Appuyée contre un mur de la gare, Juliette tapait impatiemment du pied alors qu'elle attendait Thomas, parti chercher leur ticket de train. Je déteste être laissée en plan, râla-t-elle en son for intérieur. Je déteste attendre. Je déteste être sous pression. Bon sang, il revient, oui ? Le raisonnement de son ami lui paraissait pourtant des plus logiques. « Personne ne me cherche, contrairement à toi », avait-il argumenté. Elle savait que cette réflexion tenait la route ; elle ne devait pas l'apprécier pour autant.

Les voyageurs s'activaient dans la gare, tantôt trottinant pour ne pas rater leur train, tantôt ralentissant pour chercher des yeux le numéro du quai qu'ils devaient rejoindre. Le sol sale et humide geignait sous les semelles de leurs chaussures alors que des indications concernant l'arrivée des transports résonnait contre les murs.

La jeune fille soupira, agacée par ces personnes passant trop près d'elle, par l'attente et par l'ignorance quant à la direction qu'ils s'apprêtaient à suivre. Elle redressa la tête alors qu'une révélation la frappa soudainement : étaient-ils tous les deux inconscients ? Se séparer ? Rester seuls alors qu'ils étaient poursuivis ? On est les deux personnages débiles d'un film d'horreur, songea l'adolescente. Et on va se faire bouffer.

Sur ces joyeuses pensées, elle se détacha du mur pour se diriger vers les guichets et rejoindre son ami. Mais avant qu'elle n'ait pu effectuer un pas, son regard fut attiré par une casquette orange, portée par une personne qui venait d'entrer dans la gare. Ses yeux s'écarquillèrent en se souvenant de l'endroit et du moment où elle avait déjà aperçu ce couvre-chef et en reconnaissant les traits de son propriétaire. D'un geste brusque, Juliette détourna la tête pour s'engouffrer dans le couloir d'un pas pressé. Tombant nez-à-nez avec Thomas, celui-ci sembla vouloir réprimander son amie mais elle le devança :

-Tais-toi ! s'exclama-t-elle vivement en l'attrapant par la manche. Il faut qu'on se planque, tout de suite !

-Mais enfin, pourquoi ? protesta le jeune homme.

-Chut ! le sermonna-t-elle en l'entraînant dans son sillage.

Tournant dans un couloir perpendiculaire, l'adolescente ouvrit la première porte qu'elle rencontra et se glissa à l'intérieur de la pièce, suivie de son ami. Le panneau de bois se referma derrière eux dans un grincement désagréable avant de claquer légèrement, les plongeant dans la pénombre. En considérant la petite taille des lieux, ils avaient choisi le débarras comme cachette. Encore un lieu de rêve pour se planquer, pensa Juliette.

-Bon, tu vas me dire ce qu'il se passe, maintenant ? s'enquit Thomas avec une pointe d'impatience dans la voix.

-Le type qui nous a suivis dans la ruelle, je l'ai vu entrer dans la gare, expliqua-t-elle. Et aussi étrange que cela puisse paraître, je n'ai aucune envie d'attendre qu'il nous trouve pour engager la conversation avec lui.

-Ça va, j'ai compris, pas besoin de me prendre pour un débile, grommela l'adolescent. Mais tu crois vraiment que rester ici jusqu'à l'arrivée de notre train est la solution ?

La jeune fille fit mine de réfléchir quelques secondes avant de hocher la tête pour répondre par l'affirmative. Lorsque son ami poussa un long soupir exaspéré, Juliette s'énerva :

-Quoi ? Tu préfères attendre bien sagement sur le quai qu'on vienne nous attaquer ?

-Tu préfères attendre bien sagement dans ce foutu débarras qu'on se fasse tuer sans aucun témoin et sans personne pour nous aider ? rétorqua Thomas.

L'adolescente esquissa une grimace qui retroussa légèrement son nez couvert de taches de rousseur ; elle savait qu'il disait vrai, mais elle commençait à en avoir assez de lui donner raison. Elle foudroya son ami du regard avant de se détourner pour marmonner :

Journey To Camp Half-Blood [Percy Jackson FanFic] [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant