Dan se réveilla à cinq heures du matin et fut surprit de ne pas avoir la gueule de bois étant donné la quantité de bouteilles éparpillées sur la table suggérant qu'il avait été tenté par l'idée d'une intoxication. Ses paupières étaient lourdes, par contre, et sa gorge lui brûlait, ses muscles étaient engourdis,pleins de courbatures et il devait vraiment aller pisser, mais il accueillit le sommeil à bras ouverts. Louise murmurait quelque chose dans son sommeil et Phil ronflait doucement à côté de lui avec un bras au travers de son visage, ses lèvres légèrement entrouvertes. Cinq heures du matin était le pire pour Dan, car c'était dans ce genre de moments que ses pensées le détruisait.
Aussi silencieusement qu'il le pouvait, Dan s'extirpa du canapé et se dirigea à pas de loup jusqu'à la salle de bain pour s'occuper de lui. Le miroir le narguait, son reflet accentuant les cernes noires sous ses yeux et il jeta un œil à ses lèvres craquelées et son regard vide. Il prit une serviette et la plaça sur le miroir pour faire tout disparaître.
Son cœur battait à 100 à l'heure, ses mains tremblant sous l'eau chaude alors qu'il se les lavait, essayant d'arrêter de putain de penser. Dan savait qu'il y avait des médicaments contre l'anxiété dans son armoire qu'il n'utilisait presque jamais, mais l'Hydroxyzine avait un effet secondaire réduisant les pensées et les actions, le rendant très fatigué, mais dormir était sans doute mieux que la réalité alors il finit par doubler sa dose de deux, espérant que les médicaments puissent faire taire son esprit.
Les pas qu'il faisait contre le sol étaient trop bruyants et ses lèvres saignaient à cause de ses dents qui passaient leur temps à les ronger. Il finit dans le bureau, s'asseyant sur le canapé à côté de la fenêtre et regardant le ciel alors qu'il devenait rose et orange, étant donné qu'il venait d'avoir passé quarante minutes dans la salle de bain sans même avoir eu le temps de le réaliser.
Les étoiles disparaissaient et il commençait à ressentir une pointe de tristesse, pensant à Phil et aux petits globes partout dans l'espace, à quel point la lune et le soleil ne pourraient jamais être ensemble car ils étaient trop différents.
"C'est pas magnifique ?"
Dan sursauta et écarquilla les yeux en regardant Phil, la bouche légèrement ouverte. Il remarqua la façon dont Phil avait arrangé ses cheveux qui étaient ébouriffés en petits épis vu comment il dormait, et il avait du duvet sur son menton.
L'homme vint s'asseoir à côté de Dan et ce dernier pouvait sentir sa chaleur corporelle l'atteindre.
"A quoi tu penses ?" demanda Phil d'une voix douce.
"Au soleil et à la lune."
"Qu'est ce qu'ils ont ?"
Dan leva la main et dessina une étoile dans l'espace avec son index, serrant ses lèvres en essayant de trouver comment formuler ses pensées, sachant qu'il était assez mauvais pour s'expliquer.
"Ils sont juste tellement différents. La lune prospère la nuit et le soleil prospère le jour. Mais ils ne peuvent jamais se toucher parce qu'ils sont si différents que ça ne pourrait jamais marcher."
Ils restèrent assis en silence, Dan pouvait entendre la respiration de Phil, douce et calme dans la pièce lumineuse.
"Mais ils réalisent aussi qu'ils doivent autoriser leur moitié à vivre, car c'est ce qu'on fait quand on aime quelqu'un. Donc même si ils ne peuvent jamais être ensemble, le fait que le soleil meure tous les jours pour laisser la lune briller en dit beaucoup."
"Je veux mourir," souffla Dan, fermant ses yeux tout en continuant de voir les variétés d'orange à travers ses paupières fermées. Il entendait la respiration de Phil changer à ses mots mais il ne regarda pas l'homme aux cheveux d'ébène, ne voulant pas voir la pitié sur son visage.
"C'est bête car j'ai des parents géniaux, des amis extraordinaires, un travail, une maison, mais je ne peux pas me regarder dans le miroir, et je ne peux pas arrêter de penser à quel point je me sentirais en arrêtant enfin de respirer. Ça n'a aucun sens et je suis fatigué et j-je je ne sais pas si je peux tenir trente jours de plus, Phil."
Dan retint sa respiration, prêtant attention au bruit que faisait Phil qui était assis tranquillement à côté de lui.
"Dan," Phil s'étrangla et sa voix était pleine d'émotion, ce qui poussa Dan à soupirer profondément. Phil s'approcha vers lui pour pouvoir tenir le garçon plus jeune dans ses bras forts, essayant avec tout ce qu'il pouvait sonder en lui de recoller ensemble les morceaux cassés qui faisaient le corps de Dan Howell. Dan tremblait et Phil était si chaud, si confortable que Dan ne pouvait pas s'empêcher d'enfouir sa tête dans son cou pâle.
"S'il te plaît ne dit jamais quelque chose comme ça. Je sais que ça fait mal et je sais que des fois tu te sens comme si tu étais en train de te noyer, mais il viendra un jour ou tes poumons feront pousser des fleurs au lieu d'épines, et tu te réveilleras en sentant que tu as ta place dans le monde. Peut-être que ce sera demain, ou dans dix ans, mais je t'ai promis, Dan, que je t'aiderais à voir les belles choses dans la vie, jour après jour."
Mais Dan ne pouvait pas s'empêcher de se rappeler des mots que sa dernière psychologue lui avait dit, la chose qui l'avait poussé à arrêter d'aller la voir une bonne fois pour toute.
Peut-être que la vie n'est pas faite pour tout le monde, Dan.
Phil ne connaissait pas ces mots hantant l'esprit de Dan, par contre, il lui avait à la place dit que le lever de soleil et son coucher était sa quatrième raison de vivre, et Dan ne pouvait s'arrêter de penser à comment Phil était comme le soleil, et Dan était la lune, car Phil éclaircissait le monde alors que Dan rendait tout sombre.
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There is a Light That Never Goes Out (Français)
Hayran KurguUne nuit, Dan Howell allait s'ôter la vie. Ce soir-là, il ne s'attendait pas à rencontrer un inconnu. Un étranger qui lui a proposé un marché. Si Dan lui donnait trente jours, Phil lui donnerait trente raisons de vivre...