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Le lendemain, quelqu'un frappa à la porte de Dan, les coups résonnant distinctement à travers l'appartement, le faisant sursauter depuis le petit trou confortable de son canapé dans lequel il était installé à regarder American Horror Story sans interruption. Deux jours étaient passés depuis l'incident du pont et il se sentait exactement pareil: complètement vide. Son cœur battait fort dans sa poitrine alors qu'il s'approcha de la porte, pensant que ça ne pouvait être que Phil, ce qui était stupide étant donné que : A. Phil ne savait pas où il habitait, et B. Dan n'avait pas parlé à Phil depuis qu'il était parti la veille.

Mais ça ne voulait pas dire qu'il fut déçu en ouvrant la porte pour y trouver sa meilleure amie, Louise, le regardant droit dans les yeux. "Dan !" Elle s'exclama, se jetant dans les bras du grand garçon en le faisant reculer de quelques pas sous le choc. Sa tête finit sur sa poitrine alors il enfouit sa tête dans ses cheveux blonds pour lui rendre son câlin.

"Comment tu vas ces derniers temps ?"

"Plutôt bien," il mentit, reculant pour pouvoir lui donner un sourire se voulant convainquant. Elle n'avait pas besoin d'entendre parler de ses désirs de deux heures du matin. "Et toi ?"

"Super ! Mon meilleur ami me manquait, c'est tout," elle gémit, boudant. "Je ne t'ai pas vu depuis des jours !" Il lui sourit en retour et regarda son regard dévier vers la main que Dan avait posé sur son épaule, ses yeux s'écarquillant alors qu'elle vit l'écriture épaisse.

Elle attrapa la main de Dan d'un coup pour l'observer, lui faisant rouler des yeux.

"C'est qui Phil ?! Est-ce que tu t'es enfin trouvé un mec décent ?"

Dan grogna et enleva poliment sa main. "Non, pas du tout. Je l'ai même pas recontacté."

"Mec !" cria Louise, lui jetant un regard noir. Son visage prit une teinte rouge et ses poings étaient serrés. Elle le regarda comme si elle était prête à commettre un homicide.

"Envoie lui un texto espèce de con ! Tu peux pas juste le laisser à t'attendre comme ça !"

"Je veux pas avoir l'air trop désespéré,"marmonna-t-il. Pourquoi est-ce que c'était si important ?

Louise leva les yeux au ciel, clairement énervée par son manque de motivation. Elle avait ses mains sur ses lèvres et ses yeux se plissèrent en regardant Dan, comme si ses yeux pouvaient lui lancer des boules de feu.

"Appelle-le. Ou envoie-lui un texto. Maintenant. Demande lui si il peut venir traîner avec nous et regarder Netflix en mangeant de la pizza. Tu est vraiment putain de pathétique, Daniel Howell."

Il savait qu'elle ne pensait pas ce qu'elle disait, mais la dépression est drôle et pousse les choses à vouloir dire quelque chose qu'elles n'étaient pas supposées vouloir dire. Il sentit toute la peine du monde s'enrouler autour de son cœur presque mort qu'il sentit se serrer, rendant pour lui la tâche de repousser la pique plus difficile. Mais il ne le mentionna pas.

"Peu importe," il haussa les épaules à la place,s'installant sur le canapé où son téléphone était resté sans être touché depuis des heures.

Mordant sa lèvre avec force, il composa les numéros doucement avant d'appuyer sur le bouton vert.

Ça sonna quatre fois, et Dan était tout juste sur le point de raccrocher alors qu'une voix fatiguée coupa les bips perçants du téléphone. "Allô ?"

Dan avala sa salive, essayant d'ignorer les nerfs de son estomac qui tentaient de s'enfuir en explosant par sa bouche. "Salut. C'est Dan."

"Dan !" la voix de Phil sembla un peu plus enjouée après la mention du prénom, poussant Dan à se demander pourquoi Phil perdait son temps avec lui.

There is a Light That Never Goes Out (Français)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant