Quelques jours étaient passés, jusqu'au vingt-quatrième jour depuis sa rencontre avec Phil.
Le trentième jour arrivait vite et l'anxiété de Dan grandissait jour après jour. Ces dernières journées avaient été plutôt tranquilles, ses seules raisons de vivre étant les peluches et les Pokémon, tranquilles au point que Dan commençait à devenir nerveux à force de rester au même endroit, particulièrement depuis que Phil avait repris le travail la veille, le laissant après un rapide baiser et la promesse que Dan pouvait lui téléphoner si il avait besoin de lui.
Le truc était que, Dan avait besoin de Phil et ses mains tremblaient alors qu'elles s'agrippèrent au tissu du sweat de York de Phil, sa respiration difficile, mais il ne pouvait pas appeler Phil, il ne pouvait juste pas, parce que Phil avait déjà loupé beaucoup de jours de travail à cause de l'instabilité de Dan. Cependant il avait besoin de parler à quelqu'un, ou sinon sa journée allait être très, très mauvaise et il n'était pas vraiment sûr de quoi faire.
Louise n'était pas une option. Elle n'avait pas besoin de s'inquiéter plus pour lui qu'elle ne le faisait déjà. Il n'allait pas se tuer, il avait encore six jours avant que le marché avec Phil ne soit révolu, mais même sans penser à ça il n'était pas sûr de pouvoir le faire.
Oui, il voulait toujours mourir, mais il se sentait mieux que jamais et il n'était pas sûr de vraiment vouloir laisser tomber.
Alors il appela sa mère.
Elle décrocha à la cinquième sonnerie, sa voix basse comme si elle était dans une église.
"Daniel ? Est-ce que je peux te rappeler plus tard ? Je suis avec un client." Est-ce qu'il avait mentionné qu'elle était une avocate très bien payée ?
"Maman," il haleta, la réduisant tout de suite au silence avec la panique absolue qu'on pouvait entendre à sa voix. "Je suis désolé de te déranger au travail, j'ai juste- j'ai besoin de toi ?"
Dan pouvait l'entendre respirer, et ses mains avaient du mal à tenir le téléphone à cause de ses tremblements.
"Bien sûr, laisse-moi juste leur dire que c'est une urgence."
Il entendit ensuite sa mère chuchoter à quelqu'un, de sa voix basse et calme, avant de se retourner vers son fils à nouveau.
"Qu'est ce qui ne va pas, chéri ?"
Il commença alors son long monologue, lui racontant tout depuis sa tentative de sauter du pont en passant par le marché de Phil jusqu'à son overdose de la semaine dernière. Elle écouta sans faire de bruit, en laissant s'échapper de sa gorge d'occasionnels reniflements ou sanglots quand elle réalisa à quel point Dan était détruit.
"Je me sens mieux depuis quelques jours," il conclut, "et Phil m'aide vraiment, mais maintenant je suis seul dans son appartement et j'ai encore des idées noires."
"Dan," sa mère chuchota, et il pouvait l'imaginer s'essuyer les yeux sur son chemisier de luxe. "Tu es si fort de me raconter ça. Je n'étais même pas... Est-ce que je peux te voir ? Demain ? Je veux te serrer contre moi mon bébé."
Malgré la poitrine contractée de Dan, il laissa s'échapper un rire étouffé à son commentaire, son cœur se réchauffant en entendant à quel point sa mère l'adorait.
"Bien sûr que tu peux venir, et si ça ne te dérange pas, j'aimerais que tu rencontres Phil ?"
"Oui, oui, bien sûr. J'aimerais beaucoup rentrer ce garçon. Il a l'air extraordinaire."
Le bruit d'une porte qui se fermait alerta Dan, le faisant perdre ses mots.
L'homme aux cheveux d'ébène se tenait dans l'encadrement de la porte, sa chemise banche boutonnée jusqu'en haut faisant ressortir ses cheveux noirs en contraste à sa peau pale. Il donna à Dan un regard interrogateur, traversant la pièce pour l'attirer vers lui dans un câlin sans dire un mot.
"Maman ?" Dan souffla, ses tremblements ayant largement cessé avec la voix de sa mère et l'étreinte chaude de Phil. "Phil vient juste de rentrer du travail, donc je vais te laisser, d'accord ?"
"D'accord, Dan. Je t'aime."
"Je t'aime aussi, on se voit demain." Il raccrocha et se détendit immédiatement sous la poigne de Phil, s'imprégnant de l'odeur de lavande. Il pressa ses lèvres dans le cou de Phil, se fondant dans lui.
"Ma mère va venir demain. Est-ce que tu aimerais la rencontrer ?"
"Bien sûr," répondit Phil, resserrant ses bras un peu plus avant de les relâcher pour poser ses mains sur le visage de Dan. "Est-ce que tu vas bien, par contre ? Tu as l'air un peu...?"
"Ça va maintenant, j'ai eu une crise d'angoisse, c'est pour ça que j'ai téléphoné à ma mère." Il soupira de contentement quand Phil poussa sa mèche pour presser un baiser contre son front, ce geste qu'il adorait. "Tu me fais me sentir mieux."
Phil se contenta de sourire, l'embrassant et lui rappelant combien il était fier de Dan avant de le tirer vers le salon, déclarant que les jeux vidéos étaient une autre raison de vivre.
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There is a Light That Never Goes Out (Français)
FanfictionUne nuit, Dan Howell allait s'ôter la vie. Ce soir-là, il ne s'attendait pas à rencontrer un inconnu. Un étranger qui lui a proposé un marché. Si Dan lui donnait trente jours, Phil lui donnerait trente raisons de vivre...