Lost...

16 Mai 2007,plus tard

Nous avons couru,Cam et moi,là où nos jambes nous guidaient.On s'est retrouvées devant un jardin.On était hors d'haleine.Une fois qu'on est retrouvé nos esprits,elle a dit:
-Lila,je dois y aller...Il faut que je parle à mes parents.Je ne peux pas rester chez toi.

-Si ,tu peux rester...

-On vient tout juste de se réconcilier,enfin je crois...Il faut que je leur parle le plus tôt possible.Je leur dirai que j'avais eu un malaise .

-Comme tu veux alors.

Sur ce,elle s'en alla.Je restai plantée là pendant quelques instants,songeant où est ce que je peux partir .Je n'ai aucune envie d'aller chez moi,ou de revenir à l'école.Peut être que je pourrais aller au ravin.Je remets mes écouteurs et prend cette direction.
Il n'y a pas grand monde là bas.J'inspecte alors les vans en éspérant y trouver quelqu'un que je connais...
Puis je suis rentrée dans un van couvert de graffitis.La porte était entrouverte.Là ,je vois DEUX PERSONNES que je connais.
Noah et Jasmin s'embrassaient fougueusement sur l'une des banquettes
Je reste choquée,immobile pendant quelques instants,puis une rage et un déséspoir profonds montent en moi.Mes yeux s'embuent,je me mets devant eux et ils me remarquent.Ils restent béats .Le coeur battant très fort,j'éclate:
-Je bous faisais confiance....Je vous faisais CONFIANCE!
Je commençai à frapper sans savoir où,en criant ,en vociférant,en essayant de vider cette horrible rage qui me remplissait au plus profond de moi,il essayaient de me calmer vainement.J'étais une tornade vivante à présent.Je tirai cette salope de Jasmin par les cheveux et la jeta contre le fond du van.Je poussai ce connard de Noah et le rouai de coups .Fatiguée et en larmes,je me laissai choir sur une banquette en essayant de mettre de l'ordre dans mes idées.Quand ce salaud osa me dire :C'est pas ce que tu crois ,laisse moi t'exp...
Jasmin l'interrompit brusquement:
-Si ,c'est ce que tu crois .Il te trompait depuis le début et pas qu'avec moi.Ici ,tout le monde couche avec tout le monde.Si ça te plaît pas,dégage si tu veux pas la cogne.
Non,je vais pas me laisser battre par la vide-c*lles qu'elle est.J'en ai plus qu'assez de me laisser insulter et frapper .Je sais me défendre.
-Si c'est pour faire la p'tite amoureuse bléssée,t'es forte.Mais si c'est pour te battre,tu trembles comme une feuille...Tu sais quoi?Peut-être que tu trouves cet endroit cool.Mais je t'ai ramenée ici juste pour te faire aimer la came.Pour te rendre mauvaise.Pour te rendre comme n...
Je lui mis mon poing dans la bouche,ça me procura un grand soulagement.Elle devient écarlate et me pousse hors du van,je heurtai si violemment le bitume que mes dents s'entrechoquèrent.Elle claqua la portière derrière moi.Je m'étale par terre et reste dans cette position en regardant le ciel presque limpide et mes larmes se mirent à couler toutes seules,c'est là où j'ai su que j'étais arrivée au point de non-retour.Au point final.

Je me lève,tremblante mais sereine.Je m'éloignai et entrai dans un autre van.Mon coeur cogne contre ma poitrine mais je ne ressentais aucune peur.Juste un vide profond,comme s'il y avait un gouffre à l'intérieur de mon corps.Je m'installe sur une banquette,et extirpe une lame de rasoir de ma poche...Quand mon regard se posa sur une boîte remplie de pilules rose et blanc.Je la pris et les avalai les unes après les autres,comblant le néant à l'intérieur de moi.Je trouvai une canette de coca à moitié pleine et la bus d'un trait.Je la jetai et me levai .

Je sortis du van.Je quittai le ravin et me mis à errer Dieu sait où.Pendant je ne sais combien de temps ,ça peut être deux minutes comme ça peut être deux heures.Je me retrouve devant une maison,c'est la mienne.Je décide d'y entrer,mais je n'ai pas mes clés.Je les ai laissées dans mon sac...à l'école.Cet endroit semble si lointain.Je m'appuie contre la porte et soupire.Tout à coup on ouvre la porte...C'est ma mère.Elle avait l'air énervé-mais alors beaucoup.Je marmonnai,indifférente:
-Salut maman.
Elle me prit brusquement par la main,et m'entraîna dans le salon où mon père était,son ordinateur portable sur les genoux.
-...Qu'est ce qu'il y a ?je demande.
-Il y a qu'on doit te parler,dit ma mère.
Je m'assis sur un fauteuil,comme si de rien n'était .
-Je suis tombé par accident sur cette vidéo et tu nous dois des explications IMMÉDIATEMENT.
Oh Mon Dieu.
OH MON DIEU.
Tout sauf ça ,dites moi que c'est un cauchemar!
Je ressentis une peur incontrôlable uquand mon père retourna l'ordi et que la maudite vidéo commença.Je ne savais pas pourquoi je ne fermai pas les yeux,mais bizzarement,la personne qui a fait cette vidéo a pris le soin de ne pas me montrer en train de pleurer ou de me débattre ...
À la fin ,j'étais trempée de sueur tellement j'avais peur.Je fixai l'écran en tremblant.
-ALORS?Tu t'expliques ou pas?
-Q-Qu'est ce que vous voulez savoir de plus?
-On n'a jamais cru que tu étais comme ça ,Lila!dit ma mère au bord des larmes.
-Quand est ce que c'est arrivé?
-Ben un soir...
-Réponds CLAIREMENT!
-Quand vous étiez en voyage....
-Ça ne te ressemble pas du tout ,Lila!dit ma mère.
Mon père se mit à tourner autour de la pièce,des veines apparaissaient sur son cou.
-Et c'est comme ça qu'on t'a éduquée,nous?C'est COMME ÇA ?On voulait que tu danses à poil devant tout le monde et que tu te tapes N'IMPORTE QUI?
Il mit un coup de pied dans un vase qui se brisa en mille morceaux .Mon sang bat contre mes tempes et ses paroles en plus des pleurs de ma mère deveniennent de plus en plus insupportables.Je croise les bras pour me contenir.
-Voilà ce que t'es,Lila,t'es la hantise de la famille.Il dit.
-Et toi tu es un très bon acteur,p'pa,
-...Quoi?!!!
-Tu mets en cloque je ne sais quelle p*tasse pis tu viens me dire ça!
Ma mère se retourne et mon père manque de me gifler.
-Tu peux pas dire non car je peux le prouver.
-TAIS TOI sale petite peste,du haut de tes quatorze ans tu es déjà une fille facile,une...
J'éclatai soudain.
-Ah ouais?C'est ce que tu crois que je suis?
Je me ruai vers l'ordinateur et constatai que la vidéo était téléchargée.Il essaya de me le prendre,mais j'allai sur facebook aussi vite que mes mains tremblantes me le permettaient et trouvai très vite la vidéo originale de sept minutes.Je lui jetai l'appareil au bras,me levai,et éclata en sanglots peu après.
-Mate moi ça papa!Regarde toute la vidéo!Oui,je sais,j'étais conne,j'étais conne d'être allée à cette fête mais maintenant c'est TROP tard!
Ma mère se dégagea de l'écran,à cette instant elle paraissait avoir soixante ans,même si elle avait à peine trente huit .
-...Pourquoi tu nous a rien dit...Attends c'est bien Camille là???POURQUOI TU N'AS RIEN DIT,est ce que tu es FOLLE?
-Je ne pouvais PAS,maman,mais maintenant c'est trop tard...MAINTENANT JE SUIS COMME ALICE!
Je retirai mon t-shirt au prix d'efforts herculéens,je le jetai à l'autre bout de la pièce,je me sentais faible,tellement faible...
Mes bras tous mutilés étaient à découvert maintenant.Mon père fracassa l'ordinateur par terre et ma mère me regardait de ses yeux pleins de larmes...
-Je suis comme Alice...
Ma mère vint près de moi et se mit à pleurer comme une petite fille,ça me brise le coeur.
Ma tête tournait très fort ,je me sentais éxtrêment faible,mon coeur battait à tout rompre ,et...
Je me souviens que j'avais pris des batbituriques...J'allais mourir...Je me mis à hurler hystériquement:
-Je suis DÉSOLÉE,j'ai pris des médocs,je vais mourir,JE SUIS DÉSOLÉE,je vais vous quitter,je vais rejoindre Alice,je m'évanouis...
J'entendis des hurlements,des pleurs,on essaye de me retenir,tout se mélange autour de moi ,je me sens heurter le tapis du salon,et un rideau noir se dresse devant mes yeux...

...