Chapitre 17 {Dernier chapitre}

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PDV MICHAEL CLIFFORD

À l'école, Luke et moi nous évitâmes le plus possible. Nous savions que nous devions avoir une discussion, mais j'avais la certitude qu'il n'avait pas plus envie que moi parler d'hier soir. Donc, pour les trajets, j'avais décidé de prendre l'autobus alors que lui avait pris sa voiture. Au souper, aucun mot n'avait été prononcé. Par contre, quand nos regards se croisèrent pour la première fois de la journée, dans sa chambre, un frisson traversa ma colonne vertébrale et la pupille du blond se dilata, laissant tout juste apparaître un mince contour bleu. Je venais tout juste de traverser la porte de la pièce alors qu'il était couché sur le lit, sa tête reposant sur ses mains.

Aussi soudainement que l'éclair frappant le sol, un désir insoutenable explosa en moi. Je ne savais pas si c'était causé par ses lèvres rougies, ses joues rosées, ses yeux envoutants, ses cheveux en pagaille, son corps vêtu d'un simple boxer ou par tout cela à la fois, mais ce feu me fit perdre la tête. Je dus me secouer pour chasser ces pensées et entamer une discussion.

- Alors. Luke, je crois qu'on doit se parler, n'est-ce pas? Nous ne pouvons pas garder ce ambiance... Pour le moins étrange entre nous alors que nous vivons ensemble.

Les trois ou quatre secondes de silence suivant mes paroles furent une véritable torture à mes yeux. Il m'invita à s'asseoir à ses côtés et se redressa, posant son dos nu contre le mur.

- Tu as raison...

- Dans ce cas, je veux connaître ton point de vue sur ce qui s'est produit. Ensuite, je te dirai le mien.

Je m'étais installé face à lui, afin de pouvoir discuter plus facilement et examiner ses réactions. D'ailleurs, suite à mes derniers mots, il parut hésitant, troublé et gêné, mais quand son regard croisa le mien, une lueur décidée luisait au fond de ses prunelles bleues pâles. Je m'attendais à ce qu'il dise quelque chose, mais il ne parla pas. Au lieu de cela, il attrapa ma nuque d'un geste brusque et se tira jusqu'à mes lèvres, balançant nos deux corps contre le matelas derrière moi. La surprise de son geste ne dura que quelques secondes, mais quand sa bouche rencontra la mienne, quand sa peau se frotta à moi, quand ses doigts tirèrent avidement les cheveux retombants sur ma nuque, quand son souffle se mélangea au mien, je cru défaillir. Il venait tout juste de lâcher une allumette dans l'essence, faisant tout exploser, venant tout allumer. Allumer le feu qui brûlait à l'intérieur de moi et qui n'attendait que lui. Le baiser dur et avide que nous échangions dura un bon moment, mais je ne pourrais pas dire exactement combien de temps. Ses lèvres à la fois douces et rudes dansants contre les miennes m'avaient fait oublier jusqu'à mon propre prénom. Quand Luke décida finalement, à contre coeur, de séparer nos deux bouches, je le sentis transférer son poids de mon torse à ses bras qui étaient venus se placer de chaque côté de ma tête. Je ne savais plus trop à quel moment mes yeux s'étaient fermés, mais maintenant qu'ils l'étaient, je ne voulais plus les ouvrir. J'étais bien, là, sa peau caressant la mienne partout où mes vêtements maintenant froissés le permettaient. J'aurais voulu qu'il recommence à m'embrasser, qu'il me serre au creux de ses bras, qu'il sente à quel point j'étais fou amoureux de lui. J'ouvris alors les yeux, sachant que je devrais de toute façon le faire à un moment ou un autre, et me perdis dans les siens. Son regard était perçant, et si mon souffle n'était pas déjà rapide, si mes joues n'étaient pas déjà rouges, ils le seraient devenus sous son intensité. C'était tout comme se noyer dans la contemplation de la mer, se perdre dans son infini. Je dévia mon regard jusqu'à ses lèvres. Elles étaient entrouvertes, possédées par le désir. Leur couleur rouge sang et leur forme parfaite les rendaient si tentantes que je dus détourner les yeux encore une fois pour ne pas leur sauter dessus. Ceux-ci descendirent plus bas, tombant sur un torse complètement nu. J'avais presque oublié qu'il ne portait que son mince boxer, mais la vue de son bassin peu vêtu pressé contre le mien me ramena à la réalité, qui était meilleure que tous mes rêves réunis, et m'excita énormément. Je savais que je commençais à durcir, mais contrairement à la nuit passée, je n'avais pas honte car je n'étais pas le seul. Et aussi car il m'avait sauté dessus. C'était de sa faute donc. Sans vraiment pouvoir retenir mon désir, je fis rouler mes hanches contre les siennes, faisant en sorte que nos deux érections se frottent ensemble. Le petit gémissement qui sortit à ce moment-là de la bouche du blond me réchauffa encore plus, me donnant envie qu'il me baise, là, maintenant. Il envoya sa tête par en arrière, fermant les yeux et se mordant la lèvre du bas sous le plaisir et le désir que lui faisait ressentir mon geste. Le voir si... Désireux faisait naître en moi un sentiment s'apparentant à la fierté. Comment avais-je pu, moi, le suicidaire du lycée, faire en sorte qu'il ait une quelconque attirance envers moi? Car je ne savais pas si, à ses yeux, je n'étais qu'une personne avec un corps bandant, bien que je ne sois tout sauf attirant, ou bien si il m'appréciait réellement de la même manière que je l'aimais.

Ce soir là, nous n'avons rien fait de plus, si ce n'est quelques frottements ici et là et des caresses toujours plus désireuses de découvrir le corps de l'autre. Mais alors que nous allions enfin nous endormir, ma tête reposant sur son torse et nos jambes emmêlées, je pris la parole.

- Luke?

Sa respiration qui s'était ralentie revint à la normale, ma voix l'ayant surpris et réveillé.

- Hmm? Oui, mon Mikey?

Je rougis, remerciant mentalement l'Univers d'avoir fait en sorte que le blond ne puisse pas voir mon visage. Lorsqu'il avait prononcé le mot "mon", sa prise autours de mon buste s'était raffermit et son ton s'était fait possessif, sans pour autant être brusque.

- C'est... Hm...

Je pris une grande respiration et installa mon menton sur son torse, de manière à pouvoir le regarder dans les yeux. J'étais sûrement encore rouge de gêne, mais je savais que son regard rempli d'affection m'aiderait à m'exprimer, me mettant en confiance.

- On est quoi.. Tous les deux?

Il y eut une étrange lueur dans son regard.

- Des hommes. Gays, pour être plus précis.

J'étendis mon bras et lui donna une légère tape sur la tête, essayant de lui faire comprendre que ce n'était pas le temps de rigoler.

- Soit sérieux s'il te plais Lukey...

Un sourire tendre se glissa sur ses lèvres, qu'il vint déposer par je ne sais quel moyen sur le dessus de mon crâne.

- Je ne sais pas pour toi petit ange, mais moi je t'aime... Trop pour n'être qu'amis alors que je sais qu'il pourrait y avoir plus, mais si-

Je le coupa en l'embrassant, espérant lui démontrer à quel point je l'aimais. Lorsque nous nous séparèrent, notre souffle était bruyant, mais le même sourire bordait nos deux bouches. J'était si heureux. Je m'approcha de son oreille afin de la morde doucement et lâcha un chuchotement après avoir entendu sa respiration s'accélérer encore plus.

- Je t'aime, Luke.

Sa respiration se coupa alors que je me reculais doucement afin de pouvoir observer son doux visage. Des perles d'eau bordaient ses yeux, menaçant de couler, mais le plus magnifique des sourires de la Terre entière se retrouvait sur ses douces lèvres. Apportant ses mains à l'arrière de ma tête, il me rapprocha de lui, me donnant un baiser tellement tendre et amoureux que les larmes vinrent m'humidifier les yeux, à mon tour. Il m'embrassa, encore et encore, et entre deux baisers, il me retourna mes paroles, faisant glisser les larmes amassées le long de mes pommettes.

- Oh... Michael... Si tu savais seulement à quel point je t'aime...

Nous continuâmes à nous embrasser durant un bon moment, nous endormant que très tard dans la nuit. Et oui, peut-être bien que le lendemain, en cours, nous avions l'air de deux morts-vivants. Oui, nous nous sommes fait poser plusieurs questions sur notre relation. Mais non, nos sourires et notre amour ne nous quitteront plus, et ce, tant que nous serons tous les deux. N'est-ce pas une belle fin? Et bien moi, je trouve que oui.

Michael souffla, passant la main gauche dans ses cheveux brun-gris. De la droite, il ferma le livre qu'il tenait entre ses doigts. C'était l'oeuvre de son mari et de lui-même, et il en était vraiment fier. Après tout, c'était leur histoire qui était encrée sur le papier. Une voix fendit le silence, le faisant revenir sur Terre. Il répondit à Luke, qui lui parlait de leur chambre.

- J'arrive, mon coeur.

Il reposa son histoire favorite au creux de la bibliothèque et alla rejoindre l'amour de sa vie.

•••

[NDA]

JE SAIS. LA FIN EST EXTRÊMEMENT CLICHÉE. Me tapez pas s'il vous plaît! :') Au début, je pensais faire un épilogue, mais vu comment le chapitre se termine, je n'en ferai pas. (J'ai inventé la fin sur un coup de tête il y a une heure ^^). Bref, je suis désolée *encore* pour le retard, mais ce chapitre a été énormément difficile à écrire! Surtout que je ne voulais pas qu'il ressemble à n'importe quoi, qu'il soit "botché", car après tout, c'est le dernier :(. Si vous voyez des erreurs, n'ayez pas peur de me les signaler :).
Bisous, je vous aime tous! Merci mille fois à ceux qui m'ont suivis à chaque publication, malgré le fait que je n'ai pas été rapide pour l'écriture de cette histoire <3 Merci à tous! ^^ Je vous adore! :)

Pari // MukeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant