— Je ne peux pas faire ce choix, ai-je dit, déterminée.
Un revolver gelé était déposé sur ma tempe, tenu par ce qui avait anciennement été un allié. On m'avait dit plus tôt que la détresse rassemblait des armées, soulevait des pays, détruisait des villes ; on ne m'avait jamais rapporté qu'elle dégradait les êtres. Le courant d'air frais frappait ma peau dénudée, mon visage blessé, mes plaies à vif.
Il s'avançait, semblait changer de dynamique, sa combinaison se pressant, adaptant le blindage nécessaire. Les écailles de celle-ci ondulèrent agressivement, me rappelant un certain reptile intimidant, croisé dans un manuel éducatif.
— Tu sais, a-t-il articulé fermement, pesant ses mots, cela ne me fait pas plaisir de te contraindre à un choix de cette façon. Je sais que tu préfères t'enfuir et ne rien affronter–
Je le frappais avant d'envisager de quelconques conséquences, heurtant son visage de mon poing contracté brusquement, en un sinistre craquement d'os brisés. Je retirais ma face de la portée de la balle au moment où elle quittait la chambre ; elle frôlait ma pommette, diffusant dans mon visage entier une douleur brûlante et soudaine. Puis les coups fusèrent telle une pluie d'obus, éclaboussant mon corps de sombres contusions, sans que je ne laisse échapper un bruit.
Le sang sur mon visage coulait librement, noyant mes traits de sa couleur pourpre, glissant à la commissure de mes lèvres, pénétrant ma bouche. Je ne fis absolument rien, les laissaient me maîtriser, ne protestais plus. Des dizaines de canons étaient pointés sur moi, me dévisageant de façon malsaine ; je ne baissais pas les yeux. Je le regardais.
Il se mit à rire, un instant, distordant ses traits inquiétants en un funeste rictus. Puis, lorsqu'il eut fini de ricaner curieusement, il se tournait vers moi et approchait son visage du mien, sur le point de lier nos nez sanglants.
— Toi et lui, vous avez vraiment trop de cran.
Il me frappait.
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Zugzwang | H.S
FanfictionZugzwang - lorsque le meilleur mouvement, est de ne pas bouger. L'Humain avait infesté la planète terre plusieurs milliers d'années durant, lorsque, finalement, notre ôte décidait de se débarrasser de son virus.