Je fixe le ciel. Il est triste aujourd'hui. Rempli de nuage gris et aucun soleil à l'horizon. Je soupire doucement. Encore une journée morne. Encore une journée que je vais passer dans mon lit, enroulé en boule dans ma couverture.
Ça fait deux jours que ma mère n'est pas rentrée. Pourtant je ne m'inquiète pas. Je devrais. Séoul est dangereux de nuit, surtout pour une femme.
Je souffle et m'allonge complètement. Je soupire. Le sol du balcon est dur et peu confortable. Tant pis.
Je ferme les yeux et respire doucement.
J'aimerais avoir des amis. J'en appellerai un et il viendrai passer le temps avec moi, m'aidant à ne pas m'ennuyer.
Mais j'ai appris à trouver une sorte de réconfort dans l'ennui. Quelque chose qui me tient en éveil, aux aguets. Je ne saurai expliquer.
Une mèche noire me gène alors je la repousse. Je tourne la tête et ouvre les yeux.
La première chose qui entre dans mon champ de vision est un barreau. Puis deux, puis trois. Toute la grille m'apparaît bientôt, le temps que mes yeux s'habituent à la couleur du ciel.
Je reste comme ça, longtemps.
Peut-être deux minutes ou deux heures, je ne sais pas.
Ça fait longtemps que j'ai perdu la notion du temps. Quand on s'ennuie, on oublie.
Et quand on oublie, on ne retient rien, pas même les gargouillis de l'estomac qui viennent nous souffler qu'il est temps de manger.
Un éclair déchire le ciel mais c'est à peine si je tressaille. L'orage ne me fait plus peur. Ça fait bien longtemps maintenant.
Et quelque part dans ma tête, alors que mes yeux se ferment encore, lentement, une musique résonne.
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