pay day

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Il ne fallait pas oublier, il ne fallait surtout pas oublier que c'était mon jour de paie. Je me doutais bien que les autres employers avaient écouté une infime partie de la dispute de tout à l'heure mais aucun d'eux n'avaient osé me demander quoique ce soit et c'était mieux pour eux. J'étais en train de nettoyer les vitres, je m'appliquais sincèrement, c'était un moyen pour moi de décompresser.

Stella et Bryson ont eu une violente dispute juste après celle avec la sorcière Chloé, j'ai voulue les laisser dans leur intimité même si Stella avait insisté pour que je reste parce qu'elle savait que j'étais aussi impliquée dans l'histoire mais je ne pense pas que Bryson lui ai fait part du fait que Aline soit notre fille. Elle a finit par faire ce qu'elle fait toujours lorsqu'ils se disputent, elle a fait ses valises et claquer la porte les larmes aux yeux. Ça m'a fait tellement mal de la voir dans cet état. Je n'aurais pas du piquer une crise comme ça, j'aurai simplement du attendre que Bryson et moi soyons seul pour discuter mais comment? Comment j'aurais fais? Quand on dépose une bombe près de vous la première réaction c'est de fuir et pas de la désamorcer. Moi j'ai fuis, et c'est en fuyant que j'ai abandonné la bombe et c'est Stella qui a tout reçu sur le visage.

Dans cette histoire c'est moi la victime mais malheureusement je ne suis pas la seule et c'est ça que j'ai oublié. Ça m'a fait tellement mal de savoir que pendant pratiquement trois ans je donnais mon amour à un homme qui derrière mon dos allait voir ailleurs! C'est comme une plaie qui venait de cicatriser et que quelqu'un s'amusait à la rouvrir. Et là il fallait que je l'ai encore en face de moi, si ce n'était pas pour mon chèque et ma fille, je lui aurait craché dessus avant de partir et de le laisser ici.

-Inès, c'est à toi. Me prévient Eliot.

Ce n'est que là que je réalise qu'une larme avait coulé sur mon visage. Je l'efface vite et arrange ma tenue et ma coiffure avant de me rendre dans l'espèce de bureau. Il était difficile de le prendre au sérieux assis dans ce grand fauteuil en cuir vêtu d'un simple t-shirt blanc et son jean déchiré mais en y réfléchissant il a toujours été comme ça. Sans aucun contact des yeux je m'asseoi sagement sur la chaise enfance de lui, son grand bureau en marbre nous sépare et c'est mieux pour lui.

Je ne sais pas ce qu'il attend, il me regardait avec insistance et j'essayais de faire abstraction de lui en faisant comme ci je m'intéressais à la décoration mais je finis par craquer.

-Arrête de me regarder s'il te plaît.

-Desolé.. j'essaie juste de comprendre un truc.

-Je veux juste mon chèque. Répliquais-je. Je ne voulais pas m'engager dans une quelconque conversation avec lui.

-Oublie ce cheque deux secondes, je veux parler clairement avec toi, qu'on s'explique parce que je sais que pendant ces deux ans t'es pas restée tranquille dans ton coin sans te poser des questions ou te faire des fictions en t'imaginant de quelle façon tu me tuerais si je venais à réapparaître dans ta vie. Inès je te connais, je sais que la rancune que tu as envers moi est énorme et je veux justement que ça cesse alors je veux qu'on discute.

Je roule des yeux et soupire avant de passer ma main devant mes yeux. Il a raison, je suis une fichue rancunière. Là c'était moi la bombe et il était temps que j'explose.

-J'ai tout fais pour toi Bryson, tout. À l'époque j'avais conscience que t'étais le mec le plus convoité de l'école et j'étais consciente de la chance que j'avais que tu t'intéresse à moi mais je savais que ça n'allait sûrement pas être pour longtemps si restais la fille coincée que j'étais. Je t'ai donné ma virginité, je t'ai donné mon amour, mon affection, tout ce que j'avais. J'étais sincère dans tout les mots doux que je te disais et quand je voyais que tu t'approchais trop des autres filles et que je faisais des crises de jalousie c'est parce que j'avais de l'amour pour toi et que je ne voulais pas que tu ai de l'admiration pour quelqu'un d'autre que moi.  Et toi t'étais là à me dire "il n'y a que toi que j'aime les autres on s'en fou" MENSONGE! Je cris comme si c'était nécessaire.

Je me lève et commence à faire les cents pas tout lui crachant au visage tout ce que j'avais sur le coeur depuis bien trop longtemps.

-Et je suis même allé jusqu'à me mettre à dos ma famille, juste POUR TOI et ton putains d'égoïsme. Mon père m'envoie de l'argent mais depuis que je suis parti de la maison jamais ils n'ont essayé de mettre le pieds ici. Ils ne savent même pas où je vis, c'est à peine si ils se souvienne du prénom de ma fille. Et ce qui s'est passé dans ce salon montre simplement que j'ai fais tous ça pour rien. Aujourd'hui je serais peut être à Princeton ou Yell ou Georgetown mais je me retrouve ménagère pour le mec à cause de qui je suis dans cette galère alors que je suis diplômée et emière de ma promotion. Je conclus mon monologue avec ces derniers mots en séchant les larmes de rage qui s'étaient glissées jusqu'à mon cou.

Je ne lui ai pas raconter pour Charlie, cet épisode de ma vie est inutile.

-Je te comprends Inès, et je suis désolé. C'est tout ce que je trouve à dire parce que il n'y a que ça à dire. J'étais réellement amoureux de toi mais j'étais trop con pour réaliser que l'attention que tu me portais était aussi forte. Je... je suis désolé de ne pas t'avoir pris au sérieux ce jour là dans ma voiture, je suis désolé d'avoir gâché ta vie. Je suis simplement désolé Inès. Même pour ce salopard qui a osé de laisser ces atroces marques dans ton cou, je suis désolé.

Je me calma et posa une main sur ma clavicule à la recherche du collier de perle que Aline m'avait fait avec la "boîte à fille" que je lui avais acheter pour son anniversaire. Je tripotais nerveusement ce collier elle avait insisté pour que je le porte aujourd'hui parce qu'elle avait décidé de porter le bracelet à sortie comme si elle savait qu'aujourd'hui ne serait pas un bon jour. J'essayais de ne pas pleurer encore mais je sens que je n'allais pas tarder à craquer, et ce fut malheureusement le cas lorsque je sentis la présence de bryson derrière moi. Il me fit pivoter face à lui et me prit dans ses bras, j'en avais besoin. Je fendis en larme en repensant à ma vie, comment ais-je pu être aussi naïve? C'est ça, quand on fonce dans le tas la tête baissée.

Je renifle bruyamment avant de me retirer de son étreinte, je me sens un peu mieux je dois avouer.

-Le chèque. Murmurais-je.

-Euh.. ah oui.

Il se replaça derrière son bureau et sortie un son chéquier avant d'écrire dessus quelques choses puis il tendit le bout de papier rectangulaire blanc. Il y avait mon nom dessus et le mentant de mon salaire.

-Lundi si tu es d'accord on verra mon avocat.

-Pour quoi faire? Questionnais-je confuse.

-La pension alimentaire. Il faut bien que je prenne mes responsabilités.

For You [Bryson Tiller]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant