Une histoire sans fin ou presque

Chapitre 10

La longue descente en ascenseur lui paraissait toujours aussi familière, même après trois longues années d'exil. Les soldats se retournaient tous sur son passage. Les anciens lui faisaient des signes de la main, la saluaient avec des « Major Carter, ravi de vous revoir parmi nous ». Et les jeunes recrues qui n'avaient entendu parler d'elle que dans les récits héroïques de SG1 s'écartaient et chuchotaient quand ils la voyaient arriver. Elle se rendit dans le bureau d'Hammond, prenant soin de se faire annoncer par Walter, toujours fidèle au poste. Georges lui semblait heureux de la voir à nouveau évoluer au sein du SGC, il lui redemanda même pour l'environ cinquantième fois, si elle ne voulait pas réintégrer l'équipe, même en tant que civil. Et sa réponse était toujours négative prétextant qu'elle était heureuse au poste qu'elle occupait au Pentagone. La vérité était tout autre, car l'adrénaline du terrain lui manquait, la base lui manquait, sa vie ici lui manquait, à cela elle ajoutait que même les visites obligatoires à l'infirmerie lui manquaient.

Mais elle souriait pour donner le change, trop consciente de ce que redeviendrait sa vie s'il elle acceptait l'offre de son oncle. Et puis elle s'était habituée aux horaires de fonctionnaire. Il l'a briefa rapidement. Elle écoutait, mais son esprit s'éloignait un peu plus à chaque seconde de sa conversation. Toutes ses pensées convergeaient vers Jack. Dieu, ça lui avait fait un choc de se faire draguer par son ex supérieur en plein milieu d'un bar. Trois ans avaient peut-être passé, mais il faisait toujours naître les mêmes sensations en elle. Elle secoua la tête pour se concentrer à nouveau sur sa discussion avec Hammond.

Il regarda sa montre et lui sourit elle fit de même. 7h45. Les hommes conviaient à son petit exposé n'allaient pas tarder à arriver, et elle devrait être présente pour les accueillir, ou peut-être pas. Elle se sentait d'humeur rebelle aujourd'hui.

-Général, pensez-vous qu'il soit possible que j'attende dans votre bureau l'heure exacte avant d'entrer en scène ?

Le vielle homme lui sourit, il avait eu vent par Teal'c et Daniel de la rencontre qu'avait faite son second et sa nièce hier soir. Elle voulait ménager son effet, il comprenait.

-Bien entendu Docteur Carter, mais essayez de ne pas être en retard comme la première fois.

A ce moment là, c'est elle qui ne put empêcher un sourire un peu malicieux d'apparaître sur son visage. Il avait compris ce qu'elle comptait faire. Elle repensa à son premier briefing dans cette base, peu de choses avaient changé ou presque. Elle, elle avait changé. I ans de ça, elle était largement en retard et pestait contre ses talons et sa tenue de cérémonie. Maintenant elle prévoyait d'être en retard et regretter son uniforme ou ses bons vieux treillis. Elle se trouvait un peu trop mise à nu dans son tailleur noir. De plus son chemisier était légèrement transparent (elle avait remarqué ce fait ce matin avant de partir, et il lui restait alors trop peu de temps pour en changer).

A cette époque, elle avait encore des choses à prouver, ce qui n'était plus le cas aujourd'hui. Elle ouvrit le dossier sur lequel elle travaillait comme une forcenée depuis six mois avec la commission. Ses notes étaient claires, pas trop d'explications scientifiques, car elle savait très bien que la moitié des gars dans cette pièce était plus connu pour leurs actes de bravoure que pour leurs QI. Le temps qu'elle le relise en entier, il était déjà 8h20. Elle se leva, lissa sa jupe et s'avança vers la porte. Ils étaient tous là à l'attendre, et elle allait leur en mettre plein les yeux, foi de Samantha Carter, et non de Sam Carter (ici mieux vaut ne pas leur montrer que l'on est une femme).

Il avait fait l'effort d'être à l'heure, même en avance ! Et madame ponctualité avait maintenant 20minutes de retard ! Les hommes commençaient à s'impatienter, et lui aussi d'ailleurs. Hammond souriait tout comme Danny et Teal'c. Eux ils savaient quelque chose. Ils étaient tous bien assis à leur place respective, prêt à écouter un énième exposé scientifique barbant. Sauf que celui-ci serait certainement moins ennuyeux puisque c'était Carter qui allait tenir la vedette. Quand soudain un type qui avait apparemment un chat à fouetter ailleurs prit la parole.