Chapitre 9

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  Depuis que j'ai payé la caution, je n'ai pas eu de nouvelles de lui, comme de ses amis. Bien sûr, j'ai dû donner une explication à ma mère sur les 2000€ de la caution. Je n'avais pas d'autres choix que de lui mentir. Et elle y a cru. J'en ai un peu honte. Mais honnêtement, je n'allais pas lui dire que j'ai aidé un criminel car oui, Bradley en est un, et elle n'aurait pas compris mon geste. J'ai fait tout ça pour sa famille, rien d'autre. Je ne veux plus rien avoir affaire avec lui, que ce soit de loin comme de près. Plus je suis loin de lui, mieux ce sera pour ma sécurité. Car franchement être avec un Bad Boy n'a rien de cool, ou amusant comme le pensent certaines. Au contraire, tu as constamment peur, car tu ne seras jamais en sécurité. Je pense que certaines ne se rendent pas compte du danger qu'elles prennent en faisant cela. Bref se mettre en danger est un acte qui les regarde, elles font ce qu'elles veulent. Mais elles sont stupides de croire que tout se passe comme dans les films ou les livres. Il y a un grand fossé entre la fiction et la réalité et des personnes ont du mal à voir la différence.

Mais, revenons au principal, qui est le mensonge. J'ai tout simplement dit à ma mère que je m'étais acheté une belle paire d'escarpins et une jolie robe. Elle m'a cru. C'est fou ce qu'elle me connaît bien ! Je déteste mettre des escarpins et ne parlons pas des robes. C'est dans ces moments que je me rends compte que ma propre mère ne connaît rien de moi. Elle pense que je suis fille pourrie gâtée, que je n'ai aucun sens des valeurs, ou même que je n'en ai aucune. Cependant, elle se trompe, j'en ai bien plus qu'elle ne le pense. Contrairement à elle. Je sais des choses que je n'aurais jamais dû savoir. De toute façon ce n'est pas elle qui va me dire le contraire, les mensonges elle connaît parfaitement. Si elle savait. J'ai honte de savoir ces vérités. Je ne suis pas fière de moi, ou de mes géniteurs dois-je dire. Depuis ma plus tendre enfance, je vis dans le mensonge. Je ne me suis pas rendu compte tout de suite. En fait, c'est après le décès de papa que tout est devenu clair pour moi. Ma mère ignore que je suis au courant dans leurs nombreux secrets. Je n'aurais pas dû fouiner mon nez partout, et alors rien ne serait pas arrivé. D'ailleurs, j'ai aussi commis des actes dont je ne suis pas très fière. Rien de grave, je vous assure, contrairement à mes parents. Je me demande comment ma mère fait pour vivre avec ça. Mon père est sûrement décédé à cause de ça, il ne devait plus arriver à supporter ce fardeau. Quant à mère vivre avec ça doit être pesant, pourquoi garde-t-elle tous ces secrets ? Il a bien un jour où la vérité va éclater. Mais je ne vais pas m'étaler là-dessus. 

Je me prépare pour aller en cours. J'évite les imbéciles depuis une semaine. J'y suis bien arrivée jusque-là. Faut dire que je me fais discrète comme d'habitude. Je me dirige vers mon casier, mais c'est bien trop calme d'un coup. Personne ne parle. On peut entendre les mouches voler. Je me dépêche de prendre mes affaires et je pars. Je ferme mon casier et m'éloigne le plus rapidement possible. Je croise certains regards de mes soit-disant camarades. Je peux distinguer de la peur, mais aussi de la pitié. Qu'est-ce qu'ils ont tous ? Avant que je ne comprenne quoique ce soit, je me retrouve par terre. Qui est l'abruti qui m'a poussé comme un sauvage ? J'essaie de me relever, mais avec le coup que j'ai reçu au ventre, c'est impossible pour moi. Je me retrouve repliée sur moi-même pour éviter qu'il ne me fasse davantage mal. Je comprends alors leurs regards, ils essayaient de me prévenir de m'enfuir. Ils étaient au courant qu'il ne fallait mieux pas que je reste là. Pourquoi personne ne m'a rien dit ? Bordel. Mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter tout ça ? J'essaie de ramper jusqu'au mur, en puisant sur les dernières forces qu'il me reste. Cette personne continue à déballer sa colère sur moi, et les insultes fusent de sa bouche. C'est alors que j'arrive à trouver un appui contre le mur. Je relève la tête vers mon agresseur, et je prends peur, tous les membres de mon corps se mettant à trembler. J'ai devant moi un Bradley enragé. Je ne sais pas d'où vient tout cet excès de colère. Ni pourquoi il s'en prend à moi ? Je le supplie d'arrêter, mais rien n'y fait. Il se défoule sur moi. Mon corps en subit encore une fois les frais. Je ne l'ai jamais vu dans un tel état. Quelle est la raison de toute cette violence ? Qu'ai-je fais ? Je ne comprends pas. De plus, personne ne viendra à mon secours. Non, ils ont tous peur. Je vois de la compassion ainsi que de la pitié dans leurs yeux. Ils sont tous spectateurs de cette horreur que je vis. Chaque seconde qui s'écoulent, je pris pour que quelqu'un vienne me sauver, peu importe qui. Je veux juste être loin de ce monstre. Je leur cris à l'aide, mais rien n'y fait. Ça n'a aucun impact sur eux. Personne ne viendra à mon secours. Vous allez me dire et les CPE ? Eux, à part te gueuler dessus quand tu traînes dans les couloirs ou aux toilettes, ils ne savent rien faire d'autre. Bien sûr, dans ces moments-là, le connard n'est pas à l'horizon. Les profs ne sont pas mieux, eux, te rabaisser est la meilleure chose qu'ils savent faire. Le directeur quant à lui, il s'assoit sur une chaise, discute et boit son café mais jamais il ne lève son putain de cul, non jamais tu ne le verras dans les couloirs ce con. Ils font quoi alors ? Strictement rien, ils ne sont jamais dans les parages quand cela se produit. Il n'y a personne dans ces foutus couloirs à part ces putains d'enfoirés de camarades si je peux dire et ce salopard qui me tabasse. Je ne sais pas encore combien de temps je vais tenir. Je vois cette salope de Kali qui me prend en vidéo, j'ai envie de lui arracher son portable des mains et de la frapper. Je pleurs non pas à cause de d'elle, mais de la douleur que je ressens. Elle s'amplifie à chaque coup qu'il me porte, et me rend davantage vulnérable. Je me sens humiliée. Mon corps n'arrive plus à supporter les coups, je me sens faible. Mes appels au secours se font de plus en plus inaudibles. Je garde les yeux fermés en espérant me réveiller, et aussi que ce ne serait qu'un mauvais rêve. Rappelez-moi pourquoi je ne l'ai pas laissé pourrir en prison, déjà ? J'aurais mieux fait de le laisser.

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