I Love For You

Chapitre 11

  Il se tient toujours près de la porte depuis que j'ai prononcé ses mots et il ne me daigne aucun regard. Qu'est-ce que j'ai fait ? Il va me prendre pour une faible, c'est ce que je suis après tout une médiocre faible. Je me sens vulnérable, j'ai besoin de lui, besoin qu'il me réconforte, j'ai juste besoin qu'il soit à mes côtés, près de moi. Est-ce normal d'éprouver le besoin d'être en sécurité, d'être protégée ? Je devine que pour ma part ce soit le cas. On n'entend juste mes sanglots, qui prennent de l'ampleur à l'idée que Bradley me quitte. Seul lui peut choisir de soit me laisser à la dérive, soit de venir à mon secours. Je suis terrifiée à l'idée de retrouver seule, sans pouvoir chasser mes vieux démons. J'en ai marre je suis fatiguée de supporter toutes ses merdes qui s'accumulent. Je suis fatiguée de ses putains de cauchemars, fatiguée de vivre ça, fatiguée de ne pas savoir quoi faire, fatiguée de prendre tout ces médicaments pour aller bien, mais rien ne va mieux. Jamais ce ne sera le cas. Ma vie ne connaîtra que les larmes, la haine, la peur, la souffrance, rien d'autre. La joie, le bonheur, le sentiment d'être heureux n'auront aucune signification dans mon monde puisqu'ils n'ont pas lieu d'être. Je sais qu'il n'a pas l'habitude de me protéger, et moi je n'ai pas l'habitude de lui demander sa protection, son réconfort. Je n'ai jamais éprouvé l'envie de le réclamer à quiconque. Il est le premier et j'espère sincèrement le dernier. Quand mes souvenirs surgissent, je parviens à les canaliser ; mais là, impossible ils se sont amplifiés il m'est difficile de stopper les images d'horreur qui me traumatisent. Je suis exténuée de ne pas arriver à les contenir ou même simplement d'essayer de vivre avec. Aide-moi Brad, aide-moi à les effacer, aide-moi à vivre avec, aide-moi à aller mieux tout simplement. Je ne sais pas ce qu'il attend de moi, a-t-il peur de ne pas savoir comment gérer la situation, ou a-t-il juste envie de partir. Je veux tant croire la première hypothèse, je veux croire qu'il sera là pour moi. Mais la seconde lui ressemble mieux, Bradley n'est pas une personne sensible, rien ne le touche. Je ne sais même pas si l'état dans lequel je suis l'affecte. Quant à moi, j'essaye de me faire une raison mais c'est l'effet inverse qui se produit. Je veux qu'il me sauve. Pitié, faites qu'il le fasse. J'étais toujours sur mon lit, assise en regardant chaque faits et gestes de Bradley, de peur qu'il ne me laisse pour de bon. Depuis qu'il s'est levé je ne l'ai pas quitté des yeux et j'en suis incapable. Bradley a la capacité de me rendre dans deux états différents, il peut me rendre vulnérable mais aussi me rendre forte par moment. Il a le pouvoir de rendre ces deux choses possible. Je n'ai pas une réel confiance à lui, mais il n'y a qu'avec lui que je me laisse aller, que je me laisse guider, sans poser de question. Mon cœur s'emballe quand je vois sa main tourner la poignée de la porte, je ne veux pas qu'il parte. Je me sens pitoyable de faire ça, mais au point où j'en suis je n'en ai plus rien à foutre.

Naya (reniflais-je) : Bradley reste.
Brad : Pourquoi je resterai ?
Naya : Parce que ... parce que...
Brad : Tu vois ça ne sert à rien.
Naya : Non... non Brad je veux que ...
Brad : Que je reste j'ai très bien compris ça. Donne-moi une bonne raison de rester.
Naya : j'ai... je ne sais pas.
Brad : Très bien dans ce cas au revoir Naya (ouvrait-il la porte).

Non pas ça, je ne veux pas qu'il parte. « Et bah fais quelque chose ». Que je fasse quoi je ne sais pas moi. « Dis-lui ce que tu ressens ». Tu crois ? Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Mais la peur qu'il me laisse est trop grande. Les mots sortent malgré moi.

Naya (pleurais-je) : J'ai ... (soufflais-je) j'ai peur sans toi, je me sens en sécurité quand t'es là.

Ça avait plutôt l'air d'un hurlement, d'un déchirement. Je suis prête à le supplier, à mettre le peu de fierté qu'il me reste de côté. Je veux juste qu'il reste. Ces mots prononcé, je les pense vraiment, c'est ce que je ressens. Les larmes repartent de plus belle. Je n'ose pas le regarder, trop honteuse de lui avoir avoué ça. C'est la seule raison qui me semble juste à détenir. Mon regard se pose malgré tout sur lui, j'aimerais apercevoir si mes paroles l'ont touché. Je ne veux pas mettre mes vrais sentiments à nus, non, ils sont beaucoup trop douloureux pour que je lui avoue. Ces paroles en faisaient parti d'une certaine manière. Ils ne reflètent pas réellement ceux que j'essaie de contenir.