Emily
La sonnerie de mon réveil me sort de mon rêve ou plutôt de mon cauchemar. Cela fait deux mois que ce drame a fait plusieurs victimes, mais il continue de me hanter. Toutes les nuits, je me revois le sourire aux lèvres, prête à parler à un bel homme quand je vois le train derrière lui arriver à toute vitesse dans la gare puis l'explosion... C'est à ce moment-là en général que je me réveille en sursaut en plein milieu de la nuit.
Je me lève épuisée, me dirigeant vers la cuisine où je me prépare une tasse de café. Je la bois sur le balcon de mon appartement donnant vue sur le parc du village. J'admire les premiers rayons du soleil, ça m'apaise. Après ça, je prends une douche où je reste un moment sous l'eau. Une fois vêtu d'un pantalon court et d'une chemise bleue foncée sans manche, je récupère mon sac et marche jusqu'à mon travail où j'y retrouve Anna devant le portail de l'école maternelle et primaire.
— Ça va ? me demande-t-elle.
— Je suis juste fatiguée...
— Encore ce cauchemar ?
— Je n'ai pas envie d'en parler, Anna...
— Comme tu voudras. Prête pour notre deuxième semaine de travail ?
— Pas le choix, dis-je en souriant.
— Allez, viens là.
Elle m'ouvre grand ses bras puis elle me fait un câlin avant que nous accompagnions nos élèves respectifs en classe. Elle s'occupe des CP tandis que moi, je m'occupe des petites sections, ceux qui ont trois ans. Je les trouve tellement adorables. À cet âge-là, c'est tellement innocent, tellement heureux. Ils n'ont pas encore conscience que le monde est cruel et qu'il peut arriver quelque chose à chaque instant de la vie.
Je les occupe en les faisant colorier, peindre, et en lisant des histoires, sans oublier les siestes, et c'est en général à ce moment-là que les pleurs arrivent... Quand je les vois, des flash-back d'il y a un mois maintenant reviennent en tête et me donnent à mon tour envie de pleurer toutes les larmes de mon corps.
— Ça va ? me demande une petite fille nommée Lola avec une bouille d'ange.
— Oui, ne t'inquiète pas. Il faut dormir maintenant.
Après la sieste, je leur fais goûter, et jouer lors de la récréation. Un quart d'heure plus tard, les parents arrivent pour récupérer leurs enfants, ce qui annonce la fin de la journée. J'accompagne les petits jusqu'à la sortie où je retrouve Anna.
— Tu fais quoi ce soir ?
— Je mange chez mes parents.
— Ah, dommage sinon je t'aurais proposé quelque chose, dit-elle avec une petite voix, voyant que quelque chose ne va pas.
— Une prochaine fois.
— Ça marche. Passe une bonne soirée.
— Merci, lancé-je pas très convaincue.
Une fois les petits partis et la salle de classe rangés, je rentre chez moi après une dizaine de minutes de marche. Je me pose devant la télé où passe le film « Je te promets » sur M6. L'un des films les plus touchants, les plus tristes au monde avec deux acteurs géniaux, surtout Channing Tatum. Ça doit être vraiment horrible de ne plus se souvenir des années qui viennent de passer et surtout oublier tout ce que nous avons vécu avec la personne qu'on aimait, qu'on aime et qu'on aimera toujours au plus profond de soi, sans le savoir.
Je ne vois pas le temps passer et il est presque l'heure que je parte chez mes parents, alors je me recoiffe, sèche mes larmes à cause du film ou presque... Et je pars de mon appartement. Je remonte quelques rues pour aller chez eux. Ce qu'il y a de bien quand tu habites dans un village, c'est que personne n'est trop loin. Donc tu peux pratiquement tout faire à pied. Je sonne à leur porte et quand je rentre, j'aperçois David, mon ex, sortant de la cuisine.
— Salut, dit-il.
— Qu'est-ce que tu fais ici ?
— T'es parents m'ont invité.
Je lui jette un regard noir puis pars comme une fusée dans la cuisine où se trouvent mes parents.
— Pourquoi vous l'avez invité ?
— C'est ta mère qui en a eu l'idée...
— Nous avons vu que tu n'étais pas très bien ces temps-ci, alors on s'est dit...
— TU ! coupe mon père.
— Je me suis dit que ça pourrait te faire du bien d'en parler avec lui après tout ce que vous avez vécu ensemble.
— Tu as oublié qu'il m'a trompé ?
— Mais il s'en veut énormément et tu le sais.
— Le passé est le passé, nous sommes dans le présent aujourd'hui et ces deux temps ne font pas bon ménage. Et puis ce n'est pas compliqué à comprendre. Je ne veux pas en parler ! dis-je en colère. Ni à vous, ni à Anna et encore moins à David.
— Emily... Il faudra bien qu'un jour tu en parles.
— Quand moi j'en aurai envie, vous n'allez pas me forcer.
Je les regarde droit dans les yeux puis je quitte la maison, claquant la porte d'entrée, les laissant tous les trois en silence, sans qu'un mot sorte de leur bouche. Je retourne donc chez moi à pied. Je savais que ça allait mal se passer. Je me laisse glisser dans mon lit. Les larmes coulent sur mes joues. Est-ce que c'est vraiment compliqué de respecter mon choix ? Je ne suis pas prête à en parler... Je ne suis surtout pas prête à me l'avouer à moi-même. Ce sept juillet a changé ma vie à jamais, ce jour-là ma vie a plongé dans le malheur et personne ne pourra m'en sortir.
Flash-Back, il y a 1 mois...
J'ouvre difficilement les yeux qui sont aveuglés par la lumière blanche. L'anesthésie me fait encore de l'effet. J'ai encore cette envie de dormir profondément quand une main attrape la mienne. C'est David. Ces yeux gris me regardent avec cette tête qui montre plusieurs émotions ; la tristesse, la honte, l'amour...
— David... ? dis-je avec une petite voix.
— Emily... On a eu peur pour toi...
— Où sont... Où sont mes parents ?
— Ils sont chez toi, ils ne devraient plus tarder, dit-il tout en caressant le dos de ma main avec son pouce.
Je ne dis rien et ferme les yeux m'endormant, trop épuisée pour répondre quoi que ce soit. Une heure trente plus tard, je me réveille et je vois mes parents dans la chambre. Ma mère debout, penchée sur le rebord de la fenêtre à réfléchir et mon père assis sur un des fauteuils en train de regarder le match de rugby à télévision. J'essaie de me redresser, mais mon bassin me fait souffrir.
— Maman...
Elle se retourne vers moi puis viens embrasser mon front, tandis que mon père éteint la télé et se rapproche de moi.
— Ça va, chérie ? Nous avons eu tellement peur pour toi. Plus jamais tu ne repars...
— Je vais bien, maman, je suis là avec vous maintenant.
Elle me fait l'un de ses plus beaux sourires quand on toque à la porte, laissant apparaître le docteur Roland, vêtu de sa longue blouse blanche. Il est chauve, mais jeune, d'une trentaine d'années. Il est grand et mince et toute cette allure lui va très bien.
— Comment vous sentez-vous, Emily ?
— Fatiguée...
— C'est normal. J'aurais besoin de parler seul à votre fille...
— D'accord...
Mes parents nous laissent dans la chambre puis le médecin me regarde avec cet air qui annonce une mauvaise nouvelle...
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MAJ : 22/03/2020Mes réseaux sociaux pour me suivre :
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Le temps d'une chanson
RomanceIl suffit d'un piano dans une gare surpeuplée pour réunir une jolie blonde et un homme caché sous son béret et ses lunettes fumées. Seulement un instant pour qu'ils envoûtent la foule, elle au piano et lui à la guitare. Ils ne se connaissaient pas...