Emily
Pour chaque étudiant, le début d'été s'annonce être un calvaire. Du moins le jour des résultats. L'angoisse augmente chaque minute, les mains moites se font ressentir. Est-ce que le master que j'ai passé à l'université de Cannes a porté ces fruits ? Alors que je me trouve devant le panneau d'affichage avec ma meilleure amie, je tourne le dos aux feuilles.
— Regarde pour moi Anna, j'ai trop peur, lui demandé-je.
Quelques secondes s'écoulèrent quand le cri aigu de ma meilleure amie se fait entendre.
— On a réussi ! s'écrit-elle en se jetant dans mes bras.
— C'est vrai ?
Je regarde sur la feuille : Emily Roy, admise. Un sourire ne peut s'empêcher de prendre forme sur mon visage. À la rentrée de septembre, je pourrais être professeure d'école tout comme Anna !
— Allons manger ce repas tant attendu ! déclare-t-elle en remettant ses longs cheveux bruns en arrière.
Nous partons de l'établissement aux murs rouge et blanc, avec une pointe de nostalgie nous rappelant tous les bons moments que nous y avons passés. Nous marchons prenant notre temps et descendons la rue, jusqu'à la plage. Arrivé devant le restaurant : Plage du goéland, nous nous regardons avec Anna et un énorme sourire apparait sur nos visages. Nous entrons dans l'accueil et le jeune maître d'hôtel nous installe à une table dehors sous notre demande. Il nous donne les cartes et nous laisse choisir. Anna pose son chapeau sur le coin de sa chaise, et je place mes lunettes sur mon crâne. Alors qu'une toile nous protège un peu du soleil, une légère brise vient rafraîchir l'air chauffé par celui-ci. Nous admirons la vue que nous avons sur la mer méditerranéenne et les personnes qui y bronze, tout en ayant les pieds nus enfoncé dans le sable.
— C'est magnifique, lancé-je.
— Depuis le temps qu'on voulait se payer un restaurant gastronomique.
— Bonjour, intervient une jeune femme, habillée d'une chemise blanche et une cravate. Avez-vous fait votre choix ?
— Oui, deux mojitos s'il vous plaît, demandé-je avant de reprendre, et un dos de loup grillé.
— Et pour moi, ça sera un tartare de saumon avec des pommes frites s'il vous plaît.
— Très bien, ça sera tout ?
Nous acquiesçons et la serveuse part et nous ramène nos boissons cinq minutes après.
— À notre réussite !
— À notre réussite ! répète-t-elle.
Nous trinquons et buvons nos verres en discutant de nos projets d'été quand ma mère m'appelle.
— J'ai réussi ! lâché-je d'un ton enjoué.
— Félicitations, ma chérie, je suis fière de toi ! répond-elle avec une intention chaleureuse dans la voix. Tu arrives à quelle heure ?
— Pas trop tard, ne t'inquiète pas.
— Je voudrais te voir quand même avant que tu partes pour Londres demain, dit-elle avec une voix moins forte que précédemment.
— À dix-huit heures, je serais à la maison.
— D'accord, bisou, je t'aime.
— Moi aussi je t'aime, embrasse papa de ma part.
— Ça sera fait.
Je raccroche puis je reprends la conversation avec Anna, qui m'interroge sur mon voyage à Londres. La serveuse revient, nous apportant nos plats, nous la remercions.
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Le temps d'une chanson
RomanceIl suffit d'un piano dans une gare surpeuplée pour réunir une jolie blonde et un homme caché sous son béret et ses lunettes fumées. Seulement un instant pour qu'ils envoûtent la foule, elle au piano et lui à la guitare. Ils ne se connaissaient pas...