CHAPITRE 16

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Emily

Les jours avancent ainsi que les adieux, enfin... les au revoir, plutôt. Car oui, je ne compte pas faire ma vie à Londres. Je reviendrai ici. Quand ? Je ne sais pas, mais très bientôt, j'espère. Le docteur Andrew m'a encouragé à partir, à retourner à l'endroit où s'est produit le drame. Juste de penser à remettre un pied sur cette terre, dans cet endroit, me fait froid dans le dos. Mais quand il faut y aller, faut y aller !

— Tu es prête ? me demande Noa.

— Oui.

Je le rejoins dans le couloir de l'immeuble et ferme à clé l'appartement. Nous sortons de celui-ci, et nous nous rendons devant le restaurant de mes parents. Eux, Anna, Julie et Dan, nous attendent sur la terrasse, assis à une table, en train de siroter leurs cafés. Il n'y a pratiquement personne à l'intérieur du restaurant, c'est à peine dix heures du matin. Ils se lèvent tous, nous voyant arriver.

— Hey...

Ma mère ayant enfin compris ma décision me sert fort contre elle. Elle va me manquer, comme tout le monde, ici, présent, à vrai dire...

— Vous n'avez rien oublié ? demande mon père.

— Non, on a tout ce qu'il faut, répond Noa.

— Très bien. N'oubliez pas d'envoyer un message quand vous êtes arrivés.

— Oui, papa. Ne vous en faites pas, je reviendrais. Je reviens toujours.

Ils nous sourient, puis nous prenons dans nos bras, un à un, toutes les personnes qui comptent pour nous.

— On s'appelle tous les jours ! s'exclame Anna en me pointant du doigt.

— À vos ordres, chef.

— Tu as intérêt, sinon, je monte là-haut et je viens de botter le cul.

Nous rions tous à cet instant. Anna peut briser la glace et le silence, n'importe comment.

Le taxi que nous avons réservé arrive et se gare devant nous. Julie me sert contre elle à son tour.

— J'espère que tu vas bien t'amuser là-bas. Et si tu as un souci, appelle.

— Merci, Julie.

Noa dit au revoir à Dan, puis il met les valises dans le coffre de la Renaud, blanche. Je dis au revoir à mon tour à Dan et monte dans la voiture. J'ouvre la fenêtre de celle-ci et y passe mon bras où je leur fais un signe de la main pour dire, « À la prochaine ». Je les regarde s'éloigner de plus en plus de nous. Une fois, que je ne les vois plus, je ressens un pincement au cœur, en refermant la fenêtre. Noa passe son bras sur mes épaules et me prend contre lui.

— Je ferais tout pour qu'on revienne au plus vite, me lance Noa en me rassurant.

— Je resterais avec toi, le temps que tu continues ton rêve.

Le trajet passe en une vingtaine de minutes et voilà que nous arrivons à la gare d'Antibes. Je paie le chauffeur pendant, que Noa sort les valises du coffre. Nous avançons dans l'entrée quand une voix féminine crie son nom. Nous nous retournons et voyons Nina, qui s'avance vers nous avec sa valise à la main. Je l'ai presque oublié celle-là. Elle lui fait la bise et arrivée à moi, nous nous regardons droit dans les yeux. Un moment d'hésitation de ce que l'on devait faire l'une à l'autre. Finalement, nous choisissons de nous faire tout de même la bise, malgré cette situation embarrassante. Nous montons dans notre train, qui se trouve sur la voie A. C'est la première voie sur les quatre, comme ça, pas la peine de passer par le sous-sol.

Le temps d'une chansonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant