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Je sortais du coiffeur accompagné de ma petite valise lorsque les écrans géant de la ville se mirent simultanément à hurler les mêmes informations dans tout les environs. Mon nom était placardé partout, une photo de moi circulait aussi afin de pouvoir me retrouver. Ils étaient plus rapide que la dernière fois, je n'avais tué le psy que quatre heure plus tôt, il fallait donc que je me dépêche de quitter Séoul si je ne voulais pas me retrouver en cellule pour le reste de ma vie. Heureusement pour moi, j'avais une longueur d'avance avec ma couleur de cheveux récemment devenu blonde. Pour le reste du pays j'étais toujours brun.

J'arpentais les rues en direction de la gare en tentant d'être le plus discret possible. L'avantage d'être petit c'est que personne ne faisait vraiment attention à moi. Je me faufilais donc sans grande difficulté dans un wagon et m'installais confortablement dans un siège, le voyage était plutôt long...

Ce qui allait me servir de chambre me donnait tout simplement l'envie de vomir. Un volet était à demi cassé et les fenêtres étaient inexistantes. Un simple film était disposé afin d'empêcher le vent de circuler librement. il n'y avait qu'un matelas au centre de la pièce, il se trouvait à même le sol. L'ampoule du plafonnier grésillait irrégulièrement, ce qui m'empêchait d'analyser la pièce en détail. Je pouvais néanmoins apercevoir quelque chose bouger dans un coin moins éclairé. En m'approchant, je me rendis compte qu'il s'agissait d'un rat entrain d'agoniser dans un piège que Namjoon avait sûrement dû poser. Je reculais rapidement en me retenant d'émettre le moindre son.  Le sol grinçait sous mes pas, ce qui me donnait largement la chair de poule. Il ne manquait plus qu'un fantôme pour obtenir le parfait stéréotype du film d'épouvante. Mes affaires resteraient donc bien au chaud dans ma valise.  Je m'allongeais sur le matelas et,heureusement pour moi, celui-ci était plutôt confortable en comparaison au reste. Je ne réussis pas à trouver un peu de repos, j'étais bien trop perturbé par le cadavre animal qui se trouvait là. Puis je n'arrivais pas à faire redescendre l'envie de découvrir mes patients apparemment si étrange.

Les heures défilaient lentement et je restais là, allongé, fixant les tâches noirâtres qui recouvraient le plafond jaunis par le temps. Et si je n'étais pas à la hauteur ? Réussirais-je à établir un lien avec ces personnes ? vais-je pouvoir les aider ? Et si j'avais fais une erreur en acceptant ce boulot loin de tout ? Tant de questions s'entremêlaient dans mon crâne sans jamais me laisser de répit. De toute manière, je ne pouvais plus reculer, mon patron et Namjoon comptaient sur moi. Puis cela n'a jamais été mon genre de fuir devant la difficulté. Que pourrait-il bien arriver dans tout les cas ? Au pire, j'échoue et repars vivre ma vie à Séoul après avoir appris de mes erreur. Ou Au mieux, je réussis à les comprendre et à les aider, ils se sortent de l'enfer et reprenne une vie normal tandis que moi je me fais une réputation en béton. Je finis par m'endormir sur ces réflexions, tard dans la nuit, dans une chambre non-accueillante avec un rat mort à mes côtés.

Mon réveil fût pour le moins mouvementé. Namjoon me secouait avec vivacité l'épaule en hurlant des choses incompréhensibles. Après quelques seconde, je compris enfin que j'étais en retard pour mon premier entretien et visiblement, c'était très mauvais pour moi. Je voyais dans les yeux du blond une lueur de panique dont je n'en saisit pas la raison sur le coup.

Puis un coup de feu résonna dans toute la ville.

Cette fois-ci, je me relevais d'un coup et pris quelques affaires pour me changer. Namjoon sortit de la chambre. Je descendis ensuite au salon.

-C'était quoi ce coup de feu ? demandais-je

-C'est ton patient tiens ! Je te l'ai dis, ici c'est pas le monde des bisounours, ces mecs ont de vrai problèmes. Ce ne sont pas de simple gars qui ont perdu leur boulot et qui viennent te voir pour pleurnicher un bon coup comme tu en avais l'habitude.

Sa réponse m'agaça légèrement mais je ne m'attardais pas dessus, je demandais ensuite le chemin pour me rendre au cabinet. Il ne valait visiblement pas pour ma vie que je sois plus en retard  que je ne l'étais déjà. Namjoon décida de m'emmener pour mon premier jour, je ne refusa pas l'offre en sachant qu'un homme armé m'attendait dehors.

En arrivant devant le bâtiment, mon stress monta d'un cran. J'avançais néanmoins jusqu'à me retrouver à l'intérieur. A mon plus grand étonnement, tout était en bonne état ici. Il faisait légèrement chaud, deux canapés se faisaient face au milieu de la pièce aux murs  joliment décoré. Il y avait même une odeur de caramel qui flottait dans l'air, donnant un côté nostalgique de l'enfance . Puis il y avait cet homme, il observait à travers la fenêtre, les bras croisés derrière son dos bien droit. L'une de ses mains était refermé sur une arme. Son pied droit tapait sur un rythme lent le sol. En m'entendant me défaire de ma veste, il se tourna et se retrouva à seulement un mètre de moi en un rien de temps.

-Bonjour, Je me présente, je suis ton nouveau psychologue. Mon nom est Min Yoongi mais tu peux m'appeler comme bon te sembles.

-V.

Je ne compris pas ce qu'il voulu dire, il s'en rendit compte car il reprit.

-Mon nom, V.

Je lui tendis la main pour me montrer plus proche mais celui-ci ne répondit pas et prit place dans l'un des sofa.

-Bien commençons...

Notre train entrera en gare dans une dizaine de minutes, les voyageurs sont priés de rester assis jusqu'à l'arrêt complet du train. Veillez à ne rien laisser à votre place. Merci d'avoir choisis notre compagnie pour votre déplacement.

Je descendis à la hâte et traversa la gare sans décrocher mon regard du sol. Je n'avais plus besoin de voir la route, je la connaissais à présent par cœur tant j'avais fais de voyage jusqu'ici.  Plus j'avançais, moins j'entendais les bruits de la civilisations. Comme toujours en venant là, j'avais l'impression de quitter le monde pour me retrouver dans un univers parallèle où le silence devenait un principe de vie.  Le peu de voiture que je croisais ne roulait pas, elles étaient toutes garés sur le bas côté et pour les moins chanceuses, celle-ci étaient présenté en pièces détachées.  Les feuilles mortes se déplaçaient au bon vouloir du vent sur les routes, elles étaient à l'image de la ville entière. Ici, plus rien ne vivaient ou du moins, presque plus rien. Mais malgré tout, Dans ce décor fatigué, je trouvais à présent un réconfort que je n'avais pas perçu lors de ma première venue. Avec le temps, j'ai découvert ce que cette ville avait à offrir, et j'ai vu plus loin qu'un isolement.

Je relevais enfin la tête pour saluer ce panneau qui me plait de retrouver après autant de temps.

"Psychoville". 

J'arrive enfin devant la maison qui m'à accueillit à chacun de mes séjours. Celle de Namjoon. Heureusement pour moi, la clôture qui autrefois était électrifié, ne l'ai plus depuis l'incident.  J'entre donc rapidement dans la pièce principale de la maison. C'est pire que dans mes souvenirs. Il manque certaine parties du plancher et tout les meubles sont retournés. Je ne m'attarde pas plus et monte dans mon ancienne chambre, elle aussi partiellement détruite. Mon matelas repose toujours au même endroit. Je m'en approche et le pousse légèrement à ma gauche.

Personne n'à trouvé mon rangement secret, je soulève une petite trappe et récupère tout ce qui s'y trouve. Autrement dit, je reprend les quelques morceaux de journaux découpés et l'arme avant de sortir de cette vieille maison en ruine.

La valise dans une main et l'arme dans l'autre, je prend la direction de sa résidence. Là où tout à commencé et avec un peu de chance, je trouverais des indices sur l'endroit où il se cache à présent...






Psychoville.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant