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huit mois plus tard.

Comme chaque soir je rentrais fatigué de cette routine assommante. Ma vie se résumait à métro, boulot, dodo et en y pensant bien je n'avais jamais rien connu d'autres. Le temps passait et plus rien ne me motivait. la monotonie m'écrasait, je rêvais de plus grand et de plus trépident. Je voulais découvrir autre chose, qui me conviendrait, me sentir enfin à ma place quelque part.  J'avais tout simplement besoin de plus, de quelques chose d'extravagant, me libérer de ces chaines qui me tordaient les poignets au point de ne plus pouvoir esquisser le moindre mouvement. Je n'étais plus qu'un esclave de ce monde.

Posté devant la télévision avec mon repas, je regardais les actualités sans conviction, toujours les mêmes faits divers évoqués, des banalités aussi fade que leurs présentateurs. J'étais totalement blasé depuis déjà un certain temps sans ne jamais  trouver de véritable raison, cette vie, je l'avais toujours connu ainsi alors pourquoi semblais-je plus exaspéré qu'auparavant ?

En cherchant une quelconque réponse qui ne me venait pas, je commençais peu à peu à fermer les yeux. Pourtant, lorsque je pouvais enfin rejoindre Morphée et oublier cette journée calquée sur toute ses précédentes, quelqu'un tapa brusquement à ma porte.

Des poings tambourinaient violemment, résonnant dans tout mon appartement jusqu'à en faire trembler les murs. Je n'attendais pourtant personne, il faut dire que je n'étais pas vraiment doué pour entretenir des relations avec les autres. Alors qui pouvait bien venir et avoir cette envie de ruiner ma porte ? Je me forçais néanmoins à me lever en voyant que les coups ne cessaient point, je crois même qu'ils avaient redoublé en puissance.

Je déverrouillais la porte, celle-ci s'ouvrit d'un coup sec et une touffe rousse fit son apparition. Il ne prit pas la peine de me saluer, il entra et sans que je ne m'y attende, me plaqua contre le mur tandis que moi je le contemplais, choqué. L'une de ses mains se trouvait sur ma gorge et le plus étonnant fût surement que sa paume épousait parfaitement mon cou, à croire qu'elle avait été faite uniquement dans le but de se poser là.

-Je savais que tu ferais cette tête, tu es si prévisible Min déclara t-il avec un air qui se voulait indifférent mais au fond, on pouvait clairement voir qu'il souriait faiblement. C'est fou comme ce rouquin pouvait être paradoxal, étant à la fois agressif et visiblement  heureux de me voir

Je l'observait fixement, m'attendant à une quelconque explication mais rien ne vînt, il semblait attendre la même chose de moi mais que devais-je dire ?

-Tu retournes le pays pour me retrouver et maintenant tu n'as rien à dire ? Tu n'as donc vraiment rien appris reprit-il froidement en resserant légèrement sa prise.

Je tentais alors de me dégager en posant ma main sur la sienne tout en le regardant dans les yeux. Son regard se fît plus noir et je compris que cet expression était plutôt habituelle comparé à celle plus avenante d'avant. Ce garçon m'était antipathique.

-Excuse moi mais, tu dois faire erreur commençais-je en le regardant, incrédule et en forçant sur ses doigts pour pouvoir m'échapper mais mes faibles tentatives ne donnait aucun résultat.

Il sembla ne pas saisir ce que je lui disais alors je continuais, une teinte d'exaspération dans ma voix.

-Ecoute, tu t'es surement trompé de porte gamin, alors si tu pouvais te rendre au bon endroit et me laisser tranquille ce serait sympas, j'étais parti pour dormir vois-tu et toi tu arrives là comme ça puis.... Quoi ?

Je m'étais interrompu en le voyant se décomposer totalement, qu'avais-je dis pour le rendre ainsi ? Son visage exprimait un désarroi profond, décidément, ce gosse avait le don de passer d'une émotion à une autre si rapidement que cela en devenait effrayant. Il semblait chercher ses mots et s'agaçait lui-même de ne pas savoir répondre. Il fit alors volte-face et se dirigea vers le poste de télévision.

Psychoville.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant