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J'aurais dû mourir, voilà tout ce que j'avais pu retenir depuis mon réveil en compagnie de V.

Il faisait les cent pas au centre de la pièce et je l'observais tout en mangeant ce qu'il m'avait apporté. Je n'étais plus dans cette cave mais dans un lit et mon bras était à peu près soigné. La douleur était toujours présente mais je n'y prêtait que peu d'attention. Non, ce qui me préoccupait bien plus à l'heure actuelle était que je me retrouvais ici encore sans savoir comment et j'étais persuader d'avoir aperçu quelqu'un d'autre dans la cave.
Ce qui renforçait cette supposition était le fait que Tae avait la lèvre inférieure coupé avec du sang séché dessus, ses cheveux était aussi en bataille. Une lutte avait dû avoir lieu.

-Où est... commençais-je mais je n'osais pas finir ma phrase en voyant le visage furieux de mon interlocuteur se redresser rapidement.

Il avait arrêter de tourner en rond. Il m'observait ou plutôt, il me tuait du regard. J'avais l'impression que, peu importe ce que je pourrais bien dire, il m'étranglerait dans la seconde.

Ce qui était surtout dérangeant c'est que malgré cet aire violent, il semblait aussi avoir peur. Il dissimulait ses angoisses en ne pensant qu'à cette haine entretenue contre moi.

Il reprit alors son parcours dans la pièce, il semblait avoir augmenté sa vitesse et plus le temps passait, plus il donnait l'impression de chuter dans un gouffre.
Il devenait inhumain en secouant nerveusement la tête de gauche à droite et en faisant claquer nerveusement chacun des os de ses doigts. Sa marche devenait laborieuse car ses jambes n'était plus coordonnées, son corps entier était prit de spasme étrange.

Je me risquais malgré tout à l'aider.

-Eh Tae, tu sais où se trouve Jungkook?

La diversion par usage des sentiments était, je crois l'une des bases dans l'enseignement psychologique.

Cette technique sembla d'ailleurs fonctionner puisqu'il se stoppa à nouveau et me contempla. Cette fois-ci son regard n'était emprunt d'aucune aversion. À travers mes yeux, c'était Jungkook qu'il voyait et son visage larmoyant confirmait cette hypothèse. Il s'approcha lentement de moi et vint s'installer sur le rebord du lit. Ses yeux brillants et son sourire angélique effaçait toute trace du monstre qui avait élu domicile en lui quelques minutes auparavant. On aurait dit un enfant en quête d'amour et de tendresse dans un monde ou il n'avait connu que l'abandon.

Je ne bougeais plus lorsqu'il amena sa main jusqu'à mon visage pour en caresser les contours. Il s'imprégnait de cette chaleur humaine qu'il avait perdu. Il se perdit ensuite dans mes cheveux, s'amusant avec certaine de mes mèches comme si cela était son jouet favori. Il me regardait avec tant d'amour que la culpabilité me rongea l'espace d'un instant. À cause de moi, il était encore condamné à faire parti d'un plan commandé par Jimin. Le problème dans ce genre de jeu, c'est que les pions n'ont aucune importance, ils sont les pièces les plus insignifiantes dont on se fou totalement. Taehyung pouvait bien tomber, ce n'était pas grave si Jimin réussissait malgré tout à obtenir ce qu'il voulait. Mais que voulait-il ?

J'avais mal pour Taehyung, pour Jungkook, Hoseok, Jin et Namjoon qui se retrouvaient impliqué dans un jeu qui n'était pas le leur. Alors pour exprimer tout mon pardon, je tendais les bras et vint encercler le corps frêle de cet enfant perdu face à moi. Il n'opposa aucune résistance et resserra même cette étreinte en s'allongeant contre moi.

À cet instant précis, il n'y avait plus de guerre entre lui et moi, plus aucune rivalité absurde. La folie n'existait pas, psychoville non plus. La seul chose qui demeurait était ce manque que l'on ressentait chacun de notre côté et que l'on s'efforçait de combler avec le peu qu'il nous restait.

Psychoville.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant