certitude

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Elle s'était assise derrière un vieux monsieur de couleur, histoire de trouver une certaine compagnie. Mais ça ne servit à rien car le vieil homme descendit à l'arrêt suivant. Elle dévia son regard vers la droite et se mit à observer un garçon assez jeune ayant les cheveux bruns crôlés tel un mouton. Il écoutait de la musique tout en déposant quelques lignes sur son bloc de feuilles lignées. Ça l'amusait de le voir secouer sa tête dans tous les sens au rythme de la musique. Elle espérait vraiment qu'il resterait jusqu'à sa destination, il l'occuperait et l'éloignerait de ces pensées sombres qui réussissaient à la rattraper dès qu'elle n'avait rien à faire.

Elle fut soulagée de le voir rester à chaque station à laquelle ils s'arrêtaient. Mais il y eu un moment où sa joie disparut car le garçon dû partir. Sans le savoir, il l'avait abandonné. Elle était la seule personne présente dans ce compartiment maintenant. Elle était face à sa peur, en tous cas elle la sentait venir peu à peu.

Un souffle glacé caressa sa nuque, elle était totalement pétrifiée. Un murmure aussi doux qu'horrifiant passa près de ses oreilles et elle sut que c'était ce qui la hantait depuis bien longtemps, sa peur en elle-même, prête à faire qu'une bouchée de l'adolescente. Et ce qu'elle avait imaginé arriva. Ça commença par des frissons remontant le long de son échine puis, un profond vide se créa dans sa poitrine comme si on lui avait arraché son organe vital, son souffle était saccadé, elle avait du mal à capter l'oxygène dans cet espace.

Personne n'était là alors qu'elle était sur le point de faire une crise de panique. Elle était seule. La brunette avait l'impression que nul ne se souciait vraiment d'elle. Il n'y avait que elle et elle seule pour l'aider.

Elle ravala ses larmes et tenta de reprendre une respiration régulière. Soudainement, son cerveau fut prise d'une migraine. Elle essaya d'appaiser ces maux de tête en reposant cette dernière contre la vitre, la main gauche comme appui sous le menton. Au fil des minutes et à bout de forces, ses paupières se fermèrent petit à petit.

Lorsque Jo' ouvrit les yeux, elle était sur le point de rater l'arrêt où elle devait descendre.

En sortant de la gare, elle vérifia si elle n'avait reçu aucune notification. Aucun nouveau message dans la boîte de réception, il semblerait que les textes de sa génitrice étaient de moins en moins fréquents.

Elle en avait la certitude à présent, le sentiment de solitude l'avait atteinte. Le pire dans tout cela c'est qu'elle devait encore rester seule une trentaine de minutes, le temps du trajet en tram avant de retrouver sa maison.

Deux voies opposéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant