voisin

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"-On devrait peut-être te trouver un mec pour que t'arrêtes de faire cette tête d'enterrement. proposa Maia sur le ton de la rigolade en ouvrant la porte de la demeure de son père.
-Je ne suis pas comme toi Maia, je n'ai pas besoin d'un garçon dans ma vie. soupira la jeune fille face aux absurdités de sa cousine tout en entrant dans la maison.
-Alors dis-moi c'est quoi le problème. s'allongea-t-elle de tout son long sur le canapé.
-Il n'y a aucun problème. Je suis juste fatiguée. Je ne vois pas ce qu'il y a de compliqué à comprendre. la rejoignit-elle en s'asseyant en tailleur par terre.
-Le sourire que tu arbores là, tu sais qu'il est très peu convaincant? Je te connais trop bien Jo' et je sais que tu me ments mais si tu ne veux plus te confier à ta chère cousine, je respecte ta décision. Sache que ça me blesse de te voir comme ça. Sinon, tu ne veux pas sortir avec le fils du voisin? Il est plutôt mignon. dit-elle ces dernières paroles avec excitation.
-Arrête de tenter de me caser avec quelqu'un, ça ne m'intéresse pas. Pourquoi tu ne te cherches pas un petit copain au lieu de t'occuper de moi? leva-t-elle les yeux au plafond, Maia avait vraiment le don de passer d'une conversation sérieuse à un sujet complètement stupide.
-Non... Il a un peu des traits d'enfants. Par contre, j'adore sa mâchoire et ses épaules carrées. Mais j'ai déjà son frère dans le collimateur. fit-elle un clin d'oeil.
-Tu es vraiment irrécupérable. se moqua-t-elle.
-Tu veux quelque chose à boire? se leva l'asiatique d'un bond pour se diriger vers la cuisine.
-Non merci.

Jo' se coucha sur le sol frais et réfléchis aux quelques paroles sensées qu'avaient prononcées Maia pendant que cette dernière prenait un verre d'eau. En aucun cas elle ne voulait plus rien lui dire, c'est juste, qu'elle n'y arrivait plus. Comment pouvait-elle expliquer qu'elle se sentait horriblement vide au fond d'elle sans raison apparante? Elle-même ne savait pas exactement ce qui lui arrivait. Ce dont elle était au courant, c'était qu'elle faisait souffrir sa famille en se renfermant mais elle ne pouvait en rien changer ce qu'elle ressentait. Bien qu'elle avait essayé pour qu'ils n'aient pas à se préoccuper d'elle.

Elle tombait petit à petit dans les bras de Morphée à force d'éparpiller ses pensées, avant que les aboiements incessants d'un chien résonnèrent dans ses oreilles et la tirèrent entièrement de son sommeil.

"-Tu veux quelque chose d'autre peut-être? À manger? ajouta sa cousine.
-Non, ce que je voudrais c'est que cette boule de poils se taise. se mit-elle debout, furieuse.
-Ouais, cette bête est vraiment insupportable.
-Tu vas voir, je vais y toucher deux mots au voisin."

Elle traversa la véranda avec fougue et accéda rapidement au jardin.

"-Il faudrait vraiment tuer ce cabot. jura-t-elle. Vous ne pourriez pas... s'adressa-t-elle au jeune homme de dos qui se retourna à l'entente de ces mots. Gauthier? Qu'est-ce que tu fais là? fut-elle surprise en découvrant son visage.
-Je vis ici. déclara-t-il.
-C'est ton chien?
-Oui, désolé pour le dérangement. C'est vrai que ce petit garnement peut être très agaçant parfois. sourit-il en caressant son animal de compagnie.
-Ce n'est... ce n'est pas grave. Je devrais... y aller. On m'attend à l'intérieur. désigna-t-elle avec son pouce la maison en se demandant si son ami avait entendu ce qu'elle avait dit.
-À une prochaine fois."

Joyce acquiesça bêtement. En rentrant, elle se cogna à la porte de la véranda ce qui fit rigoler l'adolescent. Il appréciait tellement toutes ces petites maladresses.

Deux voies opposéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant