anniversaire d'adoption

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Après être restée de longues minutes blottie entre les bras de Gauthier, Joyce se retira de son étreinte. Elle sécha ses dernières larmes d'un revers de main.

"-Je devrais y aller. Je n'ai pas prévenu Maia que je m'absenterais aussi longtemps, elle va commencer à se faire du souci. annonça-t-elle en se levant.
-Tu veux que je te ramène? proposa-t-il en se mettant debout à son tour.
-Oui, je ne connais pas le chemin d'ici jusque chez elle.
-D'accord, pas de problèmes. Par contre, ça ne te dérange si on passe chez moi d'abord? Je voudrais déposer mon livre avant de retourner à la boulangerie.
-Tu dois encore travailler?
-C'est à moi de faire les comptes aujourd'hui."

La jeune fille lui adressa un de ses petits sourires qu'elle avait l'habitude d'afficher quand elle ne savait plus quoi dire. Ils quittèrent alors le parc et partirent en direction de la maison du garçon. Ce dernier se remettait petit à petit de ce qu'elle venait de lui révéler. La situation était devenue délicate entre eux et il ne savait pas comment briser ce silence gênant. Il continuait de se maudire intérieurement d'avoir agi comme un idiot, tandis que Jo' était retournée dans son état maussade. Au bout d'une dizaine de minutes, ils arrivèrent face à la demeure du châtain.

"-Je reviens tout de suite. la prévint-il."

Elle se mit à observer le quartier où vivait son oncle. Elle se sentait bête de ne pas avoir pu retrouver son chemin seule. À vrai dire, elle s'était tellement renfermée du monde ces derniers temps, qu'elle n'aurait pas pu reconnaître la rue. D'ailleurs, elle n'avait jamais remarqué à quel point cet endroit ressemblait à une banlieue américaine. Ses yeux se posèrent sur la maison avoisinant celle de son ami. Elle admira le résultat des derniers travaux que son oncle avait entrepris. Elle trouvait que ce n'était pas si mal, tout compte fait. Une chose anormal attira néanmoins son attention. La porte d'entrée était ouverte alors qu'il semblait n'y avoir personne à l'intérieur. L'absence de voiture devant le garage affirma ses suppositions.

"-Gauthier, regarde. lui montra-t-elle alors qu'il peinait à déverrouiller la serrure de son chez soi.
-Jo', on devrait appeler la police. Fais attention. l'avertit-il alors qu'elle ne cessait de se rapprocher du danger même."

Elle ne l'écoutait pas. En quelques pas, elle se trouva dans le hall de la maisonnée qui sombrait dans la pénombre.

"-Il y a quelqu'un? lança-t-elle en tâtant le mur à sa droite, à la recherche de l'interrupteur."

Elle ne savait pas d'où lui venait tout ce courage, ni ce qui lui était passé par la tête pour se mettre dans une telle situation. Elle pouvait très bien se faire attaquer par un voleur à n'importe quel moment. Les battements de son coeur s'accélèrent au moindre bruit que faisaient ses chaussures contre le sol. Elle alluma la lumière.

"-SURPRISE!"

Joyce faillit faire une crise cardiaque. Tous ces proches venaient de jaillir de leur cachette. Elle fut vite rejointe par Gauthier.

"-Tu étais au courant de ça? lui demanda-t-elle, surprise.
-Évidemment, c'est lui qui m'a aidé à organiser la fête. Tu ne pensais pas qu'on oublierait ton anniversaire d'adoption? intervint Maia."

Elle sourit à sa cousine.

"-Non, ne réponds pas à ça. C'est vrai que j'ai oublié pas mal de choses les semaines passées. Jo', je sais que je n'ai pas été la meilleure cousine dernièrement. J'ai été tellement obnubilée par mes problèmes futiles, que je n'ai pas remarqué à quel point tu ne te sentais pas bien. Je m'en veux énormément. Je suis désolée de t'avoir laissé de côté. ajouta-t-elle, la voix tremblante."

Des petites perles salées commencèrent à se former au bord de ses yeux. Joyce lui tendit ses bras pour lui faire un câlin.

"-Ce n'est rien. la rassura-t-elle."

Deux voies opposéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant