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- Il ne peut rien nous arriver. Miss Peregrine remonte le temps, les bombes ne nous atteignent jamais.


La douce lumière du soleil me caresse la joue, et je me réveille dans la petite chambre que Claire m'avait préparé la veille. Elle avait tenu à me border, comme Bronwyn l'avait fait le jour de son arrivée. J'ai trouvé ça mignon : une petite fille qui veut absolument me border. Pas si petite que ça puisqu'elle est née plus d'un siècle avant moi. Elle m'a expliqué que Bronwyn était partie juste après que Jacob les ai sauvés des Estres: elle voulait vivre au 21e siècle, même si elle n'en avait plus pour très longtemps. «Elle a quand même vécu longtemps, grâce à toutes les nouvelles médecines et à sa force» me dit la blonde avant d'éteindre la petite lampe.

Je prends ma montre pour vérifier l'heure, lorsque je me rend compte qu'elle s'est mise en mode horloge. J'essaie de l'allumer mais les chiffres ne s'affichent toujours pas. Je lis donc l'heure, difficilement étant donné que de nos jours, les montres à aiguilles ne sont plus tellement utilisées. Huit heures cinq. Quelqu'un toque à la porte.

- Entrez.

Maya passe sa tête par la porte.

- Ça fait la grasse mat' par ici !

Je ris et elle entre dans la petite chambre.

- Le déjeuner est servi, tu peux venir si tu veux.

- Oui bien sûr ! Je meurs de faim. Tu me laisses juste le temps de m'habiller ?

- Oui, tiens, je te prête mes vêtements. Je t'attends en bas, me dit la brune.

- Merci Maya.

J'enfile le pantalon, que je reconnais d'anciens catalogues de ma mère. C'est un jean clair, qui remonte jusqu'au nombril, et qui ne colle pas aux jambes. Il ne descend pas jusqu'à mes chevilles non plus. Mon ventre crie famine, et je décide de descendre. L'odeur des saucisses, des œufs et de bacon grillé me chatouille les narines. Claire, Maya et Enoch sont attablés.

-Bonjour Hope, disent Olive et Enoch en même temps.

- Bien dormi? me demande la petite Claire.

-Bonjour, oui j'ai bien dormi, merci, répondis-je en m'asseyant.

A la maison, c'était plutôt rare que quelqu'un me demande si j'avais bien dormi. Je trouve ça réconfortant, et je me dis que certaines petites choses comme celles-ci peuvent égayer une journée. Ou une vie.

Après le petit déjeuner, Maya me propose de me montrer quelque chose de « secret ». Ravie que quelqu'un souhaite rester avec moi et me montrer quelque chose de personnel, j'accepte sa proposition. Maya m'emmène à l'étage, au bout du grand couloir aux murs bordeaux, où se trouve une porte. Elle m'intime d'être discrète, de marcher sur la pointe des pieds et de chuchoter.

- C'est le grenier, précise-t-elle en ouvrant la porte qui grince.

Je la referme doucement. Devant moi s'étendent des escaliers, et la faible lumière de la matinée qui s'infiltre par raies, laissant apparaître la poussière qui s'anime sous les pas pressés de la brune. C'est une atmosphère rassurante, pas comme on pourrait le croire. On vente souvent les greniers d'êtres sombres, hantés, poussiéreux et effrayant. Mais l'odeur qui se dégage de chaque particule de ce grenier m'est agréable, et je m'y sens en sécurité.

Je monte doucement les marches, qui ne craquent pas sous mes pieds. La pièce est grande et lumineuse, les murs sont blancs et des armoires et caisses parsèment les murs et le sol. La lumière provient d'une grande fenêtre, et j'aperçois Maya assise dans un rocking chair juste devant. Elle me fait signe d'approcher, et je jette un coup d'œil par la fenêtre.

Stay PeculiarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant