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Je décide de suivre Millard du regard. Il se dirige au sens opposé de l'orphelinat, et disparaît bientôt de l'écran. Je fixe alors l'endroit qu'il vient de quitter, et plus rien ne bouge.

Mes amis ne sont pas morts.

Mon sang ne fait qu'un tour et des milliers d'émotions me submergent. Je quitte la pièce informatique sur la pointe des pieds malgré la colère et le soulagement.

Mes amis sont encore vivants. McLeod m'a menti. Cette ordure m'a manipulé, a anéanti tout espoir au fond de moi, m'a arraché la vie en quelques minutes sans jamais me la rendre.

Les néons clignotent au rythme de mes pas, et semblent s'accélérer au fur et à mesure que je m'approche de ma chambre.

Lorsque je vois enfin la porte de ma prison, je ne peux empêcher de laisser s'échapper les larmes de mes yeux. Tous mes rêves défendus étaient revenus à la vie à l'instant où j'avais reconnu la petite tête blonde. Mais la frustration me broyait l'esprit. Pourquoi diable McLeod a-t-il voulu me briser le cœur ? Pour que je sois plus manipulable et que je l'aide plus facilement ? Je n'accepterai pas sa requête, de toute façon. La rage coule dans mes veines et je me frotte les cheveux jusqu'à m'en faire mal. J'ai chaud et froid en même temps. Le bonheur et le malheur s'affrontent en moi.

Je m'arrête net lorsque je sens, à l'arrière de mon cou, quelque chose d'inhabituel. Quelque chose de petit, de carré et de chaud. Je prends peur et titube jusqu'à la salle de bain, mon cœur toujours en lambeaux.

Je me retourne dans tous les sens pour essayer d'apercevoir ma nuque, mais c'est impossible. Je sens juste la petite pièce carrée enfouie sous ma peau. Ce n'est pas habituel. J'essaie de gratter, de la bouger sous ma peau. Qu'est ce cette chose fait la ?

Je me rappelle alors des paroles de James. Serai-ce la petite puce qui enlève mes pouvoirs ?

Je dois l'enlever.

Je ne peux pas ne pas tenter.

Je dois l'enlever je dois l'enlever je dois l'enlever.

Pause. Réflechis.

McLeod ne m'a laissé aucun objet tranchant.

Prise de panique, je décide de partir à la recherche d'un couteau ou tout autre ustensile pouvant m'aider à enlever cette maudite puce.

Je sors de la chambre sur la pointe des pieds. Mes oreilles bourdonnent et rien ne peut m'arrêter.

Pas ma peur.

Pas ma raison.

Pas même ces foutus gardes parsemés un peu partout.

Je traverse les longs couloirs et descend les escaliers sans bruit. J'évite, grâce à une chance incroyable, les personnes se promenant dans la demeure. Je suis à la recherche de la cuisine, ou d'un bureau. Mais leurs propriétaires pourraient se trouver à l'intérieur, ce qui se trouverait dangereux.

Je n'ai plus le temps de réfléchir. La puce grouille à l'intérieur de moi.

Elle crie.
Je tend la main vers une clanche.
clic, la poignée s'ouvre, sans même un contact avec mes mains.
Un nouveau pouvoir ? Non

La porte s'ouvre.

La porte s'ouvre sur un chignon brun haut perché en un sursaut.

- Elizabeth !

- Que faites-vous ici ? Vous n'avez rien à faire dans les couloirs !

Je lance un peu au dépourvu :

Stay PeculiarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant