Broken II (en cours d'amélioration...)

Chapitre 41: Repeaters

— Chloé ! je m'écrie fortement, extrêmement agacé.

Cela doit faire à présent près de dix minutes que je sonne sans relâche à la porte de sa nouvelle maison qui se situe dans un petit quartier aisé en banlieue parisienne. Alors que je m'apprêtais à donner un énième énorme coup contre le portail, celui ci s'ouvre. Et, si je m'attendais à tomber sur Chloé, eh bien ce n'est pas le cas. Mais sur Robin. Mon ancien ami le photographe. Son mari. Ou peut-être son ex au vu de la situation. Il est en peignoir avec une tasse de café dans les mains. Ses cheveux sont ébouriffés et les cernes visibles sur son visage m'indiquent qu'il n'a pas dormi, ou alors très peu. Mais vraiment très peu. Quelque peu gêné, je déglutis avant de me racler la gorge. Et, avant même que j'ai le temps de commencer à parler, il me devance.

— Je vois que le môme à retrouvé son papa, lâche-t-il sarcastiquement avec un petit sourire en coin en ébouriffant les cheveux du présumé petit frère de Tom.

Je jette alors un bref regard au petit Joe et comme la ressemblance avec mon défunt fils me trouble beaucoup, je ne m'attarde pas longtemps sur lui.

— Où est Chloé ? j'ose demander à Robin.

Après m'avoir fixé quelques instants, il me sourit. De manière hypocrite cette fois.

— Tu parles de ma femme ? Celle que tu as sauté pendant mes voyages à l'époque ?

Je ne dis rien. Parce que j'ai honte, je pense. Il me fait signe d'entrer et je le précède. Joe et moi accédons alors au jardin qui est assez spacieux. Nous suivons Robin sur l'allée qui mène à l'intérieur de sa demeure jusqu'à finalement y accéder également. Il s'agit d'un grand salon respirant la modernité. Avant même de m'attarder davantage à la décoration, Joe s'est déjà précipité dans les bras de sa mère avachie dans leur canapé d'angle kaki. Dans les bras d'une Chloé au visage frêle, aux lèvres gercés, une Chloé au corps mince malgré son ventre immense, une Chloé enceinte et probablement à terme, une Chloé visiblement exténuée. Encore plus que Robin. Mais ce qui retient le plus mon attention, ce sont les bleus visibles sur son visage toujours aussi angélique, malgré tout, qu'à l'époque. Ils font tâche. Aussitôt, je saisis la situation, et je ne peux contenir ma consternation.

— On ne frappe pas les femmes Robin, quoi qu'elles aient pu faire. On les touche encore moins lorsqu'elles sont enceintes, déclaré-je en tentant de paraître convaincant, sachant que je ne suis moi même pas un réel exemple.

— Je peux te poser une question ? dit Robin.

Ce à quoi j'acquiesce nonchalamment.

— Quelle était ta position préférée quand tu te tapais ma femme ?

Je lève instinctivement les yeux au ciel, sachant pertinemment que je vais devoir m'expliquer.

— Je...je ne savais pas que...

— T'es sur le point de répondre à ma question ou sur le point de me raconter ta vie ?

— Robin à aucun moment lorsque Chloé et moi...,commencé-je en la regardant baisser la tête. Je propose qu'on aille en parler seul à seul ailleurs.

— Pourquoi ? T'as peur que ton fils sache qu'il est le fruit d'un adultère ? D'un acte uniquement basé sur le plaisir, dépourvu de la moindre étincelle d'amour ? il me demande avec sarcasme.

— Ce n'est pas mon fils, j'objecte.

C'est à ce moment que Chloé me fusille du regard.

— Il l'est Thomas, ne le nie pas ! elle ose me gronder.

Je lui rends son regard assassin, quel culot ! D'abord elle me cache l'existence de mon soit disant fils pendant huit ans et elle s'attend à ce que les choses soient faciles ? À ce que je reconnaisse cet enfant qui me tombe dessus pendant la plus sombre période de ma vie ?