Catastrophe

Chapitre 21

  Lorsque j'entrai dans la cantine, accompagnée de Sacha, je ne pus empêcher le stress de monter. Les deux cent survivants qui vivaient ici étaient tous présents, attendant avec impatience la grande annonce que leur avait promis Jane, quelques minutes plus tôt. Dès qu'elle m'aperçut, cette dernière me fit signe d'approcher. Sacha passa une main dans mon dos pour m'encourager à avanceret me suivit pour rejoindre Jane au centre de cercle de survivants qui avait été crée.

- Maintenant que James est là, nous allons pouvoir commencer. Elle a quelque chose à vous raconter. » Annonça Jane en me prenant par les épaules pour m'obliger à faire face à tous les survivants.
- Comme vous le savez, commençais-je avec hésitation, nous avons perdu des nôtres lors de notre dernière sortie ... Seuls Lucas et moi-même sommes revenus. Pourtant, nous ne sommes pas les seuls en vie, il y en a un autre, Erwan. C'est à lui que l'on doit la mort des nôtres ainsi que les catastrophes. En effet, des catastrophes naturelles ont eu lieu simultanément de partout aux États-Unis sous différentes formes. Ce que nous avons appris dernièrement, c'est que ces catastrophes n'ont rien de naturelles. Des hommes sont derrière tout cela, des hommes qui se font appeler les Purificateurs. Leur but est d'exterminer tous les hommes du monde entier pour protéger la planète. Dans leur tête, les hommes polluent et menacent de détruire la possibilité d'accueillir la vie que possède notre Terre. Ils cherchent à sauver ça, ainsi que la faune et la flore en nous tuant tous. L'attaque des États-Unis n'est que la première. Ils faisaient un essai sur nous avant de s'en prendre au monde entier. Erwan est l'un de ses Purificateurs, il est même à la tête de toutes ces catastrophes naturelles. Nous avons maintenant deux choix. Soit avoir peur, ne rien faire et mourir, nous condamnant nous mais aussi le reste du monde, ou bien être courageux, se battre et détruire la menace une fois pour toute, sauvant notre vie mais aussi celle de tous les humains du monde entier. Je tiens à préciser que nous avons un plan, un plan qui a toutes ses chances de réussir. Mais pour ça, nous avons besoin de vous. Comme l'a dit un jour Jane, nous sommes une famille et dans une famille on se protège les uns et les autres. Nous pouvons combattre ensemble, mettre fin à ces horreurs qui nous entourent et retrouver notre vie, sans peur, sans mort, sans survie. Qu'est-ce que vous choisissez ?! »

Au fur et à mesure de mon récit, j'avais repris confiance en moi. Ma voix s'était affermie et j'avais réussi à garder l'attention des survivants tout en leur donnant l'envie de se battre, en parlant de plus en plus fort, pour finir par hurler ma dernière question. Les survivants se mirent à hurler tous en cœur, créant un brouhaha impressionnant. Je réussis tout de même à capter quelques bouts de phrases encourageantes « On va se battre », « Ces Purificateurs vont bien le regretter », « Ils sont malades ces mecs, il faut les zigouiller ».

Jane tourna la tête vers moi pour me faire un clin d'œil. On laissa les survivants échanger les impressions durant quelques minutes avant de demander de nouveau le silence. Une fois le calme et l'attention rétablis, je pus reprendre la parole afin de leur expliquer le plan que nous avions. Très vite, des hommes et des femmes se portèrent volontaires pour les missions que nous avions prévu. Mais, nous avions peur que l'attaque finale refroidisse beaucoup d'entre eux et que personne ne se porte volontaire pour cette dernière mission.
Puisque c'était l'idée de Erick, c'est lui qui prit la parole, me laissant rejoindre Sacha et Jane, un peu en arrière.

- La dernière mission devra se dérouler le lendemain de la seconde mission. Elle consistera à poser une bombe au centre de la base des Purificateurs. Ils sont toujours tous à l'intérieur, ils ne sortent que très rarement, ce qui nous permettra de tous les tuer en une seule attaque. La bombe que nous comptons poser est très puissante. La déflagration ne devrait pas venir jusqu'à l'hôpital mais elle endommagera sûrement des routes et des bâtiments à l'orée de la ville. Quant au bâtiment des Purificateurs, il n'existera plus. L'inconvénient de cette mission, c'est qu'il faut trois personnes pour poser la bombe et que ces trois personnes n'auront pas le temps de repartir avant que la bombe n'explose. » Récita Erick, d'une voix monocorde.

Une agitation gagna vite la salle, suite à cette dernière annonce. Trois d'entre nous, allaient forcément mourir. Le brouhaha reprit, encore plus fort que le premier et puis soudain, un homme intervint, haussant le ton pour passer au-dessus des commentaires des autres.
- Vous voulez que trois d'entre nous se sacrifient ! » Cria t-il, visiblement pas trop d'accord avec notre plan. Erick allait ouvrir la bouche pour confirmer mais je le devançai, criant presque pour que tout le monde m'entende.
- Deux ! Car je serais la troisième personne ! » Annonçais-je. Le silence s'empara immédiatement de la salle. Tous étaient consternés par ma dernière déclaration.
- Dans ce cas, je fais partie du voyage ! » Intervint à son tour Sacha, avançant pour se placer à côté de moi. Je lui pris la main, reconnaissante, tout en espérant qu'elle changerait d'avis. Je ne voulais pas qu'elle meurt.
- Alors la dernière personne est toute trouvée, ajouta Erick, je viens avec vous ! »

Je vis les survivants se détendre légèrement. Ils s'apprêtaient à applaudir, lorsqu'une voix nous replongea tous dans le silence.
- Tu avais promis que tu ne m'abandonnerais pas James ! » S'écria Abigaëlle, en pleurs. Mon cœur se serra. Tout à ma vengeance, j'en avais oublié Abi, a qui j'avais promis d'être toujours présente depuis la mort de sa sœur. A partir d'aujourd'hui, je ne pouvais plus tenir ma promesse, car je le savais maintenant, dans quelques jours, je serais morte.
- Abi ... » Murmurais-je, brisant le silence. Mais la petite fille secoua vivement la tête pour me faire taire et partit en courant.
- Excusez moi ! » Terminais-je en partant à sa poursuite. J'entendis Jane prendre le relais, pour mettre fin à notre annonce et voir les derniers détails.

Très vite, je fus bien trop loin de la cantine pour suivre ce que disait Jane. Abigaëlle se dirigeait à toute vitesse vers sa chambre, pendant que je lui courrai après. Lorsqu'elle s'arrêta enfin pour ouvrir la porte de sa chambre, je réussis à la rattraper mais à la dernière minute, elle me claqua la porte au nez.

- Abi, s'il te plaît, ouvre-moi. » Murmurais-je derrière la porte. Je me sentais mal, si mal. J'aurai dû parler avec Abigaëlle avant, pour lui expliquer la situation et être là pour la consoler. J'avais tout fait de travers et j'en avais conscience.
- Tu es méchante ! » S'écria l'enfant derrière la porte, en sanglotant.
- Je sais Abi, mais laisse-moi entrer, il faut que je t'explique quelque chose, tu veux bien ? » Demandais-je avec douceur. J'attendis quelques minutes, puis la porte s'ouvrit sur Abigaëlle. Elle avait ses beaux yeux bleus ainsi que ses joues mouillés et le nez rouge. Dès que je la vis, je ne pu résister à l'envie de la prendre dans mes bras. Contre toute attente, elle se blottit contre moi, au lieu de me repousser.
- Si je fais tout ça Abi, si je donne ma vie, c'est avant tout pour sauver la tienne. J'ai promis de prendre soin de toi et d'être toujours là pour toi. Il n'y pas de meilleur moyen d'être là pour toi que de donner ma vie pour toi. Tu es peut-être un peu petite pour comprendre ça, j'en ai conscience, mais tu comprendras un jour. Je veux t'offrir une meilleure vie que celle que tu as aujourd'hui. Tout s'arrangera après, tu verras, je te le promets. Et puis, tu auras toujours Lucas. Il sera toujours là pour toi, soit en sûr, il s'occupera de toi.
- Lucas, il ne sait pas tout ça, hein ? » Me questionna Abigaëlle tout en arrêtant de pleurer. Je hochai la tête et elle me promit de ne rien dire. On discuta durant une longue heure, de tout et de rien, comme avant. Elle ne quittait pas mes bras pour mon plus grand plaisir et c'est là que je me rendis compte qu'elle allait vraiment me manquer. Abigaëlle et Lucas étaient devenus ma vie et j'allai les perdre. Ils allaient me manquer plus que tout ...