Quand le ciel descend sur la Terre (romance)

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Je me réveille en milieu d'après-midi, seule dans le lit de Julien. Mon ami est probablement en train de s'occuper du chaton. En pénétrant dans la cuisine, je le découvre assis à côté du carton, en train de caresser le petit animal.

— Je viens de lui donner ses croquettes. Elle a bien mangé et elle a bu aussi.

— C'est super !

Au même moment, la porte d'entrée s'ouvre, annonçant le retour de Laëti. Il est un peu plus de seize heures. Quand elle apparaît devant nous, l'air fatigué, les cheveux attachés à la va-vite et le maquillage estompé, j'en déduis que sa journée de travail a été intense.

— Ça va ? lui demandé-je.

— Super et toi ?

— Pareil. Alors cette journée ?

— Tropicale. Ce matin, j'ai épluché des légumes, donc c'était tranquille, même s'il fallait speeder. Par contre, à partir de midi j'étais chargée de la plonge. C'est mon post principal pour l'instant. L'évier et les machines se trouvent dans un coin très enclavé de la cuisine, du coup la température y est hyper élevée. Là, j'ai l'impression de sortir d'un hammam.

— C'est bon pour ta peau, ça va dilater tes pores, se moque Julien.

Laëti lui lance un regard d'avertissement, auquel il répond par une moue amusée.

— Ma peau est parfaite, je te remercie. J'aurais dû finir à quinze et reprendre à dix-huit, mais comme j'ai terminé plus tard, elle me laisse revenir pour dix-huit heures trente ! Mais la bonne nouvelle, c'est qu'elle me garde.

— Génial !

Mon amie tire une chaise et s'assied tandis que je nous prépare des chocolats chauds. Ses yeux se posent soudain sur le carton et, après s'être brièvement levée pour voir son contenu, se tourne vers moi en haussant un sourcil circonspect.

— Il sort d'où ce p'tit chou ?

— D'une poubelle.

— Il y a vraiment des cinglés sur cette planète ! s'indigne-t-elle.

— Ça, je confirme, marmonne Julien.

Je dispose les trois tasses sur la table puis Laëtitia nous raconte sa journée en détail. En plus de l'épluchage et de la vaisselle, elle est allée servir quelques cafés ou desserts pour prêter main forte à l'équipe durant le rush. Elle a entendu sa patronne s'énerver plusieurs fois et l'a vue balancer un ou deux plateaux dans l'évier, alors qu'elle était en train de nettoyer. Ses collègues sont sympas, il y a deux cuisiniers, un serveur et un sommelier-serveur plutôt mignon. Elle dit que ce job la dépannera et qu'elle va s'en contenter pour le moment.

Ensuite, Laëti part prendre sa douche puis mange rapidement avant de repartir.

Quant à Julien et moi, après avoir dîné, nous jouons un peu avec la chatonne puis passons la soirée devant une série télé avant d'aller nous coucher.

*

La grande aiguille de l'horloge murale vient de dépasser les dix heures lorsque Julien m'annonce qu'il passe voir Lorenzo, en ce mardi matin. Après son départ, je décide de me rendre à la librairie.

Lorsque j'entre dans la boutique, le livre de Mathias Malzieu à la main, la petite dame aux cheveux argent et lunettes en demi-lune a le nez plongé dans un bouquin. Elle ne lève même pas la tête en entendant la cloche tinter. Je m'approche d'elle et m'apprête à la saluer, mais suis devancer par sa question.