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— Des fois, je me dis qu'il faudrait que je me mette à lire, soupire Julien.

— Moi aussi, tu verrais le nombre de fautes d'orthographe que je fais ! C'est hallucinant, on dirait que je ne suis jamais allée à l'école de ma vie ! renchérit Laëti.

— Pareil ! Je suis incapable d'écrire un mail sans fautes ! Ça craint vraiment !

— Mais oui ! Je te rassure, je suis comme toi, Ju ! Une catastrophe ! J'ai honte des fois... Tiens, à mon deuxième jour de taf, la patronne me dit : « écris le menu pour lundi », tu sais comment j'ai écrit le mot « Lundi » ? L-i-n-d-i ! Elle m'a regardée comme si j'avais un gros souci... Et elle a raison, j'ai un sérieux problème !

— Ou alors il faut s'inscrire à des cours d'orthographe !

— Mouais, je ne suis pas très emballée... Bon, ce soir on mange en ville avant ou après le ciné ?

— Avant, sinon mon ventre va grogner pendant toute la séance ! D'ailleurs, on devrait commencer à se préparer, il est déjà dix-huit heures trente...

Je me contiens depuis un bon quart d'heure, mais là, je crois qu'il faut vraiment que je leur dise :

— Bon, vous ne pouvez pas vous taire un peu ? Comment voulez-vous que je lise si vous l'avez tout le temps ouverte ?

— On parle moins fort si tu veux, propose Julien.

— Oui, promis, approuve Laëti.

— Non ! C'est fou ça ! Je vais dans ma chambre pour lire tranquille et vous, vous venez vous incruster sur mon lit ! Et vous racontez votre vie comme si vous étiez au salon de thé ! Il manque plus que les petits gâteaux et on y est !

— Il manque les tasses aussi.

— Et le thé.

— Putain, vous faites vraiment...

Je me lève et quitte la pièce avec un sourire en entendant mes deux amis rire derrière moi, La délicatessesous le bras. J'ai bientôt terminé le roman, je l'adore, c'est un gros coup de cœur. Je me sens énormément proche de Nathalie et le personnage de Marcus m'a beaucoup charmée par sa délicatesse, justement.

— Tu n'es pas toujours pas motivée pour venir au ciné ? s'enquiert Julien en me rejoignant dans la cuisine accompagné de Laëtitia.

— Non désolée, je suis crevée. Je ne sais pourquoi je suis K.O comme ça.

— Tant pis pour toi, tu ne pourras pas fantasmer sur Orlando Bloom, rétorque Laëti avec un air mutin.

— Je crois que je pourrai m'en remettre. Quoique, il est tellement sexy en Legolas !

— Laissez un peu Legolas, c'est Bilbon le héros du film, bon sang ! s'agace Julien.

— Jaloux ! rétorque ma meilleure amie.

Je les observe avec un sourire en coin. J'aime bien leur complicité.

— Allez-y si vous ne voulez pas être en retard !

— À plus tard ! me lancent-ils en s'éloignant dans le couloir.

Quand la porte d'entrée se referme et que leurs voix s'éteignent, je retourne dans ma chambre pour m'installer à nouveau sous les draps avec Isis lovée contre moi. Je suis crevée, mais passe plus d'une heure à tourner dans mon lit sans trouver le sommeil.

Puis on frappe à la porte.

Un soupir contrit m'échappe tandis que je me lève à contrecœur.

Quand le ciel descend sur la Terre (romance)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant