Vie vide dans un vide qui est fait
de vide intervide.
Peut-être intergalactique.
Sans doute intersidéral.
Mais surtout, un vide humain.
Un vide qui fait mal,
doucement,
dans la poitrine.
Un manque qui fait
tournoyer la tête
sous le poids
des pensées mauvaises.
Quelque chose d'absent
qui le sera pour
toujours.
Anne pense.
À tout, au rien inconcevable,
à Louise mais pas tellement
car ça créé du manque
qui entraine du vide
qui fait mal.
Mal au coeur, mal aux yeux,
mal à l'interieur de la tête.
Mal, mal, mal, c'est mal.
C'est mal d'aimer les filles, mais tellement bon.
Trop ; de peau contre la sienne.
Trop ; de Louise dans sa tête épineuse.
Trop ; mais pas assez.
Anne veut aimer Louise jusqu'à l'infini puis un peu plus loin, avant de mourir dans ses bras refermés sur son corps.
Anne veut regarder Louise jusqu'au fond de son âme et qu'elle la compraime.
Mais personne ne compraime Anne.
Anne est seule.
Dans le vide.
Dans le froid.
Dans la solitude.
Anne, qui est-tu pour te sentir si triste ?
Ô, misérable humaine au coeur périlleux, ton visage salé de larmes contre la façade amère de la vie.
Vie vide, mais tu le sais.
Tu l'as compris depuis longtemps.
Je ne suis que ton ami,
Anne, ma douce Anne.
Je suis la chose qui te murmure de mourir, la nuit, quand tu dors pas vraiment.
Je sais que tu m'entends.
Je suis partout, dans chaque recoin de ton existence.
Même un peu chez Louise, mais tu le verrais si tu n'étais pas aussi égocentrique.
Anne, ma chère Anne.
Comme tu es pitoyable.
Tu le sais ?
Oui, oui tu le sais.
Tu devrais mourir, Anne. Mais même pour ça, tu es trop pathétique.
Adieu, Anne.
Ne pleure pas,
je resterais
toujours
avec toi.
Même quand tu ne me vois pas.
Je suis toujours là.
Dans ton malheur.
Dans ta peine.
Dans le trou béant de ton coeur.
- Le Vide.
