TRIEB TOME 1 (DARK THRILLER) (TERMINE)

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                Il était là. Dans la foule. Buvant et rigolant comme si de rien n'était. Ryan s'était assez rapproché de lui pour sentir l'odeur âcre et dégoutante de sa transpiration. Il l'entendait rire. Vivre. Il buvait une bière comme si le monde lui appartenait. Le jeune homme avait la nausée. Comment cette ordure pouvait-il se comporter de la sorte ?

- Ryan ! Lui criait soudain l'un de ses amis. Eh mon vieux, tu viens les filles veulent sortir en boite.

- Allez y sans moi. Je vous rejoindrais plus tard. Faisait-il un clin d'œil, en montrant sa bière pleine.

- Ok. A toute. Allez les filles, j'espère que vous êtes prête. Rigolait son ami.

Ryan faisait semblant de boire. Il regardait dans le reflet du miroir, celui qui avait détruit sa vie. Dire, qu'il était entré boire un verre avec ses amis, pour fêter la fête nationale québécoise et qu'il était tombé sur ce type, alors qu'il sortait des toilettes. Ce destin maudit s'acharnait encore sur lui.

Sa tache de naissance, en forme d'aile sur la nuque, n'avait laissé aucun doute et encore moins sa voix rocailleuse. Une jeune femme s'installait près de lui et commençait à le draguer, mais il ne lâchait pas le type du regard. Que devait-il faire ? Qu'avait-il envie de faire, alors que chaque nuit, il devait revivre cet enfer ?

L'homme payait soudain ces consommations et sortait avec une femme. Ryan se levait aussi, sortait et mettait la capuche de son sweat noir, pour cacher le plus possible son visage. Il fallait qu'il sache à quoi ressemblait la vie de cet homme. Il se planquait derrière une voiture du parking, pendant que ce type et la femme faisaient leurs affaires, dans un véhicule. Le jeune homme dut se retenir de vomir, à plusieurs reprises. Il se sentait vraiment mal. Se retrouver ainsi nez à nez avec lui, l'avait vraiment choqué. Son cœur martelait durement sa poitrine.

La femme sortait soudain en claquant la portière. Le type démarrait sa voiture en trombe et Ryan se précipitait vers son 4x4. S'était irrationnelle de faire un truc pareil, mais la rage était en train de l'envahir. De le submerger.

Il suivait le mec, pendant plus d'une heure, jusqu'à la sortie d'un bled du nom de Sherbrooke. L'homme prit une petite route et Ryan ralentissait avant de s'arrêter, pour ne pas se faire remarquer. Il continuait à pied, lorsqu'il vit un mobile home apparaitre en contre bas, à quelques mètres d'une forêt.

Il faisait chaud, en cette fin du mois de juin. La lune était à son dernier croissant trônant fièrement dans un ciel sans nuage. Le jeune homme se cachait derrière un arbre et respirait lentement. Ses larmes laissèrent de longues trainées sur ses joues. Le temps venait de s'arrêter. C'était encore plus pitoyable, qu'il ne l'aurait imaginé, ce qui rendait les évènements qu'il avait vécu encore plus incompréhensible et monstrueux.

En réalité, la seule chose qu'il voyait, c'était que cet homme, lui, était toujours en vie. Il serrait les poings et obligeait son esprit à redevenir rationnelle. Il devait appeler Éric. Son mentor. L'homme qui l'avait élevé. Lui dire qu'il avait retrouvé l'ordure qui avait détruit sa vie. Il le fallait. S'était ce qu'un être rationnel aurait fait, mais lui n'était plus qu'un torrent de haine et de douleur.

La lumière dans le mobil home s'éteignit et Ryan oubliait la chaleur étouffante qui s'échappait de la terre. Un sentiment indéfinissable venait de s'emparer de son être. De son esprit. De son âme. Ce type ne méritait tout simplement plus de vivre. Il s'installait du mieux qu'il pouvait avec une seule et unique idée en tête. Mettre un terme à sa douleur. A cette blessure qui le déchirait sans cesse et tuer l'homme, qui avait massacré ses parents.

Ryan se réveillait brusquement, le cœur au bord des lèvres. Il se frottait le visage, perdu et un peu fiévreux. Sa tête était lourde et il ne se sentait pas très bien. Doucement, il se levait et s'habillait. Son esprit mit un petit moment à réaliser, qu'il était seul et il se rappelait qu'Angélique était partie dormir dans une autre chambre. Le jeune homme soupirait en grimaçant et descendait à la cuisine.