✨ Chapitre 10 ✨

1K 63 39
                                    

[ — Hugo, Maéva... J'ai quelque chose d'important à vous dire, nous annonce t-il les mains tremblantes. ]

— Hein ? C'est quoi ? demande Hugo, soucieux.

— Écoutez, vous êtes grands mais ça va vous faire un énorme choc.

— C'est à propos de quoi, demandais-je avec une peur grandissante.

— Votre mère... est dans un coma profond, elle est diagnostiquée diabétique de niveau 2 depuis déjà deux mois. Et elle était déjà au courant, mais elle nous a rien dit. Les médecins ne savent pas si elle va s'en sortir car elle a mangé pas mal de sucres...

Mon cœur rate un battement. Pitié dites moi que mon père va rigoler et que ma mère va sortir de derrière le canapé et se moquer du visage pâle de mon frère et moi. Que ce n'est qu'un simple blague, certes nulle mais quand même.

Rien de tout ça ne se produit et mon père attend notre réaction. Je fixe mon frère qu'il ne sait dire mot et je sens qu'au fond de lui il veux éclater en sanglots, comme mon père. Mais moi je ne me fais pas prier et je déverse ma colère sur le vase en porcelaine à côté de moi. Personne ne dit rien, ils n'ont pas la tête à ça. Je tombe au sol et l'air se fait rare dans mes poumons, je commence à faire une crise d'asthme. Mon frère se précipite vers moi et mon père prends l'aspirine qui se trouve sur la table basse. Il me font aspirer de la ventoline et je reste encore un peu sonnée. Dès que mes cordes vocales le purent je me mis à crier :

— LÂCHEZ MOI, HUGO LAISSE MOI MOURIR, JE NE MÉRITE PAS DE VIVRE ! TU VOIS BIEN QUE PERSONNE NE VEUX QUE J'AI UNE VIE TRANQUILLE AVEC MA FAMILLE !! LAISSE MOI CREVER, JE VEUX PAS VIVRE HUGO !! MAMAN N'A PAS BESOIN DE MOI, JE LUI SERT À RIEN !

— ARRÊTE DE DIRE DE LA MERDE MAÉVA, BIEN SÛR QUE TU MÉRITE DE VIVRE ! REPREND TOI BORDEL, RÉVEILLE TOI, ELLE A BESOIN DE NOUS ! me cries mon frère.

Je sèche mes larmes mais de nouvelles reviennes à la charge a chaque fois. Mon frère me serre fort dans ses bras musclés et réconfortant tandis qu'on se soutient mutuellement pour ne pas flancher. Un rien peut nous faire lâcher prise. Je fais un signe de tête à mon père pour lui dire que je monte avec Hugo. Je l'entraîne dans sa chambre puis on s'assoit sur son lit et je lui dis :

— Tu peux maintenant, ça restera entre nous, promis.

Il m'a comprise mais il secoue la tête. Il ne veux pas montrer qu'il est faible même si je sais qu'il ne l'est pas. Ce qu'il ne sait pas c'est qu'on ne contrôle pas son corps, et on a trop souvent tendance à l'oublier. Quelques larmes salées se mettent donc automatiquement à couler sur ses joues. Je le serre donc une nouvelle fois dans mes bras comme si c'était la dernière fois et mes larmes se mêlent aux siennes. Il contient ses sanglots, j'en suis sure. Il caresse mon dos et je prends sa main. Je la serre très fort pour contenir ma colère, ma poigne est forte mais mon frère comprends et dis rien. Nous restons dans cette position longtemps, mes battements de cœurs se ralentissent et reprennent un rythme normal. J'essuie ses larmes avec mes pouces et il essuie les miennes, puis on se lève lentement et on redescend dans le salon. Mon père est toujours là, la tête dans les mains. Je laisse mon frère s'exprimer.

— On peux aller la voir ? demande t-il la voix brisée.

— Je pense que c'est trop tôt mais on peut essayer, souffle mon père.

Nous nous préparons le plus rapidement possible. Notre père nous attend devant la voiture. Je monde a l'arrière avec mon frère et l'ambiance est vraiment tendue. Personne ne parle pendant le trajet et c'est compréhensible. Je suis dans un état de stress pas possible et j'ai l'impression que je vais m'écrouler à chaque seconde.
Une fois arrivés, on se dirige vers l'accueil.

— Bonjour, pourrais-je avoir le numéro de chambre de Madame Emmanuelle Sanders ? demande mon père à la secrétaire de l'accueil.

Elle se met à taper sur son clavier à la vitesse d'une tortue pour ensuite nous dire que less visites ne sont pas autorisées aujourd'hui et qu' il va falloir attendre la semaine prochaine.

A cet instant je m'apprête à lui faire la peau mais mon frère me devance et fonce vers elle. Il tape fort du poing sur son bureau, à quelque centimètres de sa tête, ce qui la fait sursauter.

— DONNE MOI LE NUMÉRO DE LA SALLE DÉPÊCHE ! crie t-il.

— S..salle 314, fit-elle la voix tremblante.

On ne l'a remercie pas et on prends l'ascenseur vers le troisième étage. Mon frère toque à la porte de la chambre où se trouve ma mère avant de se rappeler qu'elle est dans le coma et ne peux donc évidemment pas lui répondre.
Il ouvre donc la porte et là c'est le choc.
Je vois ma mère branchée à des tonnes de fils dont je ne connais pas l'utilité et un masque respiratoire.
Je larmes reviennent à la charge et je me réfugie dans les bras de mon frère.

— Ça va aller Maéva... Elle va s'en sortir...

Je sort lentement de ses bras et je m'assoit sur la chaise à côté d'elle. Je prend sa main avec délicatesse de peur qu'elle se brise. Sa main est glacée et ses yeux sont tiraillés par la fatigue. Elle a l'air si faible... Ma mere me ressemble beaucoup en apparence mais je n'aurais jamais cru qu'elle était diabétique. Ou du moins qu'elle me l'aurais dit ! J'embrasse sa joue et je lui murmure plein de mots doux en espérant que ce ne soit pas les derniers.
Quelques minutes après que mon frère lui ait parlé, nous sortons de la pièce pour laisser mon père seule avec elle. Je me blottis contre Hugo et je ferme les yeux un instant.
Elle ne peux pas mourrir ! Elle n'a pas le droit ! Nooooon ! Sans m'en rendre compte j'avais parlé à voix haute.

Mon frère tourne la tête vers moi et me regarde avec les yeux humides. Nous avons les mêmes yeux, ils sont bleus foncés avec une touche de vert sur les bords. J'adore nos yeux je les trouves envoûtants et captivants...

— Tu sais, c'est pas si grave de pleurer. C'est même une très grande preuve d'amour.

— Tu as raison c'est vrai. Mais les hommes ne pleurent pas c'est tout...

— Arrête de faire tout le temps le fier, c'est pas parce que tu pleures que t'es un 'fragile' ! C'est normal de pleurer pour certaines choses...

Il détourne la tête. Je ne comprend pas pourquoi il n'assume pas de pleurer. Ce n'est pas si terrible. Je sais qu'il se retient pour ne pas pleurer devant moi, mais ce qui ce passe entre nous reste entre nous, jamais je ne le dirais à quelqu'un. Notre père sort de la chambre avec les yeux rougis. Un médecin arrive vers nous et nous demande si nous sommes la famille Sanders. Nous lui répondons que oui et il nous dit :

— Eh bien... l'espérance de vie de cette femme est d'environ une semaine pas plus... Et je ne pense pas qu'elle se réveillera de son coma. Il est vraiment profond car elle a fait des choses qu'elle n'aurais pas dû... On peut la débrancher aujourd'hui si...

— FERME TA GUEULE, LA VIE TU LA TOUCHE J'TE NIQUE TA RACE ! C'EST UN FOU LUI, DÉBRANCHER RIEN DU TOUT C'EST MOI J'VAIS TE DÉBRANCHER TFOUUU ! crie mon frère.

Dès que mon frère s'énerve il y a son côté algérien qui ressort. C'est du côté de papa. J'ai toujours aimé nos origines mais j'aurais encore plus apprécié les entendre dans d'autres circonstances.

— T'inquiète, il va rien débrancher calme toi, lui dis-je en lui caressant le dos.

Il respire fort et il est super tendu. En même temps, je le comprends... J'avais envie de réagir pareil mais je me suis ravisée. Nous sortons de l'hôpital et en passant près de l'accueil Hugo crache sur la secrétaire. J'avais envie de rigoler j'avoue mais c'était pas le bon moment. Nous rentrons à la maison et je demande à mon père un mot pour mon absence au lycée d'aujourd'hui. Motif : Mal de tête.
Ça passe crème. Je décide de manger le paquet entier d'oréos, de madeleines et enfin de chips puis je monte et ferme les yeux.
______________
Oh non... La mère de Maéva est dans le coma...
Vas-elle s'en sortir ? Vas-elle mourir ?
Vous le saurez bientôt mdr.
Vous vous y attendiez au coma de sa mère ?
Bref Tchüss !
~ Lara ❤️

PHOENIX [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant