Chapitre 6

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Mercredi. Le réveil sonna. Comme à son habitude, Tom éteignit celui-ci en grognant. Il ouvrit difficilement les yeux et remarqua que Bill n'était plus contre lui. Il ne sentait pas sa chaleur contre son corps. Le professeur finit par se lever et alla prendre sa douche. Il trouvait cela étrange de ne pas avoir Bill arriver, un grand sourire aux lèvres, mettant tout de suite de la joie dans la pièce. Le tressé se surprenait à penser de telles choses. Un peu plus et il pourrait dire qu'il appréciait ce que Bill faisait. Non, c'était impossible. Tom appréciait peu de choses. Jamais l'androgyne ne réussirait à changer Tom sur quoi que ce soit. Quoique... La veille, l s'était bien excusé auprès du brun après s'être rendu compte l'avoir blessé. Le tressé avait bien compris qu'il avait été très insultant envers son élève. En fait, Bill avait eut raison de lui balancer tout ça. Au moins, il lui avait légèrement ouvert les yeux. Il fallait qu'il fasse un effort. Peut-être que si tout était plus agréable entre eux, la semaine passerait plus vite ; Tom sortit de sa douche, s'habilla et partit dans la cuisine. Et là il se stoppa. Sur le comptoir se trouvaient des pancakes avec un petit mot.


Je suis parti plus tôt mais j'ai eu le temps de te préparer ça. A ce midi.Xxx Bill


Alors comme ça le brun lui avait pardonné au point de lui faire ce qu'il préférait en petit-déjeuner. Tom s'installa, mangea et partit en direction de l'université. Il allait vraiment devoir faire un effort.

Midi. Bill était assez nerveux mais essayait de ne rien montrer. Il ne savait pas si Tom allait rentrer manger. Depuis ce qui s'était passé la veille, il ne savait pas comment le professeur allait réagir. Pourtant ce dernier n'avait pas cours l'après-midi et terminait à midi. Bill avait fini à 11 heures et s'était dépêché de rentrer pour préparer à manger. Il s'était senti stupide la veille d'être allé se coucher aussi tôt. Mais il avait voulu montrer à Tom que celui-ci l'avait blessé. Le brun sursauta en entendant la porte s'ouvrir et son cœur s'accéléra aussitôt. Mais il était content. Tom était là. Il prépara alors deux assiettes et Tom se montra enfin. Bill sourit immédiatement bien qu'il stressait.

- J'espère que tu aimes les pâtes à la carbonara.

- Oh oui. Je préfère les bolognaises mais j'aime beaucoup.


Au moins il répondait. Et puis, parler de nourriture était un sujet de conversation comme une autre. Bill apporta les assiettes sur la table et fut surpris de voir Tom s'installer directement.

- Tu n'allumes pas la télé ?

- Oh euh... Non. Je pensais qu'on pourrait parler.

- Oh...

- A moins que tu ne veuilles pas.

- Non non ! Enfin si je veux bien.


Bill sourit légèrement et s'assit à son tour. Ils étaient tous les deux gênés par la situation. Tous deux ne savaient pas vraiment comment commencer.

- Au fait, commença Bill, je suis désolé pour la gifle hier.

- Je l'avais bien méritée en même temps. Alors ne t'excuse pas. C'est plutôt à moi de le faire, je t'ai gâché une après-midi et une soirée.

- C'est pas important.


Peut-être qu'avec ces excuses mutuelles, tout repartirait enfin. Ils continuèrent de manger en silence quelques instants avant que Tom ne reprenne la parole.

- Tu as une sacrée force toi mine de rien.

Bill gloussa et Tom se dit alors qu'il aimait bien ce son.

- Il faut bien vu mon métier.

- T'as déjà eut affaire à des mecs qui en voulaient trop ?

- Celui que tu as vu dimanche n'était pas le premier et sûrement pas le dernier. Il en vient au moins un par mois.

- Et ils t'ont déjà... Enfin...

- Violé ? Non. Je suis toujours consentant. Mais si je sens que ça tourne mal, j'arrive à jouer de mes charmes pour m'enfuir.

- Et ton mec, il te laisse faire ça ?


Bill fut amusé d'une question pareille. Un peu plus et on aurait put dire que Tom essayait de savoir si le brun était célibataire. Mais l'androgyne savait très bien qu'il parlait de la personne à qui il appartenait.

- David m'a toujours considéré comme ça depuis que je le connais. Il me baise quand il veut et aime à montrer aux autres que je lui appartiens. Je suis nourri, logé et j'ai le droit d'aller en cours. En échange, je suis sa pute de luxe et il ramasse plus des trois quarts de ce que je gagne. Alors non, je ne peux pas vraiment considérer David comme mon mec. A moins que tu vois ça comme une relation mais ce n'est pas mon cas.

Le silence se réinstalla. Tom se rendait compte à quel point Bill était prisonnier de sa condition. A la différence, Tom le laissait faire ce qu'il voulait. L'androgyne n'avait pas d'heures pour rentrer ou partir. Il était libre. Tom ne lui demandait même pas de préparer à manger mais il appréciait vraiment qu'il le fasse.

- Et toi ? Pourquoi ne pas avoir fait des études pour reprendre l'affaire de ton père ?

Tom soupira légèrement. Bill se disait qu'il avait posé la question de trop.

- Pour ça justement. Dès qu'on entend mon nom, on voit directement mon père et son entreprise. Or moi je veux avoir un boulot que je mérite. Et être prof, j'adore. J'ai l'impression d'apporter quelque-chose à quelqu'un.

- Rassure-toi, ça se voit que tu aimes ce que tu fais. Franchement t'es vraiment un bon prof. Tu donnes envie d'apprendre.

- Merci.


Bill en ouvrit grands les yeux de surprise et ceux-ci croisèrent ceux du tressé. Tom était vraiment sincère. C'était la première fois que quelqu'un le complimentait sur sa fonction. Ils continuèrent alors à manger, parlant de leur passion commune – au moins ils en avaient une – pour la série Docteur House. Bill débarrassa alors que Tom était parti préparer ses cours pour le lendemain. L'androgyne eut alors une idée. Ou plutôt une envie. Il alla dans la salle de bain et fit couler de l'eau chaude dans la baignoire, n'oubliant pas d'y ajouter quelques sels de bain qu'il avait trouvé dans le placard. Une fois le bain prêt, il alla voir Tom.

- Tom ? J'aimerai prendre un bain.

- Tu trouveras tout ce qu'il faut dans le placard.

- J'ai trouvé. Mais j'aimerai que tu le prennes avec moi.


Le professeur se tourna alors vers l'androgyne et ce dernier sourit, presque timidement.

- Et puis, ça te détendra.

Tom soupira légèrement mais céda et se leva pour suivre Bill jusqu'à la salle de bain. Ils se déshabillèrent et Tom entra le premier, se calant au fond de la baignoire. Il avait tout de suite compris la manière dont Bill voulait prendre son bain. Et le brun l'en remerciait intérieurement. Une fois nu, l'androgyne entra dans la baignoire et s'assit entre les jambes du tressé et colla son dos au torse de ce dernier. Tom le laissa faire, passa ses bras autour de la taille fine du brun, posant ses mains sur son ventre. C'était impressionnant de voir à quel point une douceur venait de s'installer entre eux. Bill laissa sa tête reposer sur l'épaule de son professeur alors que ce dernier ne put s'empêcher de caresser sa peau du bout des doigts. L'androgyne sentait que le tressé n'était pas habitué à ce genre de traitement avec quelqu'un. Bill se prélassa dans l'eau chaude.

- Tu n'as presque plus de marques dans le dos, commença le professeur.

- Mmh, ça partira.

- Bill, elle te vient d'où cette cicatrice, dans ton dos ?


Bill ne répondit pas tout de suite. Pourtant sa cicatrice était fine. Il ferma les yeux, se rappelant ce fameux jour où son corps fut marqué à jamais.

- Elle date de deux ans. Je ne supportais plus cette vie qu'on me forçait à mener. Alors j'ai essayé de m'enfuir. David m'a retrouvé et m'a fait comprendre à sa manière que je lui appartenais. Cette blessure m'a empêché de bouger pendant cinq jours.

Tom sentit une certaine colère en lui. Jamais il n'aurait pensé que la vie de Bill était si horrible. Pourtant, lui ne s'intéressait jamais à la vie d'autrui. Mais celle de Bill le touchait. Celui-ci ne se plaignait jamais et donnait même l'impression de se plaire dans sa situation. Tom ne s'était pas posé la question de savoir si Bill était aussi heureux qu'il le prétendait. Mais au début, il s'en foutait pas mal du brun. Mais là, il apprenait à le connaître. En même temps, il se disait qu'il ne devrait pas. Il devait se contenter de le payer après l'avoir laissé tranquille pendant la semaine. Il fut sorti de ses pensées par la voix du brun.

- Tom, pourquoi tu ne veux pas avouer ton homosexualité ?

Le professeur se crispa légèrement. Mais après tout, Bill lui avait parlé franchement.

- Mon père ne le supporterait pas. Pour lui, je dois continuer la lignée Kaulitz. Et vu que je suis fils unique.

- Je vois. Mais c'est pas forcément mieux de lui mentir. Tu ne vas quand même pas passer tout ta vie à te cacher. Tu te sentiras beaucoup plus libéré tu sais.

- Le problème est que mon père risque de me renier s'il l'apprend, enfin, ma mère le sait elle. Et un prof homo n'est toujours pas bien vu.

- Les choses peuvent changer. Les orientations sexuelles n'ont rien à voir avec la manière d'enseigner.

- C'est ta façon de voir les choses Bill. Ce n'est pas si simple.

- J'aimerai pourtant...


Tom ne rajouta rien. Il ne voyait pas vraiment pourquoi Bill voudrait changer quelque-chose le concernant. Mais après tout, il faisait ce qu'il voulait. Le silence s'installa tranquillement, les laissant apprécier l'eau tiède sur leurs corps chauds. Tom ne bougeait pas, ne sachant pas vraiment comment réagir face à ce genre de situation. Alors il laissait ses doigts jouer avec la peau du brun, la caressant doucement. Bill en soupira de bien-être. Il découvrait les joies d'une vie à deux. Chose qu'il n'avait jamais. Il fallait avouer qu'avec Tom ce n'était pas si simple mais il appréciait vraiment les efforts qu'il faisait. L'androgyne passa ses mains sur celles de Tom et entrelaça leurs doigts. Oui, comme ça ils avaient l'air encore plus amoureux, comme un vrai couple.

- Tu n'as jamais vraiment vécu en couple pas vrai ?, demanda Bill.

- Non. Déjà que je cache mes tendances, je ne vois pas l'intérêt de m'attacher à quelqu'un si c'est pour le cacher lui aussi.

- Tu devrais pourtant. Ça rendrait ta vie plus joyeuse. Regarde, moi j'ai Lou.

- Oui mais tu n'as pas ta liberté.

- Toi tu as beau l'avoir, tu restes prisonnier de l'image que tu te donnes.


Tom ne répondit rien et le silence se réinstalla. Le tressé ferma les yeux et soupira de bien-être. Il ne pouvait que le reconnaître, ce bain était une bonne idée. Il n'en avait jamais pris avec quelqu'un et la présence de Bill était apaisante. Enfin, quand il ne parlait pas trop. Tom sentit l'androgyne bouger puis ses lèvres douces dans son cou. De simples baisers se transformèrent en baisers mouillés, beaucoup plus sensuels. Bill les entrecoupait de quelques coups de langue. Tom gémit légèrement et resserra ses bras autour du corps du brun.

- Mmh arrête Bill... Un rien m'excite.

- Je sais. Mais en même temps ta peau me donne tellement envie. Tu me donnes envie Tom.


Et il laissa ses lèvres goûter la peau hâlée du professeur. Ce dernier en gémit et ses mains partirent presque automatiquement caresser les cuisses de l'élève avant d'en frôler l'intérieur. Bill se cambra légèrement, poussant un petit couinement. L'androgyne écarta un peu plus les cuisses pour que Tom puisse mieux le toucher. La scène était plus qu'excitante. L'eau bougeait au rythme de leurs caresses respectives. Bill avait passé sa main dans son dos pour venir branler le tressé. Celui-ci pressa un peu plus son bassin aux fesses de Bill alors que lui aussi commençait à le masturber. Tom prenait tout son temps pour le frustrer un peu plus.

- Mmh Tom... T'as aimé me sucer ?

Grand contraste avec la discussion qu'ils venaient d'avoir quelques minutes plus tôt.

- J'ai envie de te la mettre.

- T'as aimé l'avoir dans ta bouche ?
, demanda Bill, serrant un peu plus ses doigts autour de la queue de Tom.

- Han ! Ouais...

- Tu me le referas ?

- Oui ! Oui...


Bill jouait avec Tom pour qu'il réponde ainsi.

- Et bien, viens me baiser alors...

L'androgyne stoppa tous ses mouvements pour se relever – laissant ainsi à Tom une vue imprenable sur son dos et ses fesses – et sortir de la baignoire. Tom se leva et le rejoignit sous la douche, n'oubliant pas le préservatif. Il l'enfila et plaqua immédiatement Bill contre la paroi, dévorant son cou. Le brun avait allumé l'eau qui coulait à présent sur leurs corps.

- Tom, ton corps est brûlant.

- Tu me rends comme ça.


Il passa ses mains sous les cuisses de l'androgyne pour le porter contre la paroi. Bill entoura ses bras autour du cou de son professeur ainsi que ses jambes autour de sa taille. Il gémit en sentant le carrelage froid dans son dos.

- Allez Tom, viens en moi...

Tom ne se le fit pas dire deux fois et pénétra au plus profond de Bill. Ce dernier se cambra fortement et ouvrit la bouche, essayant de chercher de l'air. Sentir Tom en lui, c'était meilleur à chaque fois. Le tressé attendit quelques instants avant de commencer ses coups de rein. Bill serrait un maximum Tom contre lui, collant ses cuisses à ses hanches. Son dos cognait au carrelage. Leurs souffles étaient saccadés. Ils sentaient le plaisir affluer dans leurs veines, dans tout leur corps. La pièce était remplie de leurs gémissements. Le désir montait tellement vite entre eux. Le plaisir les submergeait totalement. Les mouvements étaient de plus en plus rapides et de plus en plus profonds. Bill criait à présent tellement les coups de rein de Tom étaient délicieux. Il se retenait à lui en ayant passé ses bras autour du cou du tressé.

A chaque mouvement, le professeur touchait la prostate de son amant le faisant monter un peu plus haut. L'orgasme les atteignit de plein fouet et ils jouirent en même temps. Tom se retira, alla jeter la capote et ils terminèrent leur douche comme si de rien n'était. A la différence que Bill ne put s'empêcher de laver le corps du tressé, de prendre soin de lui. Il n'y pouvait rien, il adorait toucher la peau de celui-ci. Ils sortirent et Tom retourna s'occuper de ses cours alors que Bill alla voir la télé avant de préparer à manger. Ils parlèrent encore un peu de leurs goûts. Ils finirent par aller se coucher après avoir regardé un film. Cette fois-ci, ils n'étaient pas très loin l'un de l'autre sur le canapé. En allant se coucher, à peine Tom s'était-il allongé dans le lit que Bill se colla à lui.

- Tom ?

- Mmh ?

- Merci pour aujourd'hui. C'était vraiment bien.

- Oh, de rien.


Et le silence se fit alors que le professeur resserrait son bras autour de la taille de son élève.

Lass mich freiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant