Chapitre 13

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Tom resta totalement estomaqué après ce que venait de lui avouer Lou.

- Quoi ? Mais... Non !

- Tom, je t'en prie... Il n'y a que toi qui peux le sortir de là. Il se laisse prendre par n'importe qui vu à quel point il est stone. Et David en profite, augmentant son nombre de passes.


Tom ne bougeait toujours pas. Il tentait d'assimiler tout ce que Lou lui disait.

- Il est au plus mal... Sauve-le... Je sais que tu l'aimes...

- Tom...


Le tressé sortit de sa léthargie et se tourna vers son ami. Et Georg comprit immédiatement.

- Je vais chez les flics. Va le chercher avec Lou.

Tom acquiesça d'un mouvement de tête, attrapa une veste et ses clés de voiture tout en se dépêchant de rejoindre sa voiture en compagnie de Lou. Le trajet se fit dans le silence. Tom se concentrait sur la route alors qu'il roulait vite.

- Merci, murmura Lou.

- Merci à toi d'être venue me chercher.

Ils finirent par arriver et se dépêchèrent d'entrer. La boite était bondée. Logique, tout le monde pouvait se taper Bill. Lou attrapa Tom par la main et le conduisit où il fallait. Ils devaient se dépêcher. David risquait d'être prévenu sous peu par un des employés. Ils arrivèrent devant la porte où Bill devait être. Tom ouvrit et resta totalement interdit devant la scène. Bill était allongé sur le lit de la chambre, entièrement nu. Il semblait totalement ailleurs. Un homme à moitié nu était en train d'embrasser le corps de l'androgyne. Sauf que quelque-chose frappa encore plus Tom, ce fut les larmes de Bill sur ses joues. Il semblait vouloir repousser l'homme mais n'en avait pas la force. La seringue posée sur la table de chevet en était la cause. On lui avait administré de l'héroïne. Tom se précipita vers le type et le repoussa vivement. L'homme se releva, prêt à frapper Tom mais il se stoppa en voyant la fureur dans les yeux du tressé.

- T'as de la chance de n'avoir rien fait de plus que ça. Barre-toi ou je t'en fous une et tu ne seras pas vraiment en bon état.

L'homme ne dit rien, attrapa ses fringues et sortit en vitesse alors que Lou refermait la porte. Tom se rapprocha alors du corps de Bill et s'assit à ses côtés. Il laissa une de ses mains venir caresser la joue du brun. Ce dernier avait la respiration haletante. Tom caressa son front. Il était brûlant. Il vit alors les marques sur son bras. On avait dû s'acharner.

- Il hurlait pour qu'on lui donne la dose de trop. Il ne supportait plus tout ce qu'on lui faisait, lança Lou.

Tom ne détachait pas son regard de Bill. Il rapprocha son visage de celui de l'androgyne.

- Bill... Je suis là. Ouvre les yeux...

Le brun prit sur lui et ses paupières papillonnèrent légèrement avant qu'il ne réussisse à planter son regard chocolat dans celui du professeur. Il sourit légèrement.

- Oh putain... Ce shoot est puissant... J'arrive à te voir Tommy...

Tom ne put s'empêcher de sourire en l'entendant.

- Je ne suis pas une hallucination. Je suis bien là Bill.

L'élève se força à lever une main qui alla caresser la joue de Tom. Ses pleurs redoublèrent.

- Tu es venu... Tu es revenu me voir...

Sa main glissa dans le cou du tressé pour venir sur son torse et agripper son tee-shirt.

- Tu m'as tellement manqué Tommy... Ne me laisse pas là... Ne m'abandonne pas...

Et Tom ne répondit pas, se contentant de prendre l'androgyne dans ses bras, le collant à son corps chaud. Bill n'arrivait pas à bouger. Il enfouit son visage dans le cou du tressé, continuant à pleurer. Bill aurait aimé se raccrocher comme jamais à Tom pour lui prouver à quel point il était heureux qu'il soit là. Mais il n'en avait pas la force. Il avait honte de lui, de ce qu'on lui avait fait subir. Il avait peur que Tom lui en veuille encore plus de l'avoir découvert dans cet état.

- Pardon... Ne me regarde pas comme ça.

Tom se détacha légèrement et déposa doucement ses lèvres sur celles de l'androgyne, essuyant ses joues pour ôter toute traces de larmes. Il finit par se détacher, caressant toujours les joues de Bill qui arrivait à peine à rester assis.

- Je te ramène chez moi..., souffla le tressé.

Bill hocha la tête et Lou apporta un peignoir histoire d'habiller l'androgyne.

- Je ramènerai ses habits dès que je le pourrai.

- Oh ça je ne le crois pas.


Tous les regards se posèrent sur David qui venait d'entrer. Tom finit de rhabiller Bill avant de l'allonger délicatement sur le lit.

- Tu ne l'emmèneras pas.

- Je crois que tu as suffisamment profité de lui. Et je t'ai assez payé l'autre fois.

- Tu l'aimes c'est ça ?


Tom se pinça les lèvres en entendant sa question. C'était le moment ou jamais de le dire. De toute façon, il n'était pas venu chercher Bill pour rien.

- Oui et alors ?

- Mauvaise idée. Il ne t'apportera rien. Il ne sait se servir que de son cul pour arriver à ses fins.

- Alors pourquoi tu tiens tant à lui. Tu trouveras bien quelqu'un d'autre pour ce job. Tu vas finir par le tuer.

- En tout cas, il ne trouvera personne d'autre pour faire ça.


La voix de Georg venait de retentir alors qu'il était accompagné de deux policiers.

- C'est quoi ce délire encore ?, s'insurgea David.

- Tu vois mon chou, commença Georg, les gens que tu vois là sont des flics et sont là pour t'arrêter.

- Vous ne pouvez pas faire ça !

- Bien sûr que si. Je suis avocat. Et je représente Bill qui va t'attaquer pour proxénétisme.

- Ma parole contre celle d'une pute ? Et j'aurai assez d'argent pour sortir.

- Ah ouais, au fait, Mr Kaulitz aimerait vraiment récupéré l'argent que tu lui as dérobé.

- Quoi ?! Mais...


Sauf que David n'eut pas vraiment le temps de continuer qu'il se faisait embarquer par les policiers. Georg reporta son attention sur Tom.

- Je dois aller avec eux. Maintenant que tu l'as retrouvé, ne le laisse plus filer.

Tom, qui s'était rassie aux côtés de Bill, acquiesça d'un signe de tête. Georg quitta la pièce et Tom regarda alors Bill qui avait toujours sa main légèrement accrochée au tee-shirt du tressé.

- Tu le ramènes chez toi ?, demanda Lou.

- Oui. Cette fois-ci je ne le lâche plus.

- Merci. Prends soin de lui surtout.


Tom hocha la tête et Lou finit par sortir. Le professeur se pencha alors sur le corps de l'androgyne et ses doigts frôlèrent ses joues.

- On y va Bill. Le cauchemar est fini.

Tom se releva et prit Bill, toujours en peignoir, dans ses bras et l'emmena jusqu'à sa voiture où il l'y déposa pour enfin rentrer chez lui, loin de toute l'agitation qu'il pouvait y avoir dans la boite. A présent, Tom était enfin tranquille avec Bill. Il le prit à nouveau dans ses bras jusqu'à son appartement. Il se dirigea automatiquement jusqu'à sa chambre où il déposa Bill dans son lit. Ce dernier était toujours sous l'emprise de la drogue qu'il avait dans le sang. Il gémit légèrement quand Tom le déposa dans le lit. Tom allait pour partir mais Bill le retint.

- Non, ne me laisse pas...

- Mais, Bill...

- Me laisse pas alors que je viens de te retrouver...


Et Tom vint alors s'allonger contre Bill le prenant dans ses bras. L'élève nicha son visage dans le cou de son professeur, humant son parfum et profitant de la chaleur de son corps. Il ne mit pas longtemps à s'endormir. Après tout, ils auraient tout le temps de parler plus tard. Pour le moment, la seule chose qu'ils souhaitaient tous les deux était de se retrouver et de savoir l'autre près de lui. Tom resserra son emprise sur le corps maigre de l'androgyne. C'était fini pour lui, il ne le laisserait plus repartir.

Le lendemain, Bill se réveilla aux alentours de 13 heures. Il avait eut l'impression de rêver, de sentir Tom tout contre lui toute la nuit. Il n'osait même pas ouvrir les yeux, souhaitant sentir à nouveau son corps contre le sien. Il ne voulait pas se retrouver dans cette chambre miteuse où tout le monde profitait de son corps. Sauf qu'il sentit une source de chaleur au niveau de son dos. Il finit par ouvrir les yeux et se retourna pour tomber sur un chiot. Mais pas n'importe lequel. Celui qu'il avait vu en se promenant avec... Tom. D'ailleurs, en regardant autour de lui, il remarqua enfin où il était. Il n'était pas dans cette chambre sordide où on lui avait fait les pires choses dernièrement. En y repensant, les larmes se mirent à couler toutes seules. On avait abusé de lui. Il avait tellement honte de tout ça. Il les avait suppliés de l'achever, ne supportant vraiment plus ce qu'on lui faisait subir. Il fut sorti de ses pensées par un jappement. Le chiot s'était réveillé et semblait soucieux pour lui. Bill s'assit et le chiot s'installa entre ses jambes, réclamant des caresses. L'androgyne les lui donna et au bout de quelques instants, il sentit un regard sur lui.

Bill releva le visage et ses yeux croisèrent ceux de Tom. Les larmes du brun coulèrent à nouveau et le professeur s'avança vers le lit, s'y assit et prit Bill dans ses bras. L'élève se laissa faire, se blottissant le plus possible contre le corps rassurant du tressé. Tom entoura son corps maigre de ses bras. Il était rassuré de l'avoir enfin retrouvé, de l'avoir à ses côtés.

- Tu m'as fait peur tu sais, commença Tom.

- Pardon... Mais tu n'avais dit de partir et...

- Bill, tu m'avais menti. Tu m'as fait croire que tu m'aimais pour me...

- Mais je t'aime Tom !
, coupa le brun.

Tout en parlant, Bill s'était légèrement écarté, plongeant son regard dans celui de son homologue.

- Explique-moi alors.

- Je... Oui, au départ je devais juste faire en sorte que tu tombes amoureux de moi pour te soutirer de l'argent
, répondit Bill en baissant la tête, honteux. Sauf que David n'avait pas prévu quelque-chose.

- Quoi ?

- Que j'apprécie plus que de raison cette semaine passée ici et surtout que je... Que je tombe amoureux de toi. C'est pour ça que je suis parti sans prendre l'argent. David s'est bien énervé après moi. Normalement je devais juste faire semblant d'être maltraité pour que tu accoures mais, au final, il m'a réellement corrigé. Je ne coopérais pas avec lui et il a remarqué que je lui échappais.


Tout en parlant, Bill jouait nerveusement avec ses doigts. Tom les attrapa et lia ses doigts aux siens, ce qui calma instantanément l'androgyne.

- Je voulais arrêter de me prostituer. Je voulais partir. Mais David m'a obligé en me droguant. Je ne pouvais pas les empêcher de m'approcher et toutes les nuits les passes n'arrêtaient pas. Je les suppliais de m'achever. Je voulais avoir une overdose. Je détestais déjà cette vie avant. Mais sans toi, c'était impossible. Je n'y arrive pas sans toi Tom. Je...

Les larmes reprirent à nouveau. Tom attrapa le visage de Bill entre ses mains, caressant ses joues de ses pouces.

- Vis avec moi.

- Que... Quoi ?

- Vis avec moi Bill.


L'androgyne avait l'impression de rêver. Non, cela ne pouvait pas être possible. Il devait être en train d'halluciner. Ses mains vinrent encercler les poignets du tressé.

- Ne... Tom, je ne veux pas que tu aies pitié de moi.

- Ce n'est pas le cas. Je veux que l'on vive ensemble. En tant que couple.


Bill en ouvrit grands les yeux d'étonnement. Il planta ses prunelles chocolat dans celles de son homologue, cherchant à voir si celui-ci ne mentait pas.

- Tom, cela veut dire que tu...

- Je t'aime Bill.


Bill avait du mal à assimiler ce que Tom venait de lui dire. Il l'avait pourtant déjà entendu. Beaucoup d'hommes le lui avaient déjà dit mais Bill comprenait rapidement qu'ils n'aimaient que son corps. Or là, avec Tom, c'était différent. Il ressentait ce que le professeur venait de lui dire. Ils avaient appris à se connaître. Même si au début, leurs rapports étaient difficiles, ils avaient finis par s'apprécier. Par s'aimer. Leurs visages se rapprochèrent et leurs lèvres finirent par se toucher pour entamer un baiser des plus amoureux. Bill s'abandonna totalement dans les bras du tressé, son ventre papillonnant délicieusement de bonheur. Il n'y avait que Tom qu'il voulait embrasser. Les bras de l'élève se nouèrent autour du cou de son professeur. Ils basculèrent sur le lit et le corps de Tom surplomba le corps de Bill alors qu'ils continuaient à s'embrasser. C'était tellement bon de se retrouver. Ils furent cependant stoppés par un aboiement sonore. Tom en soupira alors que Bill rit légèrement.

- A croire que moi non plus je n'y arrivais pas sans toi. J'ai été jusqu'à acheter ce stupide chien que tu avais vu.

- Il s'appelle comment ?

- Mmh... Cookie
, avoua Tom, ses joues rosissant légèrement. Ta veste est dans le dressing, là où tu pourras mettre toutes tes affaires.

- Merci.

- De rien.

- Non vraiment, merci pour tout, d'être là, de m'aimer alors que je ne le mérite pas.

- Ne redis plus jamais ça. Tu le mérites autant que n'importe qui si ce n'est plus. Enfin, David ne le mérite pas lui.


A ces mots, Bill sourit et déposa un chaste baiser sur les lèvres de Tom qui répondit avant de frotter son nez à celui du brun. Tout n'était à présent que douceur entre eux.

- Tu sais, ce soir-là, je n'ai pas fait semblant. De te faire l'amour.

- Je sais, je l'ai senti. C'est pour ça que le lendemain je suis parti avant que tu ne te réveilles. C'était trop dur.


Les doigts du tressé caressaient la joue du brun qui se délectait du touché. Mais l'androgyne avait peur de quelque-chose vis-à-vis de Tom et ce dernier le remarqua.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Tu veux vraiment tout ça ? Une vie avec moi.

- Je n'ai jamais été aussi sérieux.

- Oui mais... Tu voudras bien t'afficher avec moi ? Assumer ton homosexualité devant tout le monde et même tes parents ?


Bill avait vraiment peur de cela. Il avait peur que, finalement, Tom n'assume pas leur relation et qu'ils soient obligés de se cacher. Et cela, il ne le supporterait pas. Il voulait vivre leur amour au grand jour. Mais Tom ne fit que lui sourire.

- Je me fiche de savoir ce que les autres pensent. Tout ce que je veux c'est être avec toi et mes parents s'y feront. Ma mère t'adorera, je le sais d'avance. Et mon père, on verra.

- Et ton boulot ?

- Quoi mon boulot ?

- Et bien déjà, ils vont savoir que tu sors avec un ancien élève à toi et de plus, cet élève était une pute.

- Ils s'y feront aussi. Après tout, je peux être sorti avec cet élève après qu'il ait quitté la fac. Et pour ton passé... Nous n'aurions pas ce présent si tu n'avais pas été ça. Tu m'as littéralement envoûté Bill.

- Je t'aime.


Oui, cette fois-ci Bill en était certain. Il n'y avait qu'avec Tom qu'il voulait rester. Il n'y avait que Tom qui le faisait se sentir aussi bien. Et pour Tom c'était la même chose. Les mots que Bill venait de prononcer le firent rougir malgré lui. Il nicha son visage dans le cou de l'androgyne qui le serra tout contre lui. Ils étaient enfin réunis et c'était tout ce qui comptait pour eux. Ils ne laisseraient plus personne les séparer. Ils avaient chacun leur défaut mais s'en fichaient. Rien ne pourrait être pire que ce qu'ils venaient de traverser. Ce jour-là, ils restèrent tout le temps au lit, dans les bras l'un de l'autre à se câliner, s'embrasser.

Le lendemain, Lou vint apporter toutes les affaires de Bill – pour le peut qu'il y avait. L'androgyne ne voulait pas remettre les pieds dans cette boite qu'il détestait plus que tout. Lou était vraiment heureuse pour son meilleur ami. Il était vraiment temps que Bill soit heureux.

Les jours suivants, le couple eut la visite de Georg, qui les tint au courant de ce qui se passerait par la suite. Bill dût aller témoigner et bien sûr, Tom l'accompagna.

Bien sûr, leur histoire ne passa pas inaperçue. Tom n'eut pas de réel problème avec le rectorat. On lui demanda tout de même s'il avait eut sa relation avec Bill avant tout ça mais il mentit. De plus, l'article du journal local 'Un professeur sauve son élève de la prostitution' les aida à encore mieux supporter tout ça et vivre au mieux leur relation.  

Lass mich freiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant