Chapitre 3 - Nostalgie

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7h00 mon réveil sonne. Comme j'habite près du lycée, j'ai l'avantage de dormir une heure de plus, que la plupart des autres élèves. Ce n'est pas pour autant que je suis plus frais. Je me lève, me dirige droit devant moi, pour actionner l'interrupteur, qui se trouve en face de mon lit deux-places.

Je préfère vous prévenir tout de suite je...

- Aieeeeeeeeeee Put**** ! Saleté d'armoire de M*** !!!

Je suis très maladroit et vulgaire quand je me cogne. Nan mais je vous jure ça fait trop mal, je me suis pris l'angle entre les orteils !

Enfin je trouve ce fichu bouton. La lumière aveuglante éclaire la pièce d'un coup. Ma chambre est vraiment très simple. En plus d'un coin pour dormir et d'un endroit pour ranger mes fringues, je dispose d'un bureau et d'une table de chevet sur lequel repose une mini chaine-hifi. Pour contraster avec les meubles noirs, les murs sont blancs. Il n'y a pas d'affiche ou de poster comme on peut retrouver chez un adolescent. La seule chose que j'ai c'est une photo de Thibault et moi. C'était le jour de mon douzième anniversaire, au concert d'un grand groupe de hard-rock, qui nous emmène sur la route de l'enfer. On était complétement allumé avec nos cornes de diable sur la tête. Une belle journée. Je reste quelques secondes dans mes pensées nostalgiques.

Bon il faut que je me prépare, Hier je n'ai même pas pris la peine d'enfiler mon pyjama, j'étais épuisé. Complétement H.S après cette soirée mouvementé. Vu la douleur que je ressens au niveau de l'œil, je dois faire peur à voir. Et effectivement quand j'arrive devant le miroir, ce n'est pas très beau. D'habitude la couleur de mes iris ressort déjà beaucoup mais là, avec ce gros coquard violet du côté droit...Moi j'aime passer inaperçu, alors là c'est mort. Je prends une douche et j'attrape des fringues de préférence noires et enfile mes converses grises. Tous les vêtements que je possède sont dans des teintes foncés, vous vous attendiez a quoi du rose ? Faut arrêter les clichés. D'un je déteste cette couleur et de deux ce serait du suicide. Oups je vous jure j'ai pas fait exprès d'utiliser ce mot...

J'engloutis vite fait un petit déjeuner, rafraichi mon haleine et me voilà fin prêt pour les cours. J'appréhende cette deuxième journée et surtout de croiser Thibault et ses compères...Je prends mon sac, sors de chez moi et ferme la porte métallisée quand j'entends :

- Hey salut ça va ?

Je reconnais cette douce voix immédiatement.

- Regarde ma tête

- Aouch, oui mon pauvre ça doit faire mal !

- Un peu mais si t'étais pas arrivé je...

- N'en parlons plus. Allez met ça et grimpe derrière moi.

- Hier en pleine nuit, je n'avais pas vu que ton scoot était d'un vert aussi flash

- T'as vu il est cool ! À ce que j'ai compris, il était à ma mère et elle me la laissé quand elle m'a déposée à l'orphelinat. Il est un peu vieux, mais il marche encore très bien.

Deux minutes après nous arrivons devant l'établissement. La façade est orange et l'aspect est très moderne avec ses immenses fenêtres et ses escaliers en verre. Je passe le grand portail qui lui commence à rouiller. J'angoisse vraiment là, Crystal me met la main sur l'épaule, pour me donner du courage. Son regard me rassure un peu. J'entre dans la cour et bien sûr il est là.

- Je me demande vraiment ce que tu as pu trouver à ce mec ?

- Tu ne l'as pas connu à l'époque...Il était joyeux, bien habillé, toujours en train de rire. Ses cheveux était blond foncé, relevés négligemment en pique sur sa tête. Et ses yeux par contre sont toujours de cette belle couleur caramel, mais son regard s'est assombri aujourd'hui...et ses cheveux sont maintenant longs et ternes. Il était juste sublime...

- Je vois ça, t'arrête pas de baver ! 

- Non pas du tout ! Je sens la chaleur colorer mes joues.

- Si, si je t'assure. Je te taquine va ! dit-elle avec un léger sourire. Bon il faut que je passe à mon casier, tu m'attends je reviens.

- Ok a toute.

A peine est-elle partie que Thibault m'aperçoit et se dirige vers moi. Moi qui voulais passer incognito avec ma capuche c'est raté. En voyant mon œil boursouflé, il paraît choqué et me dit :

- Eh Bien tu t'es pris une porte au quoi ? Tu ne sais pas marcher, T'a un problème de vue ! Faut faire attention ta maladresse te perdra dit-il d'un rire machiavélique.

- T'es qu'un lâche ! Envoyer ses clébards faire le sale boulot, c'est minable ! T'es content du résultat ? C'est quoi ton but, que je crève ? Eh bien tu veux savoir t'as failli réussir, à cause de toi hier j'étais prêt à me jeter dans le vide. Mais maintenant c'est fini, je n'ai plus peur de toi. Et ne t'étonne pas si tu ne revois pas tes trois larbins pendant quelques jours. Je n'ai aucune preuve contre toi mais ça ne va pas se terminer comme ça !

Je m'attendais à ce qu'il me réponde mais au lieu de ça, il est parti en courant et je ne l'ai pas vu en cour de la journée. Adam, Henri et Lucas ont niés mon agression mais ont quand même était exclus 72 heures grâce à l'intervention de Crystal qui a raconté avoir tout vu. Elle a eu la gentillesse de ne pas parler de l'épisode du toit.

Quand ils vont revenir va falloir s'attendre à des représailles, Thibault n'agit jamais seul, il est toujours secondé par ses lèches-bottes. Lui donne les ordres, et eux exécutent. 

Comme mes parents ne sont pas là, après les cours, Crystal est venu chez moi. On a fait nos devoirs et je l'ai initié à mon jeu favori. Il consiste à reproduire les notes des plus grands guitaristes en appuyant sur des touches de couleur, de l'instrument. Je dois dire qu'elle est plutôt douée, mais seul Thib arrivait à me détrôner. Malgré que j'aurais certainement énormément de mal à lui pardonner j'aimerais tant qu'il me revienne...mais vu le salaud qu'il est devenu je peux toujours rêver.

On s'était dit..."Ami pour la vie" (  Tome1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant