Chapitre 10

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PDV Ethan

Je me suis assis sur un banc juste à côté de l'entrée. Je n'étais pas du tout en état de conduire, pas du tout attentif à ce qui se passait, à ce que les gens me disaient. Je ne pensais qu'à une chose : Et si ma mère était arrivée trop tard ? Et puis j'ai réalisé que Mathieu était devant moi, il me secouait par les épaules.

Mathieu : « Ethan ? Mec, ça va ? »

Il parlait de plus en plus fort, jusqu'à ce que je croise son regard. Il s'est assis à côté de moi : « Putain tu m'as fait peur, qu'est-ce qui se passe ? C'est Juliette, c'est ça ? »

Moi : « Elle a tenté de suicider »

Mathieu : « Oh putain merde ! »

Il était choqué lui aussi, ne savait plus quoi dire (et Mathieu qui ne sait plus quoi dire c'est assez exceptionnel).

Moi : « Et elle ne veut plus me voir. »

Il a tourné la tête vers moi, je sentais son regard sur moi. Ça m'a fait tellement de mal de le dire tout haut, je ne saurais même pas le décrire. Elle est toute ma vie, c'est comme si on avait arraché mon propre cœur. Mathieu a posé sa main sur mon épaule, sans rien ajouter. Je crois que c'est à ça qu'on reconnaît nos meilleurs amis, ils savent ne rien dire quand il faut et rien que leur présence suffit à nous apaiser. Au moins un peu.

On est resté là au moins une demi-heure sans rien dire, et puis Mathieu a repris la parole : « Ethan ? Viens, on rentre, tu vas pas rester là toute la nuit. »

Moi : « Je ne partirai pas tant que je ne l'aurai pas vu, j'attendrai jusqu'à ce qu'elle veuille me voir »

Mathieu : « Ecoute, laisse lui du temps »

Moi : « Ah mais je lui laisserai tout le temps qu'elle voudra mais je serais là à la seconde où elle voudra me voir »

Mathieu : « Tu sais pas combien de temps il va lui falloir pour surmonter tout ça, pour accepter ce qu'elle vient de faire et tu peux pas attendre sur ce banc tout ce temps »

Moi : « Pourquoi pas ? »

J'ai baissé les yeux en réalisant ce qu'il se passait vraiment. J'étais là comme un con à attendre qu'elle me pardonne l'impardonnable. Je me suis levé et Mathieu m'a fait un demi-sourire qui voulait dire « C'est bien ».

Moi : « Par contre, j'ai pas envie de rentrer, on marche un peu ? »

Et puis finalement, au bout d'une heure de marche, on a décidé que ce soir, on faisait le tour des bars pour se changer les idées. Déjà un peu éméchés, mais pas trop, juste assez pour aborder des inconnus dans la rue. On s'est fait inviter à une soirée, les 40 ans d'un gars dont je ne connais même pas le prénom.

PDV Elena

De plus en plus de monde arrivait, et la salle était vraiment pas mal. Elle était un peu isolée, ce qui nous permettait de faire un peu plus de bruit. Il y avait un immense bar et la décoration était vachement sympa, je pense qu'on était pas loin de la centaine d'invités. Et puis parmi la foule, j'ai reconnu Thomas. Forcément il fallait que je tombe sur lui. J'ai soufflé et Mélanie a ri « Arrête de râler, la fête va être cool ! »

Moi : « C'est pas ça... Thomas est là »

Elle a tourné la tête vers lui, puis vers moi : « Ecoute, c'est une des plus grosses soirées du mois, il va y avoir plein de gens que tu connais, plein de gens que tu ne connais pas, et puis parmi tous les invités, tu vas voir, t'auras même pas à le croiser. Regarde, même Anaïs est là ! Anaaa !!!!!! »

Bleeding out (Relation prof/élève)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant