Bleeding out (Relation prof/élève)

Chapitre 40

PDV Elena

Je n'étais pas du tout en colère, au contraire. Ethan m'avait mise de bonne humeur, en fait. Je préférais avoir une relation comme celle-là, un mec qui me taquine plutôt que la relation que j'avais pu avoir avec Arnaud, « mon premier amour ». On s'envoyait toutes les trente secondes des petits mots à l'eau de rose, comme si on connaissait tout de la vie, alors qu'on entrait à peine au lycée. Je ne dis pas que c'est pas bien, j'ai passé des supers moments mais six mois  avec lui ont été carrément moins fun qu'une seule journée avec Ethan.

Ces deux mecs sont totalement opposés. Tous les jours, j'avais droit à un « Je t'aime » ou « Tu es la plus belle » d'Arnaud mais avec Ethan, on a jamais vraiment parlé de nos sentiments. Malgré tout, je peux sentir dans sa façon d'être qu'il tient à moi, et puis il met en jeu sa carrière pour moi quand même, c'est pas rien ! Et puis, de mon côté, je ne peux pas nier que je tiens également énormément à lui.

Tout ça pour dire que j'avais une pensée très philosophique ce matin-là, sous la pluie, pour aller au lycée. A pied. Merci Ethan. Et du coup, je suis arrivée en retard, étant donné que personne n'a encore réussi à arrêter le temps (à part peut-être Ethan quand il m'a embrassée pour la première fois ? A chaque fois ? Il faut vraiment que je m'arrête là, je commence à parler comme la sœur de mon père, à chaque fois qu'elle trouve un nouveau mec et qu'elle mène avec lui la vie parfaite, avec deux enfants et un chien dans le jardin de la villa). Mais je commençais par SVT alors je n'ai pas eu de remarques, j'ai simplement eu à m'installer discrètement sur la première paillasse, juste devant le bureau de la prof. Je me suis retrouvée à côté de Paul, à qui je n'avais pas parlé depuis au moins un an. Il m'a regardée comme pour dire bonjour, mais on s'est vite rendu compte qu'on avait rien à se dire. Ca allait être une longue heure ...

Alors que mon voisin écoutait le cours et prenait des notes, j'étais complétement ailleurs. Quand je pense qu'Ethan doit être en train de roupiller tranquille ... Tiens, je crois bien que je tiens ma vengeance...

J'ai mis mon portable en silencieux, j'ai éteint le vibreur, au cas-où et je l'ai appelé. Le son étant au minimum, on entendait à peine. J'ai attendu plusieurs minutes et je suis tombée sur la messagerie. J'ai rappelé une deuxième et j'ai raccroché au moment où il a décroché. Je lui ai envoyé un message : « Je suis vraiment désolée si je t'ai réveillé ! J'ai pas fait exprès ! » et j'ai éteint mon téléphone.

Oui, je dois avouer que j'étais fière de moi sur ce coup.

A la fin de l'heure, j'ai retrouvé ma « petite bande ». Il y a avait Mélanie et Greg, bien sûr mais aussi Rachel et Benjamin. Je dis ma « bande » mais en fait ça change un peu tous les jours... On perd des gens et on en retrouve, on se pose pas de questions, on passe juste du temps avec ceux qui sont là. Et j'aime bien ça. Habituellement, il y avait des sortes de clans dans ma classe, les gens ne se mélangeaient pas vraiment alors que là, une bonne ambiance régnait. Ca me réconcilierait presque avec le lycée. Enfin bon, j'ai pas envie non plus d'y faire une sixième année hein.

On est allée en philo et puis après, direction les TPs. L'emploi du temps changeait à partir de cette semaine car nous devions commencer les TPs (travaux pratiques) et la spé aussi. Cool. Les TPs j'adore ! Et puis la spé maths aussi, on fait des trucs pas mal #spoil. Et je verrai Ethan deux heures de plus, ce qui n'est pas pour me déplaire.

Après une courte pause pour manger, il a fallu affronter les deux heures d'histoire et la petite interro surprise. Mais je vous assure, on ressort de cette épreuve plus fort, prêt à affronter d'autres obstacles. Au début, on pense qu'on ne va pas tenir, mais au fur et à mesure, le temps passe et quand la sonnerie annonce la fin du calvaire, on se sent fier d'avoir survécu !