Chapitre 6

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 Je frappai à la porte. Un homme l'entrouvrit.

« Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ?

-Je... Mes parents m'ont dit de... Aidez-moi... »

Décidément, en ce moment, je n'arrivai jamais à finir mes phrases. Je me laissai tomber et fermai les yeux. Je ne sais ce qui se passa après. Quand je sortis de ma torpeur, j'étais allongé dans un lit. J'essayai de me lever mais quelque chose m'en empêcha. Je crois qu'il s'agissait d'entraves. Oui je n'avais pas rêvé, j'étais réellement attaché dans un lit, torse-nu avec pleins de bandages, dans une pièce assez lumineuse. Une grande pièce même. Il y avait d'autres lits mais ils étaient vides. Une chambre ? Une infirmerie ? Je ne savais pas trop mais je croyais que c'était des lits d'hôpitaux. Oh non, j'espèrais que mes poursuivants ne m'avaient pas capturé. Et je ne pensais pas me trouver dans l'immeuble dans lequel on m'avait dit d'aller. Il fallait que je parte, j'avais le sentiment d'être en danger ici. Des voix approchèrent. Je fis semblant de dormir. Les personnes se tenaient juste devant mon lit et parlaient un dialecte étrange. Certaines fois, j'avais l'impression de comprendre ce qu'ils disaient mais je ne croyais pas avoir déjà entendu cette langue. Les voix s'éloignèrent. Je rouvris les yeux et tirai sur mes liens. Ils ne les avaient pas assez serré visiblement. Je réussis à retirer une de mes deux mains et libérai l'autre. Je me levai et constatai que j'étais juste en pantalon. Ouf il ne semblait pas que ces gens m'aient complètement déshabillé, enfin je l'espèrai. Je me dirigeai vers la sortie. Il fallait que je fasse vite. Il devait y avoir des caméras ou des gardes qui se rendraient compte de ma fuite. Je courais à travers de longs couloirs blancs. Oui, j'étais dans une sorte d'hôpital. Parfois, quelqu'un se dirigeai vers moi. Je devais alors me cacher. Mais manque de chance, des gardes se trouvaient devant la porte de sortie. Ils me virent. Ils me dirent des choses incompréhensibles puis comprirent que je ne parlais cette langue et recommencèrent dans ma langue.

« Hey toi, qu'est-ce que tu fabriques là ? Retourne dans ta chambre. Tu n'as pas l'autorisation d'être ici. »

Alors ça mon vieux, c'est hors de question. Je ne m'étais pas donné du mal pour faire retour à la case départ ou prison. Il s'approcha de moi. Il était armé mais je n'avais rien à perdre à tenter de le frapper quand même. D'ailleurs son arme était très étrange. Ça ressemblait à un fusil avec trois canons du futur noirs avec des reliures dorées. Avant qu'il ne m'intercepte, je lui envoyai un coup de pied sous le menton qui l'envoya valsé. Je remercie mon père de m'avoir forcé à faire du karaté et autres sports de combats. Les autres gardes vinrent à sa rescousse. On leur avait visiblement interdit de tirer car ils ne se servirent pas de leur fusil. Ils sortirent par contre un truc ressemblant à un taser. Mais je n'allais pas me laisser faire. Mon instinct prit la relève. A cet instant je ne compris plus ce qu'il se passait. Mes mouvements étaient d'une rapidité sans égale. Les gardes s'en prenaient plein la face. Ils arrivaient à peine à me toucher. Mais l'un d'entre eux me donna un coup de coude dans mes blessures qui n'étaient pas encore cicatrisée. La douleur me fit monter les larmes aux yeux, je m'écrasai par terre. Les gardes avaient repris le dessus. Ils m'encerclèrent mais plutôt mourir que me rendre. La rage m'envahit, je ne me laisserais plus jamais faire. Tous ceux qui me faisaient ou qui m'avaient fait du mal devront payer tôt ou tard. Je me relevai d'un bond. Les gardes reculèrent. Ils avaient l'air apeuré. Je ne pouvais rien faire contre ça mais j'étais en train de perdre le contrôle. Je n'arrive pas à dire si ce qui se produit après était la réalité ou pas mais je me mis à quatre pattes. Et quatre pattes c'est ce qui convient de dire. J'avais littéralement des pattes au sens propre du terme. Elles étaient blanches et tachetés avec d'épaisses griffes au bout. Je n'arrivais plus à parler. Mes mots étaient remplacés par des grondements et rugissements. Je ne pouvais plus non-plus me mettre debout et j'avais une espèce de queue dans le bas du dos qui se balançait. Elle avait un bout noir. Je n'étais plus moi. Qu'est-ce qui se passe. Je courus entre les gardes les bousculant et atteignis la sortie. Un peu d'air frais me fit du bien mais je n'avais pas le temps de bailler aux corneilles. Les gardes me poursuivaient. J'étais complètement affolé et je m'emmêlais les pattes. Je n'arrivais pas à contrôler ce nouveau corps ni même à réfléchir. Mon cœur manquait d'exploser. Je courrais à travers les arbres sans faire attention à ce qu'il y avait autour. La seule chose que savais sur cet endroit c'est que j'étais dans une forêt avec des arbres immenses, des séquoias géants je crois. Je devais donc être encore en Californie. Mes blessures se rouvrirent. Je dus m'arrêter, je n'en pouvais plus. Les gardes et d'autres personnes arrivèrent et m'empêchèrent de fuir en formant un cercle autour de moi. Je haletais. Est-ce que j'allais mourir ? Je priais pour que soit rapide et pas douloureux. Pourquoi tout le monde voulait ma mort ! C'est vrai quoi ! Je n'avais rien fait de mal ! Les gens m'adressèrent la parole. Encore dans leur fichue langue ! Ils parlent pas anglais ou quoi ! Sérieux ça commence à m'énerver au plus au point. Je vais tous les tuer s'ils ne me laissent pas tranquille, pensai-je. Certains des gardes avaient des gros fusils pointés dans ma direction. Pris d'une rage folle, je sautai à la gorge de l'un d'entre eux. Il tomba à la renverse en hurlant. Je sentais un liquide chaud dans ma bouche, du sang, son sang. Les autres tentaient de me faire lâcher le malheureux.
Cette scène me rappelle celle de la bagarre avec Gabin. J'avais l'impression que les évènements tournaient en rond, recommençaient. Un homme de grande taille et imposant me repoussa d'un coup de pied dans le museau. Je me cachai derrière un arbre et repris ma forme humaine. J'avais mal partout et j'étais épuisé. Les hommes s'approchèrent. Un ou plutôt une d'entre eux leur fit signe de baisser leurs armes.

« Calme-toi si tu ne veux pas te faire tuer, me dit-elle avec menace

- Laissez-moi je m'en fous que vous me tuiez ! Allez-y si ça vous chante mais je ne serai pas le seul mort ! Je ne me laisserai pas faire alors allez bien vous faire foutre !

Je fronçais les sourcils et lui lançai un regard aussi noir que possible pour la prévenir que même blessé, je n'hésiterai pas à tuer.

- Tu crois que tu nous impressionne ? Tu as vu dans quel état tu es ? Au prochain coup, tu tombes, me répondit-elle l'air moqueur.

-Saleté !

Je lui sautai dessus, j'étais prêt à tout. C'était quitte ou double. Mais l'homme imposant s'interposa entre elle et moi et me plaqua au sol. Puis un autre homme lui donna une seringue remplit de liquide transparent.

-Lâchez-moi ! Ahrg...

Il me planta l'aiguille dans le cou.

-Lâchez... Moi... Je vais tous vous tuer... Vous allez le regretter... Vous...

-Mais oui c'est ça ! Bonne nuit, me dit la fille en se moquant encore ».

A Minuit sonne l'AubeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant