Après quelques secondes où on essayait de me calmer, je finis par retrouver mes esprits et regardai l'étendue des dégâts que j'avais provoqué. Gabin avait perdu connaissance, ma colère était telle que je ne me suis même pas rendu compte que j'étais en train de le tuer. Son sang coulait à flot. Je ne pouvais ou plutôt je ne voulais pas croire que c'était moi qui lui avais fait cela. Les prépas qui me tenaient m'empoignèrent plus fortement et m'éloignèrent de la scène. Nous marchâmes en silence jusqu'au bureau du proviseur. Ça y est, c'était la fin. On allait sûrement m'arrêter pour blessures graves ou même pire, pour meurtre. On m'assit sur un des sièges en face du massif bureau en chêne du proviseur. Il n'était pas là. Il devait être en train d'alerter la police pour lui signaler qu'un individu dangereux et fou se trouvait dans son établissement. C'est vrai, qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ? Je me suis emporté dans un élan de rage. Je le regrette amèrement désormais. Après trente minutes d'attente, le proviseur, monsieur Stalinsky, entra. Il me lança un regard grave et remplit de sous-entendus :
« Zachary, te rends tu comptes de la gravité de tes actes ?
Sans me laisser le temps de répondre, il reprit :
-Gabin Ricken est à l'hôpital pour blessures graves au torse, au nez et au bras. IL aurait pu... Il marqua une pause, être gravement blessé ou pire.
Je pestais, cet imbécile l'avait bien cherché.
-Il le mérite, dis-je la voix serrée de haine. Il me cherche sans arrêt, il savait très bien que ça finirai mal !
-Zachary ! Tu as manqué de le tuer. Alors qu'il soit venu t'embêter ou je ne sais trop quoi n'est pas une excuses recevable ! Je n'ai pas d'autre choix que de convoquer un conseil disciplinaire et d'appeler tes parents. Au mieux, tu risques l'exclusion.
-Et au pire ?
J'avais dit cela sans émotion. De toute façon je comptais quitter cet endroit.
-Les parents de Gabin peuvent porter plainte contre toi et là, tu pourrais aller dans un centre de redressement et avoir une amande pour payer les frais médicaux et autres.
-Mais c'est injuste ! Il m'a poussé à le faire. Il nous a délibérément insulté Dean et moi. Il connaissait ma réaction face à ce type de chose. Je n'ai fait que me défendre !
-Je le sais. Mais la violence n'est pas la bonne solution aux problèmes. Je...
Je ne le laissai pas finir et lui balançai une réplique cinglante que je regrettai aussitôt :
-Vous prenez son parti juste parce que vous connaissez ses parents. Comme ils sont amis avec des sénateurs vous voulez vous faire bien voir alors vous défendez ce salopard !
-Je n'ai plus rien à ajouter ! Sors de ce bureau immédiatement ! J'ai vais appeler tes parents et tu vas avoir de sérieux problèmes ! »
Je sortis sans rien trouver à dire. Je dois avouer que je suis vraiment dans la merde. Comment j'ai pu être aussi con !
Je sens que je vais exploser.
Je frappai le mur de toutes mes forces. La douleur n'était rien à côté de la colère. Le mur se fissura. Ma main s'était ouverte. Je saignais au niveau des phalanges. Quelques minutes après, ma mère arriva. Elle me regarda, silencieuse puis me demanda ce qu'il se passait. Le proviseur ne l'avait pas mise au courant apparemment. Il la fit entrer. Je patientai dehors. Un certain temps s'écoula puis elle sortit. Je la suivis, sans un mot. Arrivé dans la voiture je voulais lui expliquer mais elle ne voulut rien entendre :
« Tu as le droit de garder le silence. Je ne veux pas entendre tes excuses. »
J'en étais très attristé. Ma mère avait toujours bien voulu m'écouter et voilà qu'elle faisait comme les autres, elle me tournait le dos. Dès qu'on arriva, je montai dans ma chambre. Je ne vins pas manger. J'avais trop honte et j'étais trop énervé pour descendre et affronter mes parents et la réalité. Pour me calmer, j'avais quelques moyens plus ou moins efficaces. Je décidai de jouer du piano. J'en avais un dans ma chambre. Je m'assis sur le tabouret et mes doigts commencèrent à jouer River Flows in You, mon morceau préférée. La tristesse remplaça la colère. Comment avais-je pu décevoir mes parents à ce point ? Je m'allongeais sur mon lit et m'endormis presque aussitôt, encore tout habiller.
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A Minuit sonne l'Aube
FantasyLa vie est susceptible de se bouleverser à chaque instants. C'est ce qui arriva à Zachary, jeune Sahiris aux grands pouvoirs, alors âgé de seulement 17ans. Que faire à cet âge quand on porte une lourdge responsabilité: celle de reconquérir un royaum...