Partie 1 : 16 - Appels Incessants.

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Point de vue : Mélissa

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Point de vue : Mélissa.

Il m'a laissé dubitative, dans une ruelle presque vide. Je suis perdue, je ne sais quoi faire. Je suis toujours immobile, fixant unpoint dans le vide. Ce vide où il se trouvait il y a seulement quelques instants. Je dois avoir l'air louche vu de loin : mes cheveux sont décoiffés suite à ma chute et je sais mes joues rouges, à cause de multiples facteurs.

Comment a-t-il oser me laisser seule, dans la fraicheur de l'automne ?

De l'incompréhension, je passe à la colère. Ce sentiment me submerge si fortement que je manque de lui courir après et de lui hurler dessus, comme jamais je n'ai crié sur quiconque. De lui montrer à quel point il est stupide, à quel point l'éternité ne le réussit pas. Que c'est un lâche et qu'il n'ose pas accepter la vérité, notre vérité. Si cela ne tenait qu'à moi, je serais encore amoureuse de Daniel et je resterais avec lui. Je partagerais mes nuits avec cet homme que j'ai tant aimé et qui me connait par coeur.

Mais la vie n'est pas ainsi faite. Parfois, on ne choisit pas la vie que l'on mène. On la subit. 

J'arrête de penser à lui et me met à observer le ciel qui commence à s'assombrir. Dans les pénombres, j'essaye de me demander ce que les sangs-froids voient, ce qu'ils ressentent et ce qu'ils entendent. S'ils apprécient leur condition ou au contraire, vivent dans le déni ou le mal être. Comment pouvons-nous ignorer notre véritable nature ? C'est pourtant ce que certains font : nous, Chasseurs, avons déjà attraper des vampires en plein jour car ceux-ci ne s'acceptaient pas. Ou, encore mieux -pire-, certains se rendaient d'eux-mêmes. La tâche était alors plus facile et nous leurs accordions une mort rapide et la moins violente possible.

Un frisson me parcourt jusqu'à l'échine. Je regrette absolument tout. Comment ai-je pu me rabaisser au niveau de tuer des gens ? Moi qui voulait m'éloigner le plus possible de tous les délits et de toutes les violences, je côtoyais moi-même la mort, à chaque vie que j'ai enlevée, chaque vie que j'ai vu partir dans un dernier clignement d'oeil. A chaque instant, je les regardais dans les yeux d'un air hautain et supérieur mais j'ignorais qu'en voulait faire disparaitre les monstres de notre population, j'en étais devenue un. Qu'en croyant aider les autres, je propageais en fait la haine et l'intolérance. Je n'oublierais jamais la peur dans leurs yeux.

Je reviens bien brusquement à la réalité : un vent d'air froid me fouette au visage et se propage dans tout mon corps de mortelle. J'aimerais vraiment rester immobile et affronter cette désagréable sensation que tout m'échappe, que tout n'est plus sous mon contrôle. Que je n'arrive même plus à diriger ne serait-ce rien que ma propre vie ? Comment puis-je élever un enfant dans ces conditions ? Comment pouvoir prôner la douceur et la bonne entente avec du sang sur les mains ? C'est tout simplement impossible.

Je jette un coup d'oeil vers ma fenêtre, au-dessus de moi. Je croise le regard de mon ami, peut être bien le seul, qui m'observe en hauteur. Je vois, autour de moi, un milliard de pétales. Comme un tourbillon, comme un appel à revenir, comme une suggestion implicite. Me prévient-il que Daniel est présent? Qu'il souhaite me voir ? Je n'ai pas envie mais j'en suis pourtant obligée. Je me dois de l'affronter et de mettre un terme à notre union : je ne peux plus continuer en faisant semblant. C'est pour son bien, le mien et celui de notre enfant. Elle ne vivra pas dans le faux, je ne veux pas montrer cette image de moi.

Become A Vampires'Hunter : DescendanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant