Partie 1 : 17 - Renversement.

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Point de vue : Mélissa

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Point de vue : Mélissa.

Mon corps devient léger, au fur et à mesure que je sens mes forces me quitter. Les ombres m'appellent, la Mort m'appelle. Elle me murmure, me caresse et m'intime de la suivre. Elle me chuchote mille et une chose qui ferait de moi un être libre de toutes barrières, de toutes contraintes. Le temps ne serait plus une limite, les autres ne seraient plus un supplice. Je serais comme une âme chevauchant dans les pénombres du crépuscule, un être s'épanouissant la nuit. Où rien ne me serait interdit, où j'aurais quartier libre pour m'épanouir selon ma propre personnalité.

Est-ce donc cela qui se passe, lors de la mort ?

Je pourrais crier, hurler tout comme je pourrais être aussi discrète que la brise matinale. Aussi discrète que la rosée du matin, aussi. Tout le monde pourrait m'admirer autant qu'il pourrait m'ignorer : à souhait. Je serais maître de ma vie, rien ni personne ne pourrait entraver mes désirs.

Est-ce possible ?

La Mort continue de me conter à quel point ma vie serait belle, auprès d'elle. Mais la mort et la vie ne sont-elles pas opposées ? Comment pouvons-nous vivre et mourir en même temps ?

Devant ma mine songeuse, elle se stoppe et me fixe. Me sonde. Son regard me glace et me brûle, m'intimide et me fascine, m'arrête dans ma réflexion.

Je ressens comme un frisson dans tout mon être. Un frisson agréable et néfaste, un courant d'air à la fois chaud et froid.

La Mort me regarde, étire un sourire à en glacer le sang. Elle s'approche de moi sans que je ne puisse rien n'y faire. Au fur et à mesure de ses pas, je me sens impuissante. Dénuée de force.

— Ma fille, dit-elle en déposant une de ses mains sur mes joues, nos chemins se séparent aujourd'hui. Pourtant, je serais toujours présente, toujours à tes côtés. Ce qui est malheureux, ma tendre, ce n'est pas ce que tu vas devenir. Mais plutôt de savoir que tu chassais tes congénères, autrefois.

Je veux parler, mais je n'arrive à rien.

Je veux crier, mais mes efforts sont vains.

Elle me parle de congénères, mais je ne comprends pas.

Je me perds, à moins que je ne le sois déjà.

— Au revoir, Mélissa.

Ma tête commence à tourner. Mon coeur s'emballe. Mon corps me lâche dans un vide incertain. Le noir de l'environnement devient blanc. Blanc pur, blanc ocre, blanc cassé, blanc ivoire. Toutes ces teintes qui s'assombrissent en crescendo. Puis l'inverse se produit, encore et encore. Sans cesse, comme suspendu dans le temps. Une mélodie, aussi. Une si douce mélodie. Du piano, du violoncelle, de flûte et tout un orchestre. Grandiose.

Tout d'un coup, tout s'arrête. Tout s'envole. Je sens, sous mon poids, le sol s'affaisser. Et j'entends un silence. Rien que du silence. Aucun bruit, aucun son et aucune mélodie. Rien d'autre que le silence. Un silence pourtant si reposant, si envoutant.

Become A Vampires'Hunter : DescendanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant