Une fille chez les loups

- Bonus -

Salut, j'ajoute ce bonus qui ne fait pas partie de l'histoire, pour le bonheur tout simplement. J'avoue qu'il n'est pas très heureux mais bon :P J'ai adoré l'écrire bien que ça m'ait réduit le cœur en charpie pour une bonne journée. Bonne lecture! :D
En passant, vous allez probablement mieux comprendre si vous lisez le chapitre 9 avant ;)
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Comment pourrais-je faire ça? Je devais le faire, réussir à retenir ma compassion, pour Phil, pour Marguerite-Agile. Mais mes pauvres petits... Ils en souffriraient énormément tous les deux. Comment pourrais-je les regarder dans les yeux d'ici là?
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Je les regarde, mes protégés qui jouent tous ensemble. S'ils savaient que leur grande sœur part bientôt, les deux jeunes appréciaient plus ces moments. Je ne veux pas teinter d'amertume leurs souvenirs de cette belle grande fille. Il m'est tellement difficile de les regarder ainsi, joyeux, alors que je sais que ça ne durera plus pour longtemps. Les larmes me montent aux yeux, c'est plus fort que moi. Je me détourne avant que Samuel ou Violette ne me voient. Marguerite-Agile croise mon regard et me sourie faiblement, m'insufflant un peu de courage. J'aurais tant voulu que mon bébé lui ressemble en grandissant.
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Ils sont partis ce soir. Les petits me demandent où ils peuvent bien être. Ils ont déjà repris l'habitude de voir Phil ici plus souvent. Je ne peux pas leur répondre tout de suite, il faut que je laisse du temps à mes deux grands, au moins la nuit. Après je dirais tout et je ferai de mon mieux pour consoler Violette et Samuel. Je me brise le cœur à retarder ainsi leur douleur, mais que puis-je faire d'autre? La nuit va être longue, je ne pense pas pouvoir trouver le sommeil.
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Comment puis-je leur dire ça? Mon cœur saigne déjà à les voir chercher Marguerite. S'ils savaient... Ils ont le droit de savoir, maintenant c'est à moi de leur dire. J'inspire bien que cela n'enlève aucunement le poids des mots que je vais prononcer.
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Je vous le visage de Samuel se décomposer tandis que Violette verse ses premières larmes de la journée, je sais qu'elles seront nombreuses. Je veux arrêter cette torture que je leur inflige, mais ils ont le droit de savoir, de comprendre. Je sens une larme s'échapper sur ma joue alors que je leur explique que celle qui a pris pour eux une place de grande sœur les aime énormément, qu'elle ne voulait pas les quitter, mais qu'elle le devait pour son loup. Je vois ce reproche dans leurs yeux baignés de larmes, ce reproche d'une situation qu'il ont vécu beaucoup trop souvent, celle du rejet des êtres aimés. Je ne peux les empêcher de comparer ce nouveau départ à celui de leurs parents. Je saisis les nuances qu'il y a entre les deux situations, mais leurs cœurs délaissés sont trop jeunes pour accepter les différences. Ils ne peuvent que voir la douleur d'encore perdre une figure familiale. Violette prend Samuel dans ses bras tandis qu'ils forment une boule de chagrin. Si au moins ils l'avaient entendue de sa voix, si Marguerite avait défendu son point, j'osais croire qu'ils l'auraient mieux accepté. Tout à coup, Samuel se déprit des bras de Violette et se jeta vers la porte. Je me levais vivement avant de le suivre dehors. Je le rattrapais quelques maisons plus loin alors qu'il courrait vers la sortie du village. Il criait de toute la force de ses poumons lorsque je le pris dans mes bras. Nous nous affalâmes par terre tandis que je lui prodiguait amour et caresses de réconfort. Son petit corps se crispa avant de relâcher un "non" qui finit d'achever mon cœur en miettes. Rien ne viendrait à la rencontre de sa petite main tendue dans la direction qu'avait prise celle qu'il appelait. Je croisais le regard de George dans les gens m'entourant et je sus qu'il avait compris le drame qui se passait ici. Le départ de Marguerite et de Phil.

- Phil, Marguerite, j'ai fait tout ce que j'ai pu. J'ai veillé sur vous de mon mieux, maintenant c'est à votre tour, faites bien attention.

Je plongeais mon visage dans les doux cheveux de Sam alors que je laissais les larmes inonder mes yeux. Violette nous rejoignit et nous nous supportâmes du mieux qu'on le pu. La vie deviendrait bien différente avec deux membres de moins dans notre petite famille.