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Le jeune homme se passa la main dans les cheveux avant de continuer.

- Au début je ne voyais que de la fourrure accompagnée d'un poing ou d'un pied une fois de temps en temps. Puis, j'appuie à trouver vos tête et à comprendre qu'est-ce qui était à qui. Je dois avouer que vous n'y aller pas de main morte. C'est très impressionnant! Après, j'ai pu distinguer des stratégies, des tactiques, des attaques et des contre-attaques. J'en ai appris plus sur le combat en vous regardant qu'avec des années de chasse et de pratique! Enfin, j'ai remarqué que lorsque tu gagnais, c'était souvent dû à ton agilité et à ta vitesse d'exécution. Alors j'opterais pour Marguerite-Agile. Par contre, je ne sais pas si ton loup en pense la même chose et j'aimerais savoir si ça lui convient.

- Je... Je vais lui demander.

Je me penchais vers Strat et grognais.

- Ils veulent me donner un nom double et ils veulent ton avis pour ma description de combattante.

- Alors, quel est ce nom?

- Marguerite-Agile. Il a dit que j'étais vite et agile.

- C'est bien vrai. Strat me sourit de toutes ses canines. Ce nom te va parfaitement.

Je relevais la tête et acquiesçais une fois. Samuel et Violette semblaient tout excités et leurs sourires étaient immenses. Philippe me sembla soulagé et je vis même les épaules d'Amendine se relâcher avant qu'elle ne reprenne la parole.

- J'en suis soulagée. Je te nomme officiellement Marguerite-Agile et je vous tiens tous pour témoins. Je vais de ce pas en informer le chef. Pendant ce temps, je veux que vous l'ameniez sur la place centrale avec son loup, je vais vous y rejoindre après. Vous devriez y retrouver George. Oh non! Phil, je t'interdis de t'enfuir!

Ce fut assez comique de voir Philippe, qui devait bien mesurer une tête de plus qu'Amendine, se recroqueviller sous le doigt accusateur de la femelle. Un léger rire m'échappa et leurs regards se dirigèrent vers moi, stupéfiaient. Au lieu de me calmer, ce geste me rendit hilare et je me renversais dans ma chaise tout en me tenant les côtes. Je n'étais plus capable de m'arrêter et leur perplexité évidente ne m'aidais absolument pas. Je me forçais à me calmer lorsque j'en eus mal au ventre. J'avais la respiration courte et je sentais que mes joues étaient endolories, mais je n'avais jamais eus un sourire aussi éblouissant. Je pouvais le sentir me réchauffer de l'intérieur.

- Eh bien, ce n'est pas la réaction à laquelle je m'attendais, mais c'est toujours mieux que rien. Dépêchez-vous d'aller voir George vous tous.

Sur ce, Amendine partit en nous laissant tous dans la maison. Violette et Sam se dépêchèrent de se lever et de ce précipiter vers la porte, ce que je fis plus lentement, m'assurant de la stabilité de mes jambes. Philippe se leva également et je vis à la lueur dans son regard qu'il brûlait de se moquer de moi. Pourtant, il sortit simplement de la maison, sans aucun commentaire. Je pris de grandes respirations et le suivit. À l'extérieur, je remarquais à nouveau ses cheveux difficiles à manquer. La lumière s'y accrochait et s'y reflétait de façon remarquable. Philippe parlait avec Samuel qui me sembla minuscule face à lui. Malgré tout, c'était à peine si Sam était moins large que lui. J'avais bien remarqué que le petit était bâtit et ce devait être ça qui causait cette impression parce qu'à bien y regarder, Philippe ne semblait ni fluet, ni maigre. Seulement, il n'avait pas une carrure d'épaule imposante. Je rejoignit Violette et nous partîmes pour la place du village. Le trajet ce fut calmement et nous étions vite arrivé à destination. Strat me collait les jambes, passant proche de me faire tomber à de multiples reprises. Je le regardais avec de gros yeux et cela fit rire les enfants. À partir de ce moment, ça en devient un jeu. Strat essayait de me faire tomber et je tentais de rester debout. Les jeunes aussi y passèrent et le loup poussa mémé l'audace jusqu'à Philippe. Celui-ci c'était lassé de regarder notre manège et s'était détourné vers les maisons qui longeait la rue. Il ne vit donc pas Strat qui se faufila entre ses grandes enjambées. Le jeune homme perdit l'équilibre et son visage trahit un ahurissement des plus total avant qu'il ne s'affale de tout son long sur la route. Samuel partit le fou rire et bien assez tôt Violette s'y joignit. Je n'osais pas rire aussi ouvertement que les deux chenapans, mais je ne pouvais empêcher un sourire de s'étirer sur mes lèvres. Je tentais de le cacher derrière ma main, mais je me rendis compte au regard que Philippe me lançait qu'il n'était pas dupe. Son expression changea et j'eus tout juste le temps de froncer les sourcils avant que Philippe, qui était toujours par terre, n'empoigne ma cheville et me jette à ses côtés. Je sentis mes poumons se vider sous le choc. Un léger silence se fit et les petits s'empressèrent de le combler de leur rire, que Philippe rejoignit avant que je ne le fasse. Strat me monta dessus, une lueur maligne illuminant le gris de ses yeux. Il se moquait ouvertement de moi! Je l'agrippais par le museau et le força à reculer. Puis je le pris par le collet pour le déséquilibrer et le forcer à descendre de sur mon ventre. Il se laissa faire docilement, pour une fois, et je pus m'asseoir pour reprendre mon souffle.

Une fille chez les loupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant