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Philippe nous guidait adroitement vers ce qui devait être l'est. Je ne savais pas comment il pouvait faire pour être aussi et tain de ce qu'il faisait en pleine nuit. L'avertissement d'Anatol a l'encontre des bêtes sauvages résonnait encore à mes oreilles et j'écoutais chaque son de cette grande plaine à bossé pour les assimiler. Si j'en connaissais les sons normaux, je pourrais plus facilement en déterminer les anormaux. Nous avancions a un bon rythme sans courir pour autant. La nuit était claire et un vent fort soufflait. Il soulevait le bas de ma chemise et venait chatouiller ma peau, me laissant frémissante. Il en profitait aussi pour jouer avec quelques mèches de mes cheveux qui s'étaient glissées jusqu'à mon visage. Je commençais à croire que ce vent en avait seulement contre moi lorsque Philippe s'accroupit au-dessus de son sac pour en retirer sa cape. C'était une excellente idée et je fouillais dans mon sac pour faire de même. Je m'en habillais ensuite en suivant l'exemple de Philippe puisque je n'en avait jamais mise. Je devais l'avoir revêtit tout croche parce que le jeune homme eut un fou rire en se retournant vers moi. Je ne pouvais plus faire un seul mouvement et je me retrouvais par terre dans pouvoir m'en empêcher. Je restais immobile, dans l'incapacité de bouger mes bras emprisonnés dans les tissus. Je lançais un regard mi-menaçant, mi-implorant à Philippe, pourquoi ne m'aidait-il pas eu lieu de rire de moi? Je n'osais même pas desserré les lèvres, de peur de ce qui pourrait en sortir. Je voyais que Strat riait de moi, dans la mesure où un loup peu rire. Philippe finit par venir me délivrer de cette prison en tissus, il était plus que temps. Le jeune homme avait encore cette étincelle dans ses yeux verts, celle qui apparaissait lorsqu'il trouvait quelque chose particulièrement drôle. Il m'aidait tendrement à mettre la cape comme il le fallait. Il me fit un énorme sourire auquel je ne répondis pas, je n'appréciais pas qu'ils se moquent ainsi de moi.

- Allez, ne fais pas cette tête, c'est seulement mignon!

- C'est ça.

- Je ne voulais pas te faire du mal, tu sais? C'était juste pour rire.

- J'ai bien vu ça, mais sais-tu ce que je ressens quand je vois tout ce que j'ai encore à apprendre? J'ai souvent l'impression qu'on me prend pour une moins que rien à cause que je ne connais même pas la moitié de ce qu'une personne de mon âge devrait connaître!

Sur ce, je m'arrangerais pour mettre mon sac dans mon dos et je répartis dans la direction ou nous allions. Ça me faisait du bien d'en avoir parlé, mais je ne voulais pas voir le regard que Philippe poserait sur moi. Je sentis plus que je n'entendis Strat ce remettre en route, avant que Philippe ne fasse de même. Il revint vite à ma hauteur puisqu'il voyait bien que je ne savais pas où j'allais. Il se mît a m'expliquer comment me repérer aux étoiles la nuit et au soleil le jour. Je j'écoutais attentivement tout en restant concentrée. Il m'indiqua qu'elle étoile désignait le nord et comment la repérée parmi toutes les autres. Il m'expliqua aussi qu'elles étaient fiables puisqu'elles pas, ou si peu qu'on me s'en rendait même pas compte. Le soleil, pour sa part, se levait à l'est et se couchait à l'ouest. L'ouest était situé du côté gauche du nord et à l'opposé de l'est. Le sud était de l'autre sens du nord. Si je m'en rappelais, je pourrais toujours m'orienter dès que je verrais le ciel. Le problème serait lorsque je ne le verrais plus.

- Je m'excuse pour ce que j'ai dit tantôt, ce n'est pas de ta faute.

- Je sais, mais c'est normal que sa sorte. Je vais tout de même essayer de t'enseigner tout ce que tu as besoin de savoir.

- Merci Philippe.

- Appel moi Phil.

Je vis la lumière blanche se refléter sur les dents du jeune homme. Me sentais mal tout à coup d'y avoir parlé aussi rudement. Je décidais de changer de sujet avant de m'enfoncer dans des idées trop noires.

Une fille chez les loupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant