Double Je(u) - PAUSE-

Chapitre huit

C'était le Week-end. Enfin. J'allais pouvoir retrouver Chelsea, mon lit et ma super chatte Lady Gribouille. Elle avait eu un mari, Lord Gribouille, le chat d'Adam, mais ce dernier avait été voir ailleurs lorsque nous étions encore petits. Nous avions alors prononcé le divorce en même temps que sa castration. J'avais hâte de la gratter derrière les oreilles, même si elle avait une certaine tendance à me réveiller tôt.

Adam avait prévu de rentrer en voiture et je pris la moto. J'en avais besoin et ça, mon jumeau l'avait compris. J'allais directement aller chez mon ex pour obtenir des excuses pour ce qu'il m'avait fait subir. Il n'avait pas daigné m'envoyer le moindre message, ce connard.

-Anna ?

Gladys me sortit de ma rêverie solitaire.
-Ton frère t'attend pour tes bagages dans notre salle commune. Ce sont vos parents qui viennent vous chercher ?
-Non. Ils ne sont pas disponibles, on rentre comme des grands. Tes parents viennent à quelle heure ?
-Oh, ils m'envoient leur chauffeur pour rentrer à l'ambassade. Normalement je reste ici mais comme on sort ce soir, je leur ai demandé si je pouvais exceptionnellement partir...
-Tu restes ici à l'année ?
-La plupart du temps oui. Mais on a une maison, ne me regarde pas comme ça ! C'est juste que je dois aller les saluer avant ! sourit-elle gentiment. Tu veux que je t'aide à descendre ta valise ?
-Ça va aller. Je vais appeler Adam.
-Je suis déjà là. Jolie, cette chambre.

Je me retournai pour voir mon frère. Il me sourit et prit ma valise directement.
-Tu veux qu'on passe te prendre ce soir Gladys ?
-Oh non c'est bon. Merci Adam, rosit ma coloc.

Je me tournai vers Adam et nous descendîmes les escaliers. Il y avait pas mal de personnes qui partaient déjà dans les dernières années. Sa valise était déjà dans la voiture apparemment. Il s'en était occupé la veille au soir. Je profitai d'être à l'abri dans le garage pour me changer.
-Tu es sûre que tu veux rentrer en moto ?
-Oui, j'ai des choses à faire.
Je l'embrassai sur la joue et j'enfourchai ma moto. C'était grisant. J'avais été fière d'avoir mon permis moto. Nous l'avions fait pour nous. Et nous avions acheté un petit bijou de technologie. Je partis au quart de tour et je filai chez mon ex. Je frappai à la porte deux coups et sa mère m'ouvrit.
-Anna..
-Est-ce que votre fils est là ?

-Je.. entre. Je vais lui dire de descendre.

J'entrai dans cette maison et je regardai mes pieds jusqu'à ce que je l'entende arriver. Je levai les yeux vers lui et il s'arrêta dans les escaliers. Il se figea. Son visage était amoché. Tant mieux.
-J'attends des excuses.
-Des excuses pour quoi ?
-Tu te fous de ma gueule ? Tu baises ma meilleure amie, tu postes des photos de moi sur internet et tu ne vas pas me présenter tes excuses ? Tu es quoi comme genre de mecs pour ne pas assumer tes faits et gestes ?
Il regarda ses pieds. Je remarquai dans ma vision périphérique sa mère qui venait de s'arrêter.
-J'attends des excuses ! répétai-je d'un ton impérieux.
-Je suis désolé, je ne sais pas ce qu'il m'a pris. Je.. Anna, je t'aime.
-Tu aurais dû y penser avant d'envoyer tes amis m'agresser dans mon lycée.
-Je n'étais pas au courant, tu dois me croire. Je..

Il se précipita vers moi.
-Tu me manques Anna.
-Tu as frappé mon frère. Ils ont frappé mon frère. Jamais plus je ne veux entendre parler de toi. Reste loin de mes amis et de moi. Peut-être qu'un jour, je pourrais te pardonner, mais en attendant... Bonne soirée madame.

Je tournai les talons et je remontai sur ma moto pour partir loin. Je voulais voir de la douleur dans ses yeux et les marques laissées par mon frère. Est-ce que j'étais mauvaise ? Oui. En plus j'avais parlé bien fort pour que sa mère entende, il allait se faire passer un savon. Tant pis pour lui. Je bifurquai sur la droite pour aller directement à l'appartement de Rick. Je voulais le remercier en personne. Il avait été là pour moi au moment où j'avais eu besoin de lui, sans même le savoir. Je voulais lui exprimer ma reconnaissance. J'arrivai devant son immeuble délabré. Ça me faisait penser à une cage à lapin. C'était la première fois que je venais ici toute seule et de jour. Je montai rapidement les marches et je frappai à sa porte.
-C'est bon j'ai compris.