Chapitre quinze

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Anna ne m'adressait plus la parole depuis près de vingt-quatre heures et j'étais mortifié. Je pensais que c'était juste une passade... Mais visiblement, je me trompais. Il fallait que je mette les choses au clair une bonne fois pour toute. J'attrapai ma sœur par le bras alors qu'elle était avec les filles et je la trainais jusque dans les toilettes pour hommes.

-Toi ! aboyai-je sur un petit. Dehors !

Il déguerpit et je vis Anna plisser du nez alors que je vérifiai que nous étions seuls.

-Dans les toilettes pour hommes ? Vraiment Adam ?

-Tu m'as fait la gueule hier, ce matin, tout l'après-midi, j'en ai plus qu'assez Anna Banana.

-Tu n'as que ce que tu mérites, sombre crétin, siffla ma sœur. Je t'ai juste demandé de venir me chercher hier et toi ? Qu'est-ce que tu as fait ? Hum ? Tu as prévenu Lord Hamilton.

-Ce n'est pas ce que tu crois Anna, j'étais sur le point de venir te chercher. Je te le promets. Mais Gladys, elle ne sait pas mentir comme moi je sais le faire. Elle était très inquiète et quand Grand-Papa a demandé où tu étais... elle m'a regardée.

-Grave erreur.

-Comme tu le dis. Du coup je lui ai dit que tu étais chez les Ligthwood et que tu n'avais plus de téléphone. C'est tout. Je n'ai pas eu le choix Anna. Je ne lui ai pas dit que tu étais dans un bar, ni rien. Je te le jure. Qu'est-ce qu'il t'a dit ?

-Je ne veux pas en parler. Je me suis sentie humiliée et.. tu n'étais pas là. Je suis faible quand tu n'es pas avec moi. Tu le sais très bien, et tu ne l'as pas accompagné, Adam.

Elle m'en voulait réellement et je pouvais sentir l'émotion la gagner. Anna avait une manière très particulière de gérer le stress et ses sentiments. Elle se refermait sur elle-même et parfois, il arrivait qu'elle craque complètement. Et là, elle craquait. L'histoire de Chelsea l'avait plus affectée que je ne le pensais.

-Anna...

-Tu n'étais pas là ! Alors oui, je n'ai pas envie de te parler Adam. Ni maintenant, ni dans une heure.

Elle se tourna pour se dérober à mon regard inquisiteur et je la saisis un peu brusquement par le bras. Elle avait les larmes aux yeux.

-Lâche-moi. S'il-te-plaît, Adam. Ce n'est pas le moment...

-Si, c'est le moment.

-Lâche-moi, je t'en supplie.

La porte des toilettes s'ouvrit et je la lâchai. Elle se précipita en dehors, bousculant presque Brent.

-Qu'est-ce qu'elle a ?

-Je ne vois pas vraiment en quoi ça te regarde !

-Tu lui as fait du mal c'est ça ?

-Soyons extrêmement d'accord Brent, la façon dont je traite ou pas ma sœur ne te regarde absolument pas. Si j'ai envie de la frapper, de la malmener, de l'insulter, ça ne te regarde toujours pas. Et tu sais pourquoi ?

Je m'étais avancé près de lui et je pouvais le voir frémir.

-Parce qu'Anna est à moi. Tu le comprends ?

-Je ne te laisserai pas faire du mal à Anna, tu m'entends ?

Il commençait à sérieusement m'agacer et je partis des toilettes sans répondre. Sa voix résonna dans ma tête. Il pensait vraiment que je pouvais lui faire du mal... ? Pouvais-je lui faire du mal ? Je n'avais jamais songé à cette possibilité et cela commençait à me miner le moral, je devais bien l'avouer. Je croisai sa bande, elle n'était pas avec elles. Mais c'était un détail, je savais exactement où je pouvais la chercher. C'était un pur instinct fraternel qui me guidait. Allait-elle se réfugier dans la salle de danse ? Elle courrait vite mais pas aussi vite. Non. Elle aurait besoin de calme pour cacher ses larmes. Elle ne voudrait pas que quelqu'un la voit aussi vulnérable. Elle était dans le bois. C'était une évidence. Je m'y rendis en resserrant mon écharpe autour de mon cou.

Double Je(u) - PAUSE-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant