chapitre 5 | intéressant

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❝ la vie imite et limite l'art ❞

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la vie imite et limite l'art

Mon esprit crevait sous la torture que je m'infligeais à moi-même.

Je ne pensais plus qu'à ça, plus qu'à ce mec, plus qu'à la façon dont je lui avais donné la mort ainsi qu'à la façon dont le sang collait à ma peau pendant que je le dessinais. Et malgré tout ça, je me rendais de mieux en mieux compte que j'étais de plus en plus accro, dépendant carrément, encore plus qu'à mes cigarettes. C'était ma drogue, je vivais pour ça, je ne voulais pas me soigner, je voulais agir, seul, mais libre, complètement libre de vivre pour ce que j'étais.

Cela faisait des heures que je regardais mon dessin lorsque mon collocataire, Andrew, rentra. Il devait être deux heures de l'après-midi et, heureusement pour lui, on ne bossait pas aujourd'hui. Un franc sourire illuminait son visage, il chantonnait et faisait quelques pas de danse en claquant des doigts, tout en me fixant.

« Alors cette nuit ? ai-je demandé, sachant que c'était exactement la question qu'il voulait qu'on lui pose.

- Incroyable ! T'aurais du la voir ! Faut absolument que je te raconte tous les détails les plus croustillants. »

J'ai souris d'exaspération, avant de faire un geste négatif de la main, non, je n'avais pas envie de tout savoir concernant ses nombreuses conquêtes. Mais malgré tout, j'appréciais les relations qu'il avait avec ces femmes, non pas que s'en taper une toutes les semaines étaient une bonne chose, mais à chaque fois, il avait du respect envers elles. Ce que beaucoup de personnes ne comprenaient pas encore à mon époque. Selon la plupart, la femme était synonyme de cuisine et gardienne pour gosses, mais non, elles étaient égales à nous, et j'étais sûr qu'en dessiner une me ferait le même effet que le mec d'hier. Alors non, il n'y avait aucune différence.

Il haussa les épaules puis déposa sa veste. Il s'avança vers moi, se demandant sûrement ce que je faisais face à ce bureau.

Lorsqu'il vit mon dessin, il écarquilla les yeux avant de sourire à pleines dents, l'air fier, je ne savais pas pourquoi il était fier, étant donné que le travail ne revenait qu'à ma personne, mais je laissai couler.

« Wah Michaël ! Alors là c'est sûr que l'autre gusse va t'embaucher. », s'exclama t-il.

Je me mis à rire, il venait d'inventer un terme enfantin pour qualifier mon possible futur patron.

« Nan mais sérieux, regarde moi ça, les proportions du visage sont parfaites ! J'aimerais bien avoir autant de talent.

- Ne te méprends pas, tu finiras danseur pour Elvis tu verras. »

Il me donna un coup dans l'épaule, pour me remercier sûrement, et me fixa dans les yeux, riant, et je riais avec lui. Il avait vraiment un beau visage... Mais il ne fallait pas que je cède, non, il a été le premier à croire en moi et c'était aussi mon premier ami. Je savais qu'il serait là pour me soutenir et que sans lui je pouvais tomber bien bas.

◜ je suis un artiste ◞ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant