chapitre 7 | extatique

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❝  bienvenue dans la lutte, personne survit, c'est un cercle infini dans lequel on est brisés à force de penser à quelqu'un qui pense à quelqu'un d'autre ❞

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❝  bienvenue dans la lutte, personne survit, c'est un cercle infini dans lequel on est brisés à force de penser à quelqu'un qui pense à quelqu'un d'autre

Il y avait trois semaines maintenant que mon embauchement et l'épisode du commissariat étaient arrivés. Depuis, rien n'avait vraiment changé, je continuais à bosser dans la station d'essence, moins souvent, mais je n'avais pas d'autres endroits où me loger. Et encore et toujours, j'avais cette envie de meurtre et d'art qui me brouillait les sens, j'avais l'impression de ne pas pouvoir résister et, à chaque fois que je croisais un grand blond dans la rue, je repensais à mon premier meurtre. Ma situation était comparable à celle d'un un junkie qui était en manque depuis trop longtemps et, à chaque fois qu'il voyait une seringue ou toute sorte de pilules, il se sentait comme un chien enragé, près à sauter dessus.

Or, ce jour-ci, mon nouveau patron avait décidé de m'emmener quelques temps à Edinburgh : "il faut que tu apprennes la vraie vie, Michaël, et puis, tu trouveras l'inspiration là-bas j'en suis sûr", m'avait-il dit. Et à vrai dire, aller à Edinburgh ne me dérangeait pas, je n'y étais jamais parvenu, on ne voyageait pas beaucoup avec mes parents.

Lorsqu'on arriva dans la nouvelle ville, qui me semblait immense, mon patron eut une très bonne idée. Je note l'ironie.

« Oh ! Michaël, j'ai une excellente idée. Quoi de mieux que d'aller en boîte pour s'éclater ! »

J'avais levé un sourcil.

« S'éclater la gueule, tu veux dire ? »

Il s'est mis à rire si fort que quelques personnes en face de nous se sont retournées. Il m'a tapé dans le dos amicalement mais je me suis tendu comme un arc face à sa force et la sensibilité de cette partie.

« J'adore ce sens de l'humour ! Aller, c'est décidé, let's rock tonight ! »

La boîte puait le shit et l'alcool.

Oui, c'était une description assez rudimentaire mais les nouveaux adultes présents à l'intérieur étaient tous entre la vie et la mort, c'était même étonnant qu'ils tiennent encore debout. Mon patron m'avait rapidement abandonné, pour parler avec des filles en tout genre et je compris rapidement qu'il était venu dans cet endroit pour son propre intérêt.

Je me suis accoudé au bar, me rappelant tout à coup mon premier meurtre et pensant que le second n'allait pas tarder à arriver. Le manque me bouffait petit à petit de l'intérieur, à commencer par l'estomac, puis les poumons et le cœur. Je me sentais mort et vide, de plus, mon patron accélérait le processus en me demandant quand est-ce que je me déciderais enfin à lui donner un nouveau dessin tout frais.

J'avalais une nouvelle bouffée de nicotine, ça me faisait un bien fou. J'ai alors à peine remarqué la jeune femme qui s'était assise à côté de moi. Elle avait une cigarette à la main et était à moitié couchée sur le comptoir. Ses cheveux étaient épais et avaient des tendances brunes. Ses cils étaient tellement longs qu'ils semblaient cacher la totalité de ses yeux, les lèvres abîmées de la jeune fille laissaient présager que sa consommation bien excessive de cigarettes la faisait carrément saigner, chose qui ne m'était moi-même jamais arrivé. Elle avait un trait de eye-liner fin et portait un petit débardeur accompagné d'un vieux jean. Elle avait beaucoup de classe, malgré sa position nonchalante et ses yeux gorgés de sang aux pupilles dilatées, si dilatées qu'on ne voyait presque plus leur couleur bleue et discrète.

◜ je suis un artiste ◞ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant