chapitre 12 | immarcescible

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❝ révéler l'art et dissimuler l'artiste, tel est le but de l'art ❞ - oscar wilde // le portrait de dorian gray

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révéler l'art et dissimuler l'artiste, tel est le but de l'art ❞ - oscar wilde // le portrait de dorian gray

Mon ventre me faisait mal mais ma respiration devenait de plus en plus calme. Mes yeux commençaient peu à peu à s'arrêter de bouger dans tous les sens et mes jambes essayaient de ne pas trop trembler. C'était toute l'adrénaline qui quittait mon corps. J'ai mordu ma lèvre, cherchant ce qu'il fallait faire ensuite. Premièrement, en regardant mon travail, j'étais fier car il était de moins en moins sale, même s'il était toujours difficile de tuer quelqu'un sans mettre du sang au large, mes vêtements restaient à peu près propre et j'avais juste un peu de sang sur la joue. De plus, je n'avais pas grand chose à nettoyer, j'avais fait en sorte de tuer cette jeune fille dans la baignoire afin de n'avoir qu'à rincer son sang par la suite, un réflexe qui devenait récurrent au fil du temps, le même que de planter le couteau dans le cœur : pas du sang qui éclabousse énormément de la plaie et une mort rapide et efficace, sans toucher au visage.

De la défunte, je ne voyais que des cheveux blonds, j'ai relevé son visage vers moi en lui tirant les cheveux, elle n'était pas horrible du tout, très jolie à vrai dire. Son nez était fin, ses yeux étaient grands et d'un bleu encore plus translucide dès que la flamme de vie les avaient quittés. Je n'avais pas besoin de la refaire à mon goût, pour une fois. Alors, dès que son sang avait finit de couler, je l'ai positionnée sur une chaise de façon à ce qu'elle paraisse normale, j'étais plutôt doué pour ça, et ai commencé à faire glisser mon crayon sur ma feuille. Il y avait à jamais cette même joie que je ressentais en dessinant, un calme resplendissant qui s'emparait toujours de moi, cette voix détestée qui ne parlait plus. J'écoutais le bruit rugueux du crayon sur le papier épais, il fallait changer de couleur, gommer, recommencer, changer de texture, essorer le pinceau, recommencer. Je me sentais plus vivant que jamais, j'avais besoin de ça et dès que je l'avais, c'était indescriptible, comparable à aucun autres sentiments, une passion qui circulait dans mon sang, un retour de la mort qui faisait battre mon cœur comme chaque être humain nommé normal, c'était toute ma vie, tout simplement.

J'ai toujours aimé la façon dont les cheveux de Camila ondulaient au vent, et la façon dont son sourire apparaissait lorsque la radio passait un titre jazz, rappelant sa passion pour la fête. Elle était resplendissante, ses prunelles reflètaient toutes les couleurs du monde. Chaque jour, je découvrais une nouvelle facette de sa beauté, et ce soir, alors que la colline hollywoodienne brillait face à nous, je découvrais l'une de mes préférées. Elle était resplendissante, ses lèvres rouges, pures et souriantes se couvraient des couleurs nuptiales tandis que sa robe, longue et noire mettait tout son corps magnifique en valeur. Elle était tellement classe ce soir-là, elle avait une chaleur et une force qui émanait d'elle que je pouvais facilement la comparer à une œuvre d'art. Il semblait que je me perdais en son rire autant qu'en mes meurtres, et ce rapprochement me fit sourire.

◜ je suis un artiste ◞ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant