Michaël Murphy est depuis toujours un grand passionné de l'art, et porte un intérêt tout particulier à façonner des portraits.
Mais lorsqu'à l'âge de quatorze ans, il est diagnostiqué comme étant atteint de troubles de l'humeur et du comportement, i...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
❝ ma maladie m'a juste aidé à ressentir les meilleures choses que la vie peut offrir, et puis darling, nous sommes tous un peu dérangés ❞
❋
Ça faisait deux jours que je m'endormais sur le canapé, chaque fois après avoir admiré Camila avec de minuscules regards secrets, de peur d'imposer un malaise. Car je la trouvais magnifique. Mais elle, elle ne pensait pas ceci de moi, car une fille comme Camila, déçue par la vie et par les autres, ne s'attachait pas, ne voulait pas avoir de nouvelle relation, ce qui me faisait énormément de peine, même si je n'arrivais pas à savoir si mon côté égoïste revenait et que j'avais de la peine seulement pour moi. Ou peut-être que non, peut-être qu'elle était venue vers moi pour se reconstruire une vie, j'étais perdu, complètement, je n'arrivais même pas à savoir si je voulais Camila pour l'adorer ou pour la tuer et la dessiner ! Cette fille entortillait mes neurones, et je détestais ça, je voulais des réponses.
Cependant, la seconde théorie sonnait plutôt bien puisque depuis ces deux jours, elle n'avait fumé que des cigarettes, aucune drogue ni piqûre. Peut-être se sentait-elle bien et détendue auprès de moi, peut-être qu'elle allait rester plus longtemps. Je le voulais, certes, mais le contrôle que je devais exercer pour ne pas faire une crise de psychopathie devant elle était difficile. Mais en sa compagnie, j'avais l'impression de vouloir être une autre personne, de faire des efforts, même s'il fallait que je tue pour me satisfaire, l'avoir me semblait être une certaine aide. Mais il fallait que je fasse attention, ma carrière dépendait de ces meurtres, et mon bien-être dépendait de ces meurtres et de ma carrière. Et après tout, on ne change jamais un psychopathe.
Elle avalait les pâtes que je lui avais préparées avec une telle envie que ça en portait à rire. J'ai attrapé le sel en bout de table en tendant le bras, ma manche a laissé apparaître mes bras couverts de grosses cicatrices blanches, et les ai recouverts d'un geste maladroit. Je ne voulais pas que Camila pense du mal de moi, elle avait déjà assez souffert, et moi aussi
« Et toi, tu penses que ce sont les cloches, ou le lapin qui distribue les chocolats à Pâques ? as-t-elle demandé d'un air malicieux.
- Le lapin évidemment, il est plus rapide et plus discret. »
Elle a fait un petit rire, elle souriait tout le temps, et je n'arrivais pas à m'en lasser. Je m'entendais si bien avec elle que j'arrivais à parler de ce genre de choses, alors que je n'avais fêté Pâques que cinq fois dans ma vie.
La brune m'avait beaucoup parlé pendant ces deux jours, elle m'avait avoué qu'elle avait eut énormément de déceptions en amour et qu'elle n'avait pas réussit à refaire sa vie après. C'est la raison pour laquelle je me suis autorisé à penser qu'elle se méfierait de moi. Elle m'avait aussi dit qu'elle n'avait pas vu sa famille depuis longtemps puisqu'ils vivaient à New York et ni eux ni Camila n'avait assez d'argent pour se payer un billet d'avion, ça la rendait incroyablement triste. En réalité, lorsqu'elle me parlait d'elle, sa vie ressemblait plus à un long et triste fleuve noir parcouru avec trop de difficultés, mais lorsque je la voyais, avec moi, elle était souriante, brillante et ravissante. Elle arrivait juste à mettre toutes ses peines sous le tapis, mais elles devaient ressurgir, moins enfouies qu'elles ne le paraissaient.