Chapitre XIX: Black-out

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Au réveil, rien ne semblait diffèrent. C'était toujours aussi douloureux. Apres tout ce que j'ai subi cette année, je ne m'attendais pas du tout à ce que cela m'arrive. Je ne m'attendais pas du tout d'être traité de cette manière. Je ressentais toujours cette impression d'avoir été dénigré, méprisé tout comme l'agression que j'ai vécu avec Jim, mais en bien pire. Mais je m'étais réveillé auprès de Jim, et je ne savais pas pourquoi mais sa présence m'intimidait. C'était comme si j'avais honte de moi et que je n'avais plus envie qu'il me voit. Il se retourna vers moi et me dit :

« - Bonjour Matt ? bien dormi ?

- Oui...

- J'espère que tu vas mieux depuis hier. En tout cas, moi je suis là pour toi je te soutiendrai jusqu'au bout et je suis prêt à t'écouter et à faire tout ce qui est nécessaire pour t'aider à surmonter cette épreuve, tu verras qu'après ca on sera à nouveau heureux ensemble comme avant

- Jim, j'apprécie beaucoup ce que tu dis... Ca me touche beaucoup... C'est un peu irréaliste aussi... Je te remercie d'être la mais je crois que j'ai besoin d'être un peu seul pour le moment...- lui dis-je, les yeux baissés

- Non, tu ne dois pas rester seul, je vais passer la journée avec toi pour que tu ailles mieux !

- Non Jim, j'insiste

- Je ne veux pas te laisser !

- Bien, c'est moi qui te laisse alors »

Et c'est ainsi, qu'avec un manque d'assurance et de manière indécise, je me dirigeai vers la salle de bain pour m'y enfermer à clef. J'avais juste besoin de m'isoler un peu et après tout ce qui s'était passé avec Jim, je n'étais pas prêt à passer un moment avec lui. Mais j'appréciais tout de même le fait qu'il soit là pour moi.

« - Matt ! Ouvre cette porte !

- Laisse-moi s'il te plait

- Bon je m'en vais alors, mais je vais téléphoner Rita pour qu'elle vienne car je sais qu'elle te comprendra mieux que moi. A bientôt »

Je n'ai juste pas répondu du tout. Je ne comprenais même pas pourquoi il est tellement attaché à moi, qu'ai-je de si spécial, comment peut-il faire autant d'efforts pour quelqu'un comme moi alors que je n'en valais pas la peine.

J'étais plongé dans mes pensées, assis par terre, me servant du mur comme dossier. C'était tellement douloureux.

Au bout d'une vingtaine de minutes passées seul, j'entendis la voix de Rita m'appeler. Elle s'approcha de la porte et s'adressa à moi

« -Matt ! C'est moi. Ouvre-moi... Je sais que tu es la, ne fais pas semblant. Ecoute, Jim m'a tout raconté pour hier c'est très triste mais il est hors de question que tu gardes ça pour toi

- Vas- t en s'il t-eu plait

- Non Matt moi je ne suis pas Jim, et je ne partirai pas tant que tu n'auras pas ouvert cette porte. Je te connais très bien et je sais que vas mal. Tu as fait la même chose quand tu avais huit ans, quand ton père est parti de la maison, tu t'es enfermé dans la salle de bain, et je me suis allongé près de toi pour te soutenir. Alors ouvre cette porte. »

J'ouvris la porte et Rita entra. Elle me regarda droit dans les yeux, dans lesquels je pouvais lire son empathie et sa compassion pour moi, puis elle me prit dans ses bras et me serra fort dans ses bras, pendant un long moment, c'était si réconfortant.

Elle s'allongea par terre près de moi et me poussa à parler, c'est ainsi que je pris la parole

« - Je ne sais même pas par quoi commencer...Tout mes sentiments vont dans tous les sens. Je ne sais même pas pourquoi je me sens si mal. C'est certain que ce qui m'est arrivé hier m'a beaucoup affecté. C'est justement cela qui m'a fait perdre confiance en moi. Je pensais que j'avais avancé et que j'avais enfin commencé, à accepter ma différence, m'apprécier comme je suis, mais tout s'est effondré. Et puis j'en ai marre d'être toujours aussi sensible aux discriminations que je subis en ce qui concerne mon orientation sexuelle. Je sais que je ne suis pas le seul à me sentir incompris quand les autres pensent que j'ai choisis d'être qui je suis, comme si j'avais pris la décision d'être méprisé par une grande parti de la société, ou qui pensent que je suis devenu gay pendant l'enfance, alors que je sais très bien que je suis né comme ça, ces personnes sont souvent convaincus d'avoir la raison alors que je suis le seul à savoir ce que je ressens par rapport à ma sexualité. Ça fait mal. J'ai du mal à faire face aux moqueries que je subis quand je passe dans les couloirs du lycée, quand même les plus petits que moi ne me respectent plus car j'aime les garçons. Il m'arrive souvent de me sentir si dévalorisé. J'ai beau essayé de me battre pour l'amour, pour mon droit, enfin notre droit à l'amour, pour tenter de briser cette image négative qu'ont les autres de nous, montrer qu'être gay c'est avant tout ressentir des sentiments et pas seulement sexuelle. Mais personne ne comprend et ça fait si mal. Des fois je ne trouve juste plus la force de me battre, mais je sais que je ne suis pas seul. Etre un garçon qui aime les autres garçons s'avère être très difficile même en 2016, surtout quand on a dix-sept ans. Mais je ne compte pas abandonner mon identité, car elle fait partie de qui je suis. Ce qui s'est passé hier est très difficile à vivre, et c'est tellement douloureux. Sa manière de me tenir les bras, ses mots, son odeur, et toutes ces images qui ressurgissent me font sentir si mal .Mais je dois avouer que j'apprécie que Jim ait été mon héros et qu'il ait été là pour moi, sans lui je ne sais pas ce qui aurait pu arriver. –Rita prit la parole après m'avoir attentivement écouté

- Matt, tu n'es pas seul, et sache que je te comprends tout à fait, je te soutiens et je suis de ton coté depuis le jour où tu m'as fait part de ta différence. Je ne te laisserai jamais tomber. Je te connais depuis tout petit, tu comptes énormément à mes yeux, et je sais que tu es assez fort pour survivre, ce que tu vas vécu pendant ton enfance était bien plus dur et pourtant tu es la aujourd'hui. Et tu dois dire à Jim ce que tu ressens, c'est clair qu'il t'aime et que tu l'aimes et tu ne devrais pas laisser quelqu'un comme Zack vous empêcher de vous aimer

- Tu as tout à fait raison ! Je ne me sens pas encore prêt à lui parler j'ai besoin de temps encore. Je te remercie en tout cas, je me sens beaucoup mieux grâce à toi –lui répondis-je tout en fixant le plafond de la salle de bain.

- Ne me remercie pas, tu fais bien plus pour moi. Maintenant lève-toi, on va faire les boutiques, t'acheter de nouveaux habits te fera sentir beaucoup mieux dans ta peau et ça te fera du bien de sortir

- Si tu le dis... »

La suite pour bientôt...

Toi et Moi,à Tout Jamais.(Gay)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant